** Que se passe-t-il sur les marchés ?
* Reuters nous en dit plus :
* "La ‘vilaine’ récession américaine resserrera son étreinte l’an prochain alors que le chômage grimpe et que la faiblesse des prix des maisons et des actions met en péril les consommateurs, les sociétés financières et les entreprises endettées, selon un rapport UCLA Anderson Forecast publié jeudi".
* "En outre, une baisse durable des prix des biens et des services est une possibilité très réelle qui pèserait plus encore sur l’économie, selon le rapport".
* "’Alors qu’il y a un trimestre seulement nous nous inquiétions de l’inflation, nous sommes actuellement inquiets quant à son très rare contraire : la déflation’, continue le rapport. La chute des prix minerait la demande et découragerait l’embauche de la part des employeurs".
* "’L’effondrement record des prix du pétrole a amené avec lui un soulagement bienvenu pour les automobilistes partout [aux Etats-Unis] ainsi qu’une baisse d’impôts effective de 440 milliards de dollars sous la forme d’une facture d’importations pétrolières en baisse’, déclarait le rapport. ‘Néanmoins, la chute rapide des prix du pétrole réduit à présent le niveau absolu des prix à la consommation, apportant avec lui un déclin probable du PIB nominal au cours des trois prochains trimestres’."
* "’Les nouvelles provenant de l’économie sont mauvaises’, déclare le rapport. ‘La récession que nous espérions autrefois éviter pèse désormais sur nous de toutes ses forces’."
* "L’unité UCLA Anderson Forecast prévoit que le PIB [américain] réel chutera de 4,1% ce trimestre, et de 3,4% supplémentaires puis 0,8% au cours des premier et deuxième trimestres de l’an prochain, respectivement, à mesure que les dépenses de consommation et des entreprises faiblissent et que le commerce étranger qui a étayé la croissance une bonne partie de cette année ploie".
* "’Dans la mesure où l’Europe et le Japon sont déjà en récession et que la Chine et l’Inde souffrent d’un ralentissement significatif de la croissance, le boom des exportations des précédentes années va décroître’, déclare le rapport. ‘Ne vous y trompez pas : l’économie mondiale connaît sa première récession synchronisée depuis le début des années 90’."
* "D’ici la fin 2009, le taux de chômage des Etats-Unis atteindra les 8,5%, à comparer avec les 6,7% en novembre, alors que les employeurs supprimeront deux millions d’emplois au cours de l’année qui vient".
** C’est désormais l’opinion du grand public : le ralentissement est grave… et va en empirant.
* La première page de USA Today ajoutait vendredi : "il faudra peut-être des décennies avant que la valeur des maisons ne se remette". La presse pige enfin ce qui se passe !
* Evidemment, les suppositions des économistes et des analystes valent rarement la peine qu’on s’y arrête. Combien d’entre eux ont vu arriver l’effondrement des marchés ? Bien peu. Combien ont vu le prix du pétrole sous les 50 $ ? Qui a deviné que les actions japonaises chuteraient de 50% ? Ou que Warren Buffett perdrait 25 milliards de dollars ? Pratiquement personne.
* Les analystes manquent d’imagination. Ils ne font que lire les nouvelles du jour… et extrapoler. Ils s’imaginent que demain sera comme aujourd’hui. Souvent, c’est le cas. Mais parfois non. Et c’est là qu’on fait de gros profits… ou de grosses pertes : lorsqu’il se produit des choses inattendues.
* Pour l’instant, les analystes et les économistes répandent la morosité et la tristesse. Mais M. le Marché aime à nous surprendre. Quelle sera sa prochaine surprise ? Voilà notre supposition : les choses iront mieux qu’on le prévoit… mais elles seront également bien pires.
* Rappelez-vous : nos suppositions valent ce que vous les payez — mais en dépit des baisses ponctuelles, nous ne serions pas surpris de voir ce rebond se poursuivre pendant encore plusieurs mois. Il n’y a pas de raison particulière à cela. C’est simplement ainsi que fonctionne M. le Marché. Les investisseurs ont peur… ils prennent des précautions. Ils ferment leurs portefeuilles… ils posent des questions et lisent les prospectus avec soin. M. le Marché va vouloir les apaiser un peu… qu’ils se détendent, qu’ils baissent leur garde, qu’ils sortent à découvert — pour qu’il puisse les détruire.