L’année 2021 aura été marquée par beaucoup de records boursiers, et les indices comme le S&P 500 affichent des performances exceptionnelles. Parmi les 500 valeurs, pourtant, toutes ne s’en sortent pas aussi bien.
La concentration est la marque de l’année boursière 2021. Cela modifie toutes les analyses que l’on peut faire sur le marché.
Le marché américain est en consolidation voire, pour certains segments, il est baissier.
La breadth, la « largeur » du marché, ne ment pas. L’appétit a beaucoup baissé : on chipote, on mange du bout de la fourchette, on fait la fine bouche.
Aussi bien les analyses en terme de cherté, de multiples cours bénéfices ou de rentabilité future que l’on peut attendre : tout est sans valeur informative. Cela invalide les analyses techniques globales indicielles.
Tout ce qui est macro, tout ce qui est global, est faux avec de pareilles divergences.
Toutes les conclusions concernent des abstractions non représentatives de la réalité, des bestioles qui n’existent pas. La réalité, c’est la diversité masquée par le poids de quelques géants dont la rentabilité ou les perspectives de croissance sont très loin d’être représentatives de l’économie américaine.
Et si des entités géantes pèsent aussi lourd, c’est parce que la rentabilité et la croissance du reste de la population boursière sont insuffisantes.
Quelles prévisions pour 2022 ?
Peut-être également que cette dichotomie en dit long sur la conjoncture qui attend les Etats-Unis en 2022. Les prévisions actuelles sont peut-être trop généreuses. C’est peut-être un avertissement.
C’est parce que l’ensemble de l’économie n’est pas attrayant que l’argent en excès se loge dans un refuge, dans un amalgame de cinq véhicules exceptionnels (Microsoft, Apple, Alphabet, Nvidia et Tesla), qui représentent 32,6% de la performance du S&P 500 quand les 25 sociétés les plus importantes de cet indice en représentent 55,1% (cf. tableau ci-dessous).
La concentration en dit aussi long sur la mauvaise santé de l’économie américaine que la performance des cinq vedettes. Elle est victime du développement inégal, de la rentification et des inégalités !
Un jour peut-être, on considèrera la santé insolente des Apple et autres comme des handicaps qui pompent, drainent et préemptent le surproduit du pays… qui sait ?
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]