▪ Il ne se passe pas grand-chose sur les marchés américains en ce moment. En gros, le Dow stagne. L’or a grimpé. Les investisseurs aurifères semblent avoir du mal à se décider. L’économie est-elle bonne ou mauvaise pour l’or ?
Notre point de vue : le moment est bien choisi pour posséder de l’or, mais ça ne semblera pas être le cas. Pas pour l’instant. Parce que la Grande Correction ne fait qu’aller en empirant. Et à mesure que la correction lamine l’économie, le dollar grimpe par rapport à presque tout.
« L’or ne va pas baisser », déclare David Rosenberg. Nous n’en sommes pas si sûr. Les investisseurs aurifères ont acheté de l’or pour se protéger contre le dollar. A court et moyen terme, ils n’auront pas besoin d’une telle protection. Ils devront se protéger de tout le reste ! Ils seront probablement déçus par l’or et le laisseront tomber à mesure que cette période de désendettement se poursuit.
▪ En attendant, voyons comment l’économie glisse dans une dépression mondiale.
Il suffit de regarder les volumes d’expédition de conteneurs dans les ports de Californie. Ils sont en baisse de près de 10% par rapport à l’année dernière. Ce qui représente une belle chute du commerce mondial. Que s’est-il passé ? Les Américains ont-ils enfin reçu assez de gadgets et de bidules en provenance d’Asie ? Qu’est-ce que ça signifie pour les exportateurs asiatiques ? Leurs économies dépendent des achats à l’étranger. Ce sont des économies d’exportation. Il est vrai, bien entendu, que la demande locale augmente. Elles finiront par s’adapter à des exportations en baisse et une consommation interne en hausse. Mais de tels ajustements prennent du temps… et sont généralement liés à des crises financières majeures. Que va-t-il se passer ?
Voici une réponse provenant du journal britannique The Telegraph :
« La Chine ‘confrontée à une bulle du crédit subprime‘. »
« Le resserrement monétaire en Chine menace de faire éclater la bulle du crédit de 1 700 milliards de dollars qui pèse sur les finances gouvernementales locales, exposant la crise du subprime qui mijote, selon un gourou économique du parti communiste ».
« M. Cheng a dit que la Chine entre dans ‘une période très difficile’ ; la croissance se heurte à l’inflation, menaçant de dégénérer en une sorte de stagflation naissante telle que celle constatée en Occident dans les années 70 et laissant la Banque centrale confrontée à un choix désagréable ».
« ‘La politique de resserrement crée beaucoup de difficultés aux gouvernements locaux qui tentent de rembourser leurs dettes, et cela cause des faillites’, a-t-il déclaré au Forum économique mondial de Dalian. ‘Notre version des subprime américains est le prêt aux autorités locales, et le gouvernement prend cela très au sérieux’. »
« ‘Tout le monde suppose qu’en cas de défaut, il y aura un renflouage par le gouvernement central, mais je ne suis pas d’accord. Cela signifie que le peuple finira par payer la note de tout cela, aux dépens du bien-être plus général’. »
Pendant ce temps, en Europe, l’Italie a vu sa note rétrogradée par S&P. Angela Merkel a perdu une élection importante. Et la faillite grecque est au coin de la rue.
Aux Etats-Unis, l’Américain moyen souffre. Sa maison représentait 61% de son patrimoine en 2001. Elle n’en vaut plus que 38% — et encore, quand il a de la chance. Onze millions de propriétaires américains ont vu cette part passer sous le zéro. Ils sont « sous l’eau » et continuent de couler.
Un jeune Américain sur quatre est sans emploi… la confiance était à des plus bas record parmi les jeunes. Les seniors sont peut-être optimistes, mais pas les jeunes.
15% de la population — un chiffre record — sont désormais sous le seuil de pauvreté. Cela fait 46,2 millions de personnes vivant dans la pauvreté, dans le pays le plus riche de la terre.
Mais ne vous inquiétez pas, cher lecteur, le président Obama s’occupe de tout ça. Il dit avoir la solution au problème de la dette US. Il annonce qu’il réduira les dépenses et augmentera les revenus. Pourquoi n’y avons-nous pas pensé avant ?!
Un quart des réductions est censé provenir du budget de l’armée. C’est parfaitement frauduleux. Les autorités ne savent pas vraiment combien leurs guerres vont coûter. Si bien que lorsqu’elles parlent de « réductions » et d' »économies », elles parlent de réduire les coûts projetés, non les coûts réels. Ce sont des chiffres inventés, en d’autres termes. Les autorités elles-mêmes admettent que ces réductions sont « illustratives » — plutôt que réelles. Ces économies « illustratives » n’ont aucune chance de devenir réelles — pas tant que les Etats-Unis restent sur leur chemin impérial.