L’enclos du mensonge économique officiel — à la soviétique façon années 50 ou à la Mao façon années 60 — a été ouvert en grand mercredi après-midi. La Maison-Blanche fait claquer le fouet pour qu’il se disperse dans toutes les directions en faisant un raffut médiatique de tous les diables afin d’empêcher le citoyen — crédule ou déboussolé — de rassembler ses esprits et de hurler à l’escroquerie ou à l’insulte à son intelligence
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Le Nymex est de nouveau entre les mains de professionnels et d’entreprises — grosses consommatrices — qui couvrent leurs approvisionnements. Cela ne fait que rendre plus brûlante la question de fond : qu’est-ce qui les pousse à entretenir la spirale haussière — y compris à 127 $ — alors que les signaux de ralentissement économique foisonnent dans les pays occidentaux où la consommation de carburant recule graduellement depuis 2005, le phénomène s’accentuant, pour le plus grand bénéfice de l’environnement, depuis l’hiver dernier ?
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Ce qui nous étonne le plus, c’est le peu d’émotion causé par la reconnaissance officielle par Pékin d’une inflation d’une magnitude de 8,5% en rythme annuel — ajoutez 2% pour être plus proche de la réalité vécue par les habitants des grandes métropoles de l’est et du sud de la Chine — et du séisme de magnitude de 8,7 qui aurait déjà causé pas moins de 10 000 victimes — 80% des bâtiments seraient détruits dans le comté de Beichuan
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D’après J.C. Trichet, le strict encadrement des salaires serait le principal moyen de lutter contre l’inflation de second tour. Autrement dit… il faut laisser le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres continuer de se détériorer sous peine de voir le prix du pétrole et des céréales continuer de s’envoler
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L’effet de levier d’une infime variation du tarif de l’eau est impressionnant : les consommateurs que nous sommes se représentent rarement ce que chaque kilo de nos aliments favoris nécessite de mètres cubes d’eau avant de parvenir dans nos assiettes
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Epargne
A 122 $ le baril, la consommation risque un vrai coup de pompe
par Philippe Béchade 7 mai 2008Le baril de pétrole a pulvérisé hier la barre des 120 $, pour établir un nouveau record absolu à 122,5 $… et qui sait s’il n’aura pas franchi le cap des 125 $ quand vous lirez ces lignes. A la question de savoir s’il faut vous en inquiéter, l’observation des indices boursiers va vous permettre de vous tranquilliser à ce sujet
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Le rebond vertigineux des prix du pétrole qui s’est accéléré dès 15h45 est lié à l’annonce de nouvelles attaques de rebelles du Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger qui affecte le niveau de la production pétrolière au Nigéria et au durcissement du ton de la candidate démocrate Hillary Clinton à l’encontre de l’Iran — afin de séduire un public ultraconservateur qui rêve d’en découdre avec le régime des Mollahs de Téhéran
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Le test des 5 100 points… voilà donc un heureux évènement qui nous renvoie à une période bénie où le nom de Jérôme Kerviel n’était connu que de quelques responsables de trading sur les dérivés indiciels européens (avant de devenir une unité de mesure équivalente à une perte de cinq milliards d’euros)… une époque où personne n’envisageait qu’un Bear Stearns puisse faire faillite ou qu’un Credit Suisse puisse perdre 40 milliards de dollars sur les subprime
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De nombreux commentateurs l’écrivent depuis six semaines, Henry Paulson l’a répété jeudi dernier — et que cela rentre une fois pour toute dans votre tête –, "la crise financière est terminée" ! Oui, ter-mi-née, une bonne fois pour toutes. A ceci près que 500 ou 600 milliards de dépréciations d’actifs — sinon de pertes sèches — devront encore être passés dans les comptes des établissements de crédit en 2008 et 2009
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Epargne
Baisse des prix immobiliers américains : Las Vegas décroche le jackpot !
par Philippe Béchade 30 avril 2008Nous ignorons si la spéculation se dégonflera rapidement sur le blé ou le riz car, ralentissement économique ou pas (en Chine ou aux Etats-Unis), les populations du Tiers Monde continueront d’avoir faim. En revanche, il y a de fortes chances que la demande de pétrole se modère de part et d’autre de l’Atlantique car les ménages de la classe moyennen’ont tout simplement plus les moyens de maintenir leur niveau de consommation de carburant et de fuel domestique
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Nos sherpas de Bruxelles se rangent à l’avis des marchés financiers, qui ont déjà intégré l’impact négatif de la hausse du fuel, des carburants et des produits alimentaires de première nécessité sur le pouvoir d’achat des ménages. Les prévisions de croissance pour l’année 2008 sont ainsi revues à la baisse
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Epargne
Le moral des ménages américains au plus bas depuis 26 ans…
par Philippe Béchade 28 avril 2008Nous le pressentions depuis 10 jours : la prodigieuse capacité des marchés à digérer les mauvaises nouvelles au prétexte que le pire est derrière nous préfigurait un nouvel épisode haussier qui a peut-être trouvé son épilogue avec le test de la barre symbolique des 5 000 points par le CAC 40 vendredi dernier en début d’après-midi
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Epargne
Le rebond du dollar provoquerait donc les effets escomptés ?
par Philippe Béchade 25 avril 2008Quelques voix s’élèvent pour affirmer que le marché du neuf est probablement tout près de rebondir : il faudrait vraiment se montrer exagérément pessimiste pour imaginer que la situation puisse encore se dégrader en avril ! Eh bien chiche ! Nous prenons les paris !
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Nous avons le sentiment que les marchés se comportent comme un lapin qui a pris quelques plombs dans le flanc : l’impact lui a fait faire un roulé-boulé à la mi-janvier mais son instinct de survie est plus fort que la douleur, et il reprend sa fuite en avant. Malheureusement, avec des muscles tuméfiés et une patte cassée, sa course est moins efficace et le chasseur a désormais tout le loisir de l’ajuster ; il peut désormais prendre tout son temps avant de déclencher le tir fatal
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Epargne
Mieux vaut une fin dans la douleur… qu’une douleur sans fin
par Philippe Béchade 23 avril 2008Depuis 48 heures, il n’est question que de la spirale infernale qui pousse le cours du pétrole, des matières premières et des céréales vers des niveaux de valorisation jugés "intenables". Cela n’a pas empêché Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, d’aviver les tensions sur les marchés obligataires européens en indiquant que la BCE n’hésiterait pas à relever son taux directeur afin de juguler les tensions inflationnistes qui se renforcent sensiblement depuis l’automne dernier
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Epargne
Plaie d’argent n’est pas mortelle… peut-on encore en être aussi sûrs ?
par Philippe Béchade 22 avril 2008La bulle des dot.com a ruiné beaucoup d’idiots qui l’avaient bien cherché, la flambée des denrées alimentaires frappe mortellement des populations qui n’ont rien demandé et qui ignorent jusqu’à l’existence de marchés à terme sur les céréales tels que la Chicago Board of Trade
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La thèse selon laquelle les mauvaises nouvelles sont dans les cours remporte de plus en plus de suffrages et l’espoir — insensé ? — d’un rebond de l’activité au second semestre aux Etats-Unis commence à poindre. Les valeurs les plus sensibles à un renversement de cycle économique sont en effet plébiscitées depuis le 17 avril ou plutôt, devrions-nous dire, depuis le 17 mars dernier, alors que les places boursières occidentales testaient collectivement des planchers annuels
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Epargne
Quand la souris se montre plus efficace que la pioche et la battée
par Philippe Béchade 18 avril 2008Baissera, baissera pas ? Le baril de pétrole continue d’osciller de part et d’autre du seuil des 115 $ ; les spéculateurs (car c’est bien d’eux qu’il s’agit) ne veulent prendre aucun risque sur le billet vert alors que les voyants économiques américains clignotent, mois après mois, dans des tonalités de rouge de plus en plus vif