Dans le monde réel, l’association française des sociétés financières françaises (ASF) nous apprend qu’en 2009, le montant total des crédits à la consommation s’est effondré de 13,3%, à 38 milliards d’euros. "Cette chute est d’une ampleur sans précédent en 45 ans de suivi statistique", affirme l’ASF, qui ajoute que "le niveau des prêts apparaît proche de celui de 2004 : cinq années de croissance viennent donc d’être effacées"
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
-
-
Epargne
Les marchés financiers devraient vénérer le dernier film de Tim Burton
par Philippe Béchade 12 mars 2010Les inscriptions hebdomadaires au chômage américain sont conformes aux estimations. Le recul atteint 6 000 (à 462 000) à l’issue de la semaine du 6 mars. Parallèlement, le déficit du commerce extérieur des Etats-Unis s’est contracté de 6,5% à 37,3 milliards de dollars au mois de janvier. Nous aurions mieux fait de tenir notre langue. A peine avions nous fini d’expliquer les raisons "objectives" de la consolidation des places occidentales amorcée jeudi matin que le Nasdaq 100 repassait dans le vert et progressait au-delà des 1 918 points, égalant ainsi son zénith intraday de la veille (1 920 points)
-
Epargne
Comment créer de toutes pièces une onzième séance de hausse…
par Philippe Béchade 11 mars 2010Le CAC 40 montait dans le vide mercredi (avec seulement trois milliards d’euros échangés) mais il monte. Il s’offre un net débordement du palier de résistance des 3 910/3 915 points (ex-zénith du 20 octobre 2009) et rejoint les 3 950 points. Ce dernier seuil marque une petite résistance court terme selon les chartistes ; il correspond au fixing d’ouverture du 4 janvier, première séance de l’année
-
Il ne s’est pour ainsi dire rien passé sur le Vieux Continent (+0,03% pour l’Eurotop 100, +0,05% sur l’Euro-Stoxx 50) mardi soir ; la surprise est venue des Etats-Unis. Le Nasdaq 100 alignait en effet une dixième séance de gain consécutive — eh oui, un 10 sur 10 à la hausse et +7% en ligne droite, excusez du peu ! Tout cela avec un écart complètement inattendu de +1% à 1 911 points au bout de trois heures et demie de cotations, alors qu’un repli de 0,3% était anticipé en pré-ouverture sur la base des mêmes éléments d’actualité
-
En ce qui concerne la remontée des embauches dont les marchés se sont si bruyamment réjouis vendredi dernier, elles sont pour une large part dues au recrutement de personnel temporaire pour le prochain programme de recensement national. Nous espérons que ces nouveaux fonctionnaires seront dotés de bonnes chaussures de marche… car plus d’un million d’Américains vivent désormais dans les bois et ne figurent plus sur aucun registre officiel (emploi, impôts, permis de conduire, assurance maladie, carte d’électeur). Ils seraient plus de trois millions à être sans domicile fixe (1% de la population américaine) et 15 millions (soit 5% des citoyens des Etats-Unis) en situation d’extrême précarité, avec des niveaux de ressources qui les situent bien en deçà du seuil de pauvreté. Cette proportion a plus que doublé en 18 mois ; les personnes concernées ne survivent que grâce à la charité publique (congrégations religieuses, fondations, oeuvres de bienfaisance)
-
Le dollar avait de bonnes raisons locales de consolider après le test des 1,3452/euro jeudi après-midi. Il n’y a toujours aucun signe d’embellie du côté du secteur immobilier aux Etats-Unis ; les reventes de logements existants ont plongé de 7,2% en janvier par rapport à décembre, pour atteindre un plus bas depuis sept mois, à 5,05 millions d’unités en rythme annualisé. Les économistes de Wall Street prévoyaient sûrement des ventes pénalisées par les mauvaises conditions climatiques dans plusieurs Etats du Nord… mais pas à une telle débâcle
-
Epargne
Comment Charles Munger vit sauter la banque du casino de Basicland
par Philippe Béchade 26 février 2010Les choses ont mal tourné lorsque les joueurs les plus avisés ont commencé à se faire payer leurs gains en espèces sonnantes et trébuchantes au milieu de l’été 2007. C’est à ce moment que le marché interbancaire s’est littéralement figé comme la banquise : les liquidités se sont transformées en glace bleue. On ne parvenait plus à en extraire quelques maigres éclats qu’à grands coups de hache. Et c’est ainsi que l’on vit se former à l’automne 2008 devant les agences de grandes banques-casinos britanniques des files d’attente telles que l’on n’en avait plus observées depuis 1929
-
Epargne
La récréation boursière sous azote doit continuer… foi de "Big Ben"
par Philippe Béchade 25 février 2010Le patron de la Fed a vu le moral des troupes décliner depuis un mois et les indices piquer du nez à la moindre mauvaise nouvelle. Il s’est donc empressé de remettre les pendules à l’heure (d’où ce surnom de "Big Ben", parce qu’avec lui, c’est toujours l’heure pour ses potes de Wall Street d’aller chercher du cash gratuit auprès de la Fed !) en réaffirmant que les taux resteront bas pour "une période de temps très étendue". Pour bien illustrer son propos, il invoque des usines qui tournent au ralenti, une inflation maîtrisée. Il mentionne aussi une reprise fragile qui n’est pas encore autonome ("notoirement incapable de s’auto-entretenir", pour rester plus fidèle au texte original) et devra être soutenue par des moyens monétaires appropriés et une politique monétaire non restrictive
-
Epargne
Même la Chine ne croit plus au rebond économique en Occident…
par Philippe Béchade 24 février 2010Malgré de piètres chiffres américains, l’euro a continué de s’enfoncer vers de nouveaux plus bas annuels : -0,85% à 1,3500 $ tout rond. Les cambistes n’ont retenu que la dégradation de notation de quatre des plus grandes banques grecques annoncée par Fitch et la déception causée mardi matin par l’IFO. Le baromètre du moral des milieux d’affaires allemands s’est inscrit en léger recul à 95,2 contre 95,8 au mois de janvier au lieu d’une petite appréciation vers 96, la hausse de la composante "anticipations" passant complètement inaperçue
-
Les avoirs de certains militaires de haut rang qui chapeautent les "gardiens de la Révolution" ont été gelés sur le sol américain. Beaucoup d’investisseurs ont encore en mémoire les propos d’Hillary Clinton tenus lors d’une visite au Qatar la semaine dernière et qui qualifiait l’Iran de pays dérivant vers une dictature militaire. Mais peut-être nous alarmons-nous pour rien : la hausse du pétrole pourrait aussi bien résulter d’un simple arbitrage au détriment de l’euro, après avoir été justifiée durant plus de neuf mois par une défiance viscérale (et toujours justifiée) envers le dollar
-
Même si la Fed rejette l’anticipation d’une hausse de taux en 2010, les marchés anticipent une réabsorption graduelle des liquidités, ce qui va mécaniquement raréfier le dollar. Il s’ensuit que l’euro rechutait lourdement dès jeudi soir, après un bref test des 1,375 $ en milieu de semaine. Il a inscrit un nouveau plancher annuel à 1,347 $ vendredi matin. La surprise provient du baril de pétrole (+0,7%) qui déborde les 79 $, à 79,65 $. Il se rapproche ainsi du palier des 80 $ malgré la bonne tenue du billet vert
-
Epargne
Entre coup d’état, coup d’éclat et coup de tabac… la séance de vendredi vaudra son pesant d’or
par Philippe Béchade 19 février 2010La méthode et le timing adopté par la Fed sont très inhabituels, d’autant que les derniers communiqués lus par Ben Bernanke n’évoquaient que l’ébauche d’une réflexion sur les mesures de normalisation de la politique monétaire américaine. L’unanimité sur la mise en place d’une stratégie de sortie semblait acquise, mais les membres de la Fed ne paraissaient pas encore tous sur la même longueur d’onde en terme de moyens
-
Wall Street a retenu son souffle à deux heures de la clôture. Les échanges se sont mis à tourner au ralenti alors que les écrans géants des salles de marché avaient basculé du grand cirque financier vers le grand cirque blanc des Jeux olympiques : la descente féminine était l’événement le plus attendu car la favorite n’était autre que la ravissante championne américaine au physique de top model, Lindsay Vonn
-
Epargne
Quand l’Atlantide se passionne pour une tempête dans un vase grec…
par Philippe Béchade 16 février 2010"Et si la croissance connaissait un passage à vide en 2010 ?", commencent à s’inquiéter les chroniqueurs qui nous abreuvaient encore de scénarios de reprise en "V" début 2010… Il y a au moins un pays d’Europe pour lequel tout suspense en la matière a disparu depuis une quinzaine de jours. Vous l’avez deviné, il s’agit de la Grèce, promise par Bruxelles et Berlin à une cure d’austérité comme la génération née à l’aube des années 80 n’en a jamais connu
-
Epargne
Début de l’année du Tigre… la spéculation toutes griffes dehors
par Philippe Béchade 15 février 2010Les rumeurs de renflouement de la Grèce par ses partenaires européens avaient commencé à circuler dès mardi dernier (le 9 février). Trois jours plus tard, cependant, les marchés ne s’estimaient pas plus avancés, les engagements politiques étant loin de valoir un plan de sauvetage en bonne et due forme. Nous pressentons qu’il sera décortiqué dans ses moindres détails. Après tout, la même recette pourrait être appliquée ultérieurement aux autres pays en crise du "club Méditerranée"
-
Paul Krugman affirme, non sans preuves, que les finances des Etats-Unis, du Japon ou de la Grande-Bretagne sont dans une situation à peine moins déplorable que celle de la Grèce. Mais cette dernière constitue la proie la plus facile au sein du troupeau des éclopés de l’après-crise. Les prédateurs restent à l’affût, toujours prêts à bondir au moindre signe de faiblesse d’un pays que ses partenaires laissent à l’écart et sans défense, excités par l’odeur du sang (selon le vocabulaire en vogue dans les salles de marché)
-
Epargne
Si Ben Bernanke sort la grosse éponge, Wall Street a compris : tous aux igloos !
par Philippe Béchade 11 février 2010La tendance haussière qui prévalait en début de journée en Europe a été contrariée par la publication à 14h30 du déficit du commerce extérieur des Etats-Unis. Ce dernier s’est fortement creusé au mois de novembre, à 40,2 milliards de dollars, contre 36,4 milliards en octobre — soit une hausse de plus de 10% en un mois. Loin de plomber le dollar — ce qui n’aurait étonné personne –, ces chiffres provoquaient au contraire un net affaiblissement de l’euro sous les 1,38 $
-
Nous savons tous que la Grèce va être sauvée des eaux. Ce n’était qu’une question de timing. Nous pensons que la BCE attendait juste que l’euro soit à un niveau approprié pour donner son feu vert à l’Allemagne, chargée du montage financier de l’opération. La BCE ne peut pas racheter directement de la dette grecque (comme la Fed qui accumule les créances douteuses de la Californie). En revanche, elle peut soutenir les banques qui vont acheter les prochaines émissions du Trésor proposées par Athènes ! Ce n’est qu’un petit tour de passe-passe qui ne trompe personne