▪ Moubarak a quitté ses fonctions vendredi. L’armée a pris le contrôle samedi. Dimanche, les généraux ont dissout le parlement. Hier, on signalait des manifestations à Téhéran et à Bahreïn.
Les révolutions ne tournent pas toujours bien. La Révolution française était une bonne époque pour vivre en Angleterre. La Révolution russe était une bonne époque pour vivre à peu près partout sauf en Russie. Même pendant la Révolution américaine, il valait mieux être ailleurs. Ensuite, lorsque les Américains ont enfin conquis leur indépendance par rapport à la Grande-Bretagne, ils se sont immédiatement mis à s’enchaîner les uns les autres. Les taux d’imposition n’étaient que de 3% environ lorsque les Anglais géraient les colonies. Aujourd’hui, le taux fédéral est 11 fois supérieur. Et pour chaque injustice commise par les Anglais à l’égard des Américains, on doit en trouver 100 qu’ils se sont infligés à eux-mêmes.
Mais les révolutions, ça arrive.
Où devriez-vous aller maintenant ? Nous n’en savons rien. Mais nous vous suggérons d’avoir un abri quelque part. Un refuge… un sanctuaire… une forteresse familiale.
De nombreuses choses pourraient mal tourner. Tremblements de terre… épidémies… éruptions volcaniques… guerres… faillites… hyperinflation… Et — nous ne l’exclurions pas — invasions de martiens.
Ces événements sont difficiles à prédire. Personne ou presque n’avait vu venir une chose aussi évidente que la révolution en Egypte. La CIA est payée des centaines de milliards de dollars pour se tenir au courant de choses de ce genre, mais comme le disait un journal sarcastique : "les prévisions de la CIA, ben, elles puent".
▪ Mais nous ne prenons pas la plume aujourd’hui pour critiquer les agences américaines. Nous soulignons simplement que les mauvaises choses, ça arrive.
Quel genre de mauvaises choses ? Toutes sortes. Celles auxquelles on s’attend. Celles auxquelles on ne s’attend pas.
Le problème, avec ça, c’est que les mauvaises choses avancent souvent masquées… prétendant être ce qu’elles ne sont pas. Une "révolution pacifique", par exemple, peut devenir sanglante en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Et personne ne vous donnera de préavis.
Les vrais problèmes arrivent sans être annoncés. Si vous saviez que le dollar s’effondrera le 3 juin prochain, par exemple, vous pourriez vous désinvestir. Si le Premier ministre irlandais vous passait un coup de téléphone pour vous tenir au courant — "au fait, nous allons faire défaut jeudi prochain" — vous sauriez quoi faire. Vous vendriez l’euro à découvert et engrangeriez une petite fortune. Ou si vous interceptiez une communication secrète — "attaque nucléaire sur la France le 13 octobre à 16h" — vous quitteriez le pays dès que possible.
Mais les cygnes noirs ne cancanent pas avant d’apparaître. Ils apparaissent et c’est tout.
Nous avons passé beaucoup de temps à anticiper les désastres. Il y aura un effondrement du système monétaire international, par exemple. C’est presque inévitable… mais ça reste imprévisible. Nous ne pouvons dire quand ou comment il se produira.
De même, des taux d’inflation bien plus élevés sont en route… ainsi qu’une gigantesque vague de ventes sur les marchés des obligations gouvernementales. Ces choses provoqueront des désastres financiers généralisés — menant potentiellement à des émeutes, des révolutions et autres mauvaises choses.
Il est possible que ces calamités financières causent des perturbations économiques majeures, comme cela avait été le cas de l’effondrement de l’empire romain. Dans ce chaos, les réseaux de commerce pourraient se déliter ; il faudrait des décennies pour les reconstruire. La croissance du PIB pourrait devenir négative et rester dans le rouge pendant des années. Les régions développées pourraient reculer pendant des générations. Les marchés émergents pourraient exploser. Qui sait ce qui pourrait se produire ?
Nous voyons des problèmes arriver… mais nous ne pouvons vous dire exactement la couleur de la perruque qu’ils porteront… le moment où ils arriveront… ou ce qu’ils feront une fois qu’ils seront là.