A l’heure ou les forces de police commencent à tirer sur des foules en colère dans des pays que nous jugeons sous-développés ou imperméables à toute idée de démocratie — ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas ! –, nombre d’experts proches du FMI commencent à produire des explications qui vont au-delà du constat que "tout augmente" du fait de la seule pression exercée sur les stocks de nourriture disponibles par des pays en expansion rapide comme la Chine et l’Inde
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Baril à 114 $ et discours bidon sur le contrôle de l’inflation
par Philippe Béchade 16 avril 2008Dans un contexte d’économie globalisée, l’action résolue de la BCE, ou de quelques autres banques centrales occidentales, pour restreindre la demande intérieure ne peut avoir aucun effet sur la flambée des matières premières et des produits agricoles. Nous pouvons toujours nous mettre à circuler en vélo sur nos autoroutes et nous contenter d’un bout de lard le dimanche, cela ne fera aucune différence sur le cours mondial du pétrole ou de la viande
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Epargne
Quelques dernières bourrasques pour faire tomber le bois mort
par Philippe Béchade 15 avril 2008Nous devons bien admettre que le rebond du CAC 40 (en direction des 5 200 points, soyons un peu ambitieux) sur lequel nous tablons depuis le 18 mars dernier semble avoir du plomb dans l’aile. Mais à y regarder de plus près, nous estimons que ce sont les vendeurs qui devraient commencer à éprouver de l’inconfort
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Epargne
General Electric court-circuite l’optimisme béat des marchés
par Philippe Béchade 14 avril 2008General Electric n’est pas seulement le baromètre le plus fiable de la croissance aux Etats-Unis, c’est également le meilleur précurseur de la santé financière des multinationales en 2008
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Epargne
L’Islande… ou les inconvénients d’une activité trop volcanique
par Philippe Béchade 11 avril 2008A-t-on tendu un nouveau piège aux vendeurs à découvert hier ? Il leur était difficile de ne pas s’y laisser prendre ! Ils auraient dû se méfier de la trop belle concordance d’éléments techniques et macroéconomiques accréditant le scénario d’un épisode correctif beaucoup plus intense qu’en début de semaine
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Non vraiment, cette journée ne se prêtait guère au déclenchement d’une nouvelle fièvre spéculative sur le pétrole, alors que le FMI vient de dévoiler une série de prévisions confirmant l’intensité de la récession amorcée dès l’automne 2007 aux Etats-Unis et qui risque de plomber toutes les économies occidentales "matures" jusqu’en 2009
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La dégradation conjoncturelle dans le secteur de l’immobilier devient globale ; le second pays le plus exposé à une correction de grande ampleur est l’Angleterre. Selon une enquête d’Halifax, la banque classée numéro un du crédit aux particuliers outre-Manche, les prix des logements résidentiels ont brusquement chuté de 2,5% en mars, contre un recul de 0,5% anticipé. Ce mouvement était prévisible après 170% de hausse en 10 ans
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La Fed orchestre, en tant qu’acteur principal, la création d’un CDR — l’ex-structure de cantonnement des actifs pourris du Crédit Lyonnais — mais à la puissance 10, c’est-à-dire à l’échelle de la bulle des dérivés de créances immobilières en formation depuis 2002
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Notre cher Jean-Claude — oui, il nous coûte décidément très cher, il n’y a qu’à constater la chute des commandes de l’industrie allemande, la chute de la consommation dans toute l’Europe et le recul des exportations depuis le début de l’année, pour cause d’euro fort — n’a jamais été aussi clair dans son diagnostic et ses recommandations. Face à la poussée de l’inflation, le sacrifice sans état d’âme du pouvoir d’achat des ménages est absolument impératif
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En Europe, nous ne fondons guère d’espoirs sur une embellie dans le secteur des services. Les signes de ralentissement économique se multiplient et nous en voulons pour preuve le net recul de 0,5% des ventes de détail en Zone euro (-0,8% hors alimentation). Voilà qui contredit la thèse du découplage défendue par la BCE, mais également par Christine Lagarde. Notre ministre de l’économie s’est ainsi lancée hier dans un vibrant hommage rendu à la rigueur dont fait preuve J.C. Trichet en matière d’inflation et à sa maestria dans la mise en oeuvre de mesures de soutien au système financier
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Il nous semble cependant très prématuré d’assimiler l’embellie qui se dessine depuis le début de la semaine — caractérisée par trois séances de hausse consécutives sans correction intermédiaire — à une vague de fond appelée à se renforcer au fil des semaines. En effet, miser sur le franchissement des résistances apparues durant la période du 25 janvier au 27 février suppose une foi inébranlable dans la capacité des banques centrales à assumer le rôle de prêteur en dernier ressort alors que le montant des pertes potentielles sur les subprime excède à lui seul les 930 milliards de dollars de bons du Trésor détenus par la Federal Reserve
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Les plus fervents partisans du métal précieux, s’ils se montrent suffisamment patients, pourraient bénéficier d’une belle fenêtre pour réinvestir dans des conditions aussi favorables qu’il y a trois mois, lorsque l’once d’or a rebondi dans la zone des 800 $… mais aussi et surtout battu un record historique face à l’euro, ce qui lui ouvrait un boulevard vers des sommets que nous estimions vertigineux
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Talons hauts, talons plats… il nous a été plus facile d’obtenir ces renseignements que des indications sur l’évolution prévisible des marchés et des indices boursiers au Salon de l’Analyse Technique. Le consensus que nous avons recueilli au fil des conférences auxquelles nous avons assisté était du type "p’têt ben d’la hausse, p’têt ben d’la baisse", et les plus inspirés votaient pour le scénario de la consolidation latérale
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Le marché parisien a enfin bénéficié d’une vague de rachats à bon compte, après quatre semaines consécutives de repli et plus de 550 points perdus d’une seule traite depuis le 27 février dernier. Alors que le pessimisme semblait à son comble à la veille du week-end de Pâques, le souvenir de la débâcle de Bear Stearns étant encore tout frais dans les esprits, Wall Street s’est appliqué à prendre le consensus baissier à contre-pied les 20 et 24 mars, à l’occasion des deux séances inaugurant le deuxième trimestre 2008
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A l’occasion, et comme j’utilise le statut d’analyste technique comme couverture pour me rapprocher discrètement de la présidence — et de Carla –, je laisserai également traîner une oreille dans les amphithéâtres et les auditoriums de l’Espace Cardin afin de glaner quelques idées concernant l’évolution des marchés financiers d’ici fin 2008
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Il ne se passait rien de passionnant hier sur les places boursières européennes ; cela s’est confirmé au fil des heures puisque la séance s’est conclue par un score d’une désarmante banalité, c’est-à-dire par une baisse de 0,33% sur le CAC 40. Nous avons donc décidé de nous abreuver aux meilleures sources d’inspiration, au premier rang desquelles nous plaçons, tel un vieux trognon de pomme oxydé sur un piédestal en argent massif, les discours du type "langue de bois ciselée dans de la racine de thuya" du patron de la BCE
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Il était possible d’adopter deux attitudes antagonistes à la veille du long week-end de Pâques : soit liquider votre portefeuille pour partir sereinement à la chasse aux oeufs en chocolat lundi matin (solution "Vieux Continent")… soit lancer un défi aux oiseaux de mauvais augure en réemployant les liquidités dans le cadre d’une chasse aux bonnes affaires savamment orchestrée par la Fed et la Maison-Blanche (solution "Wall Street")
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Les difficultés et les coups de théâtre ont lieu sur le territoire américain mais ce sont les marchés européens qui payent les pots cassés. En réalité, il est bien tentant pour les gérants anglo-saxons de prendre des bénéfices sur les actifs libellés en euros — ce dernier ayant culminé à 1,5905 le lundi 17 mars — afin de soutenir leurs propres indices boursiers, dont chacun sait à quel point ils constituent le dernier rempart contre un déferlement de pessimisme aux Etats-Unis