Bitcoin, Tilray, Tesla et les autres : Bill Bonner poursuit son exploration des folies et illusions qui règnent en ce moment sur le monde de l’investissement.
Nous continuons notre exploration des raisons pour lesquelles les autorités ne peuvent pas garantir des lendemains qui chantent (premier épisode ici… et deuxième épisode là)…
… Et aujourd’hui, nous abordons un sujet particulièrement difficile : les gens sont de plus en plus soupçonneux. Sur tout.
Quelques idiots bas du front forcent l’entrée du Capitole à Washington et on appelle ça une tentative de coup d’Etat.
La Russie et la Chine mijotent quelque chose… c’est sûr… on ne sait juste pas quoi.
Quant à la fausse monnaie… les gens en dépendent désormais.
Est-il vraiment sensé de donner aux gens des chèques d’aide ? Les générations précédentes auraient trouvé cela absurde… mais la génération actuelle tient cela pour acquis.
Les gens attendent des renflouages… des allocations… et ils s’énervent si tout ça ne vient pas.
Pire encore, ils planifient leur existence autour de la bulle. Ils dépendent du prix du bitcoin pour construire la maison de leurs rêves. Ils ont besoin de taux d’intérêt bas – à zéro, en d’autres termes – pour refinancer leur crédit immobilier et autres dettes. Ils s’attendent à prendre une retraite anticipée grâce à leurs valeurs cannabis.
Ils pensent que s’ils ferment tous les yeux en souhaitant assez fort, tous leurs rêves absurdes deviendront réalité.
Dot-com et scepticisme
Par ailleurs, ils n’apprécient pas qu’on ose les contredire.
Nous nous rappelons qu’en 1999, nous soupçonnions que la révolution dot-com tenait plus de l’invasion du Capitole par un groupe d’écervelés que d’une vraie révolution. Les lecteurs nous ont écrit pour râler et se moquer. Ils comptaient sur leurs profits dot-com.
A nouveau, en 2007-2008… personne ne voulait entendre que « les prix des maisons ne grimpent pas toujours ». A l’époque, la maison américaine moyenne se vendait plus cher qu’une personne moyenne pouvait se le permettre.
Pourtant, nombreux étaient ceux qui pensaient avoir le droit à « un distributeur de billets dans leur chambre ». Ils achetaient des maisons, contractaient des prêts hypothécaires, puis « retiraient de la valeur »… et vivaient avec.
Et de nos jours ?
Là encore, nous avons l’avantage d’être dans les coulisses d’une société de presse fourmillant d’analystes et de conseillers… auxquels viennent se rajouter les commentaires de milliers de lecteurs.
Nombre d’entre eux – même ceux qui ont toute leur tête – sont convaincus que ces cours boursiers, surtout pour les technos, représentent une « Nouvelle ère », ou que des entreprises « à 1 000 Mds$ » rendront riches les Vrais Croyants.
Peut-être que nous sommes trop vieux. Ou peut-être que les Vrais Croyants sont trop jeunes ! La plupart d’entre eux ont moins de 40 ans, ce qui signifie qu’ils sont nés après la fin du dernier grand cycle baissier (en 1980).
Tesla – une valeur à 10 $ ? Inconcevable. La blockchain – des sottises ? Impossible. La politique de relance – erronée… idiote… et futile ? Allons donc… vous plaisantez, n’est-ce pas ?
Ça plane
Non, nous ne plaisantons pas. A présent, nous voyons qu’une sorte d’égarement s’est propagé à l’ensemble de la structure du capital.
Prenez les actions individuelles – GameStop, Tesla et Tilray nous viennent en tête. Aucun investisseur sain d’esprit ne pourrait penser que leurs valorisations boursières représentent un calcul équitable des revenus futurs décomptés de la valeur présente. Toutes ces sociétés perdent de l’argent… et en perdront probablement toujours.
Tilray – sérieusement ? Qu’est-ce qu’une entreprise qui produit près d’un demi-milliard de pertes sur seulement 200 millions de dollars de valeur de vente ? Rien. Zéro. Que dalle.
Pourtant, des « investisseurs » défoncés lui ont attribué ces derniers jours une valeur boursière de plus de 10 Mds$. Que pouvons-nous dire ? Ça plane…
Ou regardez le bitcoin. Au début de son existence, les gens le considéraient comme un pari sur un nouveau système monétaire, dans lequel la cryptomonnaie – en dépit du fait qu’elle n’ait pas d’existence physique, mais limitée par la magie mathématique – se révélerait supérieure à l’or.
Cela pourrait encore se révéler vrai…
Ou bien il pourrait s’avérer que l’évolution du cours du bitcoin n’est qu’un nuage de fumée de plus sortant du Vésuve de la Fed. Lorsque ce dernier explosera… Bitcoin pourrait disparaître en même temps.
2 commentaires
J’approuve votre conception du phénomène « Bitcoin ». Je crois que les hedges funds vont se ruiner en investissant dans le bitcoin. Mais là où leur aveuglement produira des effets néfastes sur les retraités, c’est que les gros « hedges funds » US vont massivement investir dans le bitcoin, pour faire des bénéfices à cours terme, et se planter dans les grandes largeurs entraînant avec eux des millions et des millions de retraités français dont les retraites sont investis et confiés à des fonds comme Black Rock. Son PDG a reçu la légion d’honneur, un ruban donné aujourd’hui à n’importe qui en France par Macron.
Décidément, ces grands fonds financiers plongent les honorables travailleurs dans la mélasse. Il faudrait poursuivre en justice, pour haute trahison, le gouvernement français actuel et Macron, le nain poudré.
Réduire la valeur d’une société à son chiffre d’affaires et ses pertes, et éluder la propriété intellectuelle, comme vous le faites, semble être une démarche désuète. L’investissement dans des sociétés technologiques nécessite une expertise sur laquelle vous ironisez visiblement (deux extraits ci-dessous).
« Tilray – sérieusement ? Qu’est-ce qu’une entreprise qui produit près d’un demi-milliard de pertes sur seulement 200 millions de dollars de valeur de vente ? Rien. Zéro. Que dalle.
« Pourtant, des « investisseurs » défoncés lui ont attribué ces derniers jours une valeur boursière de plus de 10 Mds$. Que pouvons-nous dire ? Ça plane… »