Le bilan de la BCE enfle toujours mais le bilan de la politique monétaire est désastreux, sauf pour la Parasitocratie.
Le bilan de la Banque centrale européenne atteint maintenant 4 411 Mds€ et représente 40,9% du PIB de l’économie de la Zone euro, selon Bloomberg.
Enoncé de façon moins ésotérique, ceci signifie que Mario Draghi a échangé des titres financiers contre de l’argent frais. Dans les livres de compte bien tenus de la BCE, il est indiqué « obligations Machin : XXX,xx M€ » avec une date. Le porteur de l’obligation Machin qui l’a vendu à la BCE a vu son compte crédité de XXX,xx M€. En tout, il y en a donc pour 4 411 Mds€
Holger Zschaepitz du journal Die Welt remarquait déjà en avril dernier : « le bilan de la BCE continue de gonfler. Le total des actifs se monte à un record de 4 116,3 Mds€ au titre des programmes de QE. La BCE a acheté plus de titres en dépit de la réduction de QE à 60 Mds€ par mois. »
Depuis avril, on nous dit que tout va pour le mieux dans le meilleur des monde possible et que la BCE va réduire ses rachats. En pratique, il n’en est rien.
Et si vous choisissiez plutôt…
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L’économie européenne fait-elle des flammes avec tous ces milliards ? La croissance de la Zone euro a-t-elle en contrepartie augmenté de 40,9% en 10 ans, soit environ 3,5% par an ?
Pas vraiment. Comme vous le voyez sur ce graphique, le taux de croissance annuel moyen de l’économie européenne est bien inférieur à ce chiffre et a du mal à dépasser 2% par an.
Alors où est passé l’argent ?
Vous vous doutez un peu de la réponse, cher lecteur sagace.
Dans les poches de la Parasitocratie, du Deep State dirait Bill Bonner. Ces 4 000 Mds€ nourrissent les zombies, les banques défaillantes, les entreprises surendettées qui feraient faillite sans ces manoeuvres. Il comble les déficits publics qui financent des dépenses stériles. L’illusion du crédit bon marché fait que tout ce qui n’est pas rentable survit.
Plus il y a de zombies, plus ils auront besoin d’argent. Voilà pourquoi Mario Draghi ne pourra jamais faire machine arrière.
Plus le temps passe, plus il achète des obligations pourries. La BCE avait initialement indiqué qu’elle n’achèterait que des bons titres, bien notés « investment grade ». Mais il y a longtemps que cette promesse est passée à la trappe. On se demande d’ailleurs pourquoi , dans ces conditions, il reste tant de créances douteuses dans le bilan des banques européennes.
Ce n’est pas tout.
Ces milliards qui alimentent les zombies vous privent de rendement.
En rachetant des titres, Mario Draghi fait baisser les intérêts. 10 000 € placés à 4% durant 10 ans deviennent 14 800 € mais 10 000 € placés à 1% durant 10 ans ne donnent que 11 000 €. En revanche tout ce qui s’achète à crédit augmente puisque les taux sont bas. C’est ce qui explique la hausse de l’immobilier et le fait que les jeunes générations ne peuvent pas se loger décemment.
Plus de zombies, moins de rendement, plus de milliards dispensés par Mario Draghi…
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3 commentaires
Tres belle analyse Madame Wapler…..La baisse des taux d’intéret a aidé les entreprises à refaire de la marge ; marge qui n’a que peu servi aux investissements et à la création d’emplois ; les marges dégagées ont été réparties entre les actionnaires et les grands dirigeants qui se gavent au passage ;le salarié lambda lui n’a vu que des « clopinettes « ….La parasitocratie est la grande gagnante …Merci Mario….Pour le reste de la population,la baisse des taux d’intéret répercutée sur les livrets d’épargne est un véritable désastre,puisque les petits épargnant sont mis au pain sec (0,75% en 2017 contre 4% en 2008 et 2,25 en 2012) : c’est une perte de pouvoir d’achat indéniable….De là à conclure que les uns payent pour les autres : il y a pas loin !!! Quand aux prets immobiliers à bas taux….Eh bien oui , ils contribuent au soutien des prix de l’immobilier et ils sont le principal responsable des aberrations de prix constatées à Paris….
Un élément de politique fiscale désastreuse pour la productivité.
On parle d’un plafonnement à 27 000 € pour l’exonération de la taxe d’habitation. Donc un salarié à 2250€ par mois ne doit pas augmenter de 1€ son salaire sous peine de payer une taxe d’habitation de par exemple 1000€. Donc le manager qui lui propose une prime de productivité de 500€ le découragera en fait car il lui fera perdre 500€ en croyant lui en faire gagner 500€.
Je pense à cette ou ce salarié qui va chercher à faire moins bien pour ne surtout pas toucher sa prime de productivité.
Forts très forts nos grosses têtes.
Nous vivons actuellement la fin d’un cycle néo-libéral qui a commencé dans les années 70/80. Naturellement, la caste au pouvoir en Occident (le deep state) ne souhaite pas reconnaître que la sacro-sainte croissance est morte et utilise tout les leviers dont elle dispose pour brouiller les cartes et faire taire les voix discordantes. La victoire finale du modèle occidental de « démocratie de marchés » par un plébiscite planétaire des peuples est reportée à une date sine die. Leur modèle est en train de salement dégénérer en état policier et capitalisme de connivence sous nos latitudes et en guerres directes ou par proxy ailleurs. Voilà pour le constat général. Quant aux politiques monétaires actuelles, leurs effets pervers commencent à se faire jour. On voit à nouveau des boîtes se monter sans aucun track record ni business plan mais par pur opportunisme. Le jeu consistant à aller pomper le pognon virtuel qui déborde de partout dans le privé et dans le public (dont le fameux CIR). Un jeu où les initiés et les copains ont plus de chances de gagner que les autres 😉