Une véritable campagne d’intoxication médiatique voudrait convaincre les marchés et l’opinion publique que le secteur immobilier se stabilise aux Etats-Unis — nous savons que ce n’est absolument pas le cas en Europe, et surtout pas au Royaume-Uni ou en Espagne. C’est une pure fable, une invention à coucher dehors, tout comme ce qui attend les 342 000 ménages qui ont fait l’objet d’une procédure de saisie de leur logement au mois d’avril
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Epargne
Après un bon fou rire, voici venir le temps du goudron et des plumes
par Philippe Béchade 13 mai 2009Alors que le CAC 40 se situe 35% au-dessus de ses planchers et alors que le Nasdaq a repris 45% depuis ses plus bas du 21 novembre 2008, la teneur des recommandations a bien changé : "l’année 2009 est redevenue positive, les marchés ont retrouvé le moral, aucun signe de correction en vue… profitez-en pour repasser acheteur, la reprise ne fait que commencer"
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Aux Etats-Unis, ils sont plus d’un demi-million à perdre leur emploi chaque mois. Ils sont aussi des centaines de milliers à voir également leur logement saisi (et le taux de recoupement entre les deux catégories est important). Et lorsqu’il n’y a pas de parachute doré, il n’y a rien du tout, pas de filet de sécurité sociale, pas de recours massif aux emplois aidés. Pourtant, malgré l’absence de ce poste de dépense qui plombe les comptes des pays sociaux-démocrates du Vieux Continent, les Etats-Unis sont pratiquement en faillite
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Ouf ! Quel soulagement ! Nous avions peur que l’opération stress test ne débouche sur des conséquences négatives… pour notre crédibilité. Mais nous voici pleinement rassuré : comme nous l’avions écrit à de nombreuses reprises, le stress test de l’équipe Geithner, c’était du flan. Le Wall Street Journal et le Financial Times révèlent en effet que les 19 grandes banques américaines participant aux "tests de résistance" ont négocié comme des marchands de tapis pour faire baisser les chiffres officiels concernant le montant de capital requis en cas d’aggravation de la crise
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Au soir du 30 avril, le marché parisien venait d’engranger 30% en huit semaines, sans avoir matérialisé la moindre consolidation. Ce rally haussier était historique, tant par sa forme que par son amplitude. Mais ce n’était qu’un hors-d’oeuvre puisque le mois de mai débute sur une hausse de 6% supplémentaires avec un CAC 40 qui s’envolait jeudi midi de 2,1% supplémentaires à 3 354 points — avant de retomber sous 3 260 points
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Beaucoup d’analystes rencontrés ou interviewés par téléphone depuis le 24 avril dernier ne cachent pas leur perplexité […] Un rebond de 30% sans la moindre correction intermédiaire, c’était déjà sans précédent… mais une accélération à la hausse depuis le débordement des 3 125 points, même si c’est graphiquement explicable en faisant totalement abstraction des fondamentaux, reste une véritable gageure pour un chartiste normalement constitué
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Le patron de la Fed "voit de la lumière au bout du tunnel" — si nous vous tenions de tels propos, vous éclateriez de rire… Il promet aussi de l’argent gratuit pour "une période prolongée" — et si nous approuvions cette stratégie, vous nous traiteriez d’imbéciles heureux. En ce qui concerne le "tunnel", il faudrait qu’il prenne garde à ne pas confondre la lumière du jour et celle projetée par les phares d’une locomotive qui arriverait droit sur lui
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Un vent d’euphorie souffle sur les places asiatiques depuis les toutes dernières séances du mois d’avril. Mais la principale "nouveauté" consiste dans l’émergence d’une variante (version avril 2009) de la fameuse (ou fumeuse ?) théorie du découplage. Souvenez-vous du plongeon de Wall Street début 2008… il s’expliquait par les premiers signes très tangibles d’un ralentissement économique, lequel était censé épargner la Chine
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Cela fait maintenant deux mois que les indices grimpent sans désemparer aussi bien en Asie qu’en Europe ou à Wall Street. Le rendement des T-Bonds est resté quant à lui invariablement scotché sous la barre des 3% — et les Bunds sous les 3,15%. Tout se passait comme si les investisseurs se préparaient à l’évaporation du mirage haussier
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L’optimisme volontariste manifesté lors de la lecture des statistiques relatives au PIB américain s’est renforcé avec les commentaires économiques de la Fed en conclusion de sa réunion de politique monétaire. La contraction de l’activité ralentit. La récession aurait atteint son zénith en début d’année : cela permet à Wall Street de continuer à croire à un scénario de reprise qui débloquerait les indices américains
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Epargne
Quand je crois en Obama, je vois la crise en roooose (Edith Piaf)
par Philippe Béchade 29 avril 2009Barack Obama est installé à la Maison Blanche depuis 100 jours et la presse américaine ne manque pas de se livrer au traditionnel exercice du bilan. Compte tenu de la gravité de la crise, et même si Wall Street a repris 20% ces sept dernières semaines, il est difficile de parler d’un état de grâce. Mais dans ce contexte de crise non résolue, Barack Obama est tout de même parvenu à accomplir une sorte de miracle : le moral des consommateurs américains s’est spectaculairement redressé en avril
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Epargne
Le plus grave, ce sera quand la Chine prendra vraiment le dollar en grippe !
par Philippe Béchade 28 avril 2009La journée du lundi 27 avril s’est soldée à Paris par un score nul et par un effritement de 0,1% de l’Euro Stoxx 50. Ces résultats nous laissent tout le loisir de commenter la principale variation indicielle du jour, celle du pétrole. Le baril n’a pas tardé à plonger de 6% jusque vers 48 $. Il a été plombé par la perspective d’avions cloués au sol sur l’ensemble de la planète pendant des semaines après les mesures de restriction sur les déplacements aériens prônées par l’OMS afin de lutter contre la pandémie de grippe porcine
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Le CAC 40 a bien réagi dès le mardi 21 avril sur le palier des 2 900 points et n’aura mis que trois séances pour retrouver le seuil — et le zénith mensuel — des 3 100 points. Même si le gain hebdomadaire est symbolique (+0,35%), Paris est parvenu à aligner une septième semaine de hausse d’affilée. Il faut remonter à l’automne 2005 pour retrouver trace d’un épisode haussier aussi durable
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Tous les opérateurs ont pressé presque en même temps le bouton "achat" et ils ont continué de presser dessus sans faiblir jusqu’à la clôture. Le restant de la séance n’a constitué qu’un énorme bouquet final de trois heures et demi dont les vendeurs à découvert sont ressortis lessivés, hagards… et abasourdis de voir l’indice sectoriel des valeurs bancaires américaines gagner 20% au bout d’une demi-heure de cotations, c’est-à-dire deux heures après la publication des trimestriels de Wells Fargo
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Les places européennes n’ont pas aligné une quatrième séance de baisse — mais les acheteurs, qui ont remporté la mise, n’ont pas eu la tâche facile. La journée avait très mal débuté alors que Wall Street menaçait de prolonger le violent mouvement de correction de mardi. Une perte de 1% à 1,3% supplémentaire était anticipée, mais les heures qui ont suivi ont démontré que les échanges en pré-ouverture sur les indices américains ne sont pas des précurseurs très fiables de la tendance
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Combien de milliards seront-ils véritablement consacrés au développement des énergies renouvelables, ou même à la construction de lignes de TGV sur le sol américains comme l’a suggéré le nouvel hôte de la Maison Blanche ? Reste que le FMI se verra doté d’une capacité de prêts pouvant atteindre 1 000 milliards de dollars. Cela fera-t-il le poids face aux 4 000 milliards de dollars d’actifs toxiques encore détenus par les banques occidentales, d’après une dernière enquête parue hier dans la presse britannique ? Cela ne préfigure-t-il pas un nouveau séisme financier pour la fin de l’année 2009
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Epargne
De l'effet rebond dans quelques centimètres d'eau de vaisselle trouble
par Philippe Béchade 7 avril 2009On se calme… et on prend des bénéfices ! Voilà en quelque sorte le mot d’ordre lancé aux opérateurs par une petite voix intérieure en début de matinée hier. Paris n’avait pas tardé à reprendre 2% quelques minutes après l’ouverture, comme si l’absence de mauvaises nouvelles ce week-end pouvait constituer un motif suffisant pour regretter d’avoir allégé les positions 48 heures auparavant
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Epargne
De l'art de détourner l'attention des foules de l'essentiel
par Philippe Béchade 6 avril 2009Le G20 n’a pas dévoilé de propositions supplémentaires pour abaisser la température au coeur du réacteur nucléaire des dérivés de crédit — qui continue de libérer par milliards d’unités des scories toxiques dans l’atmosphère du système financier. Et les épargnants français sont saisis d’une soudaine angoisse insondable : la rémunération du Livret A va-t-elle être réduite de 25 euros à 12,5 euros ou même, scénario de cauchemar, à 10 euros