Nous ne prétendons pas être des sinologues avertis, mais tous les amis que nous rencontrons à leur retour de Chine ou du Vietnam nous dressent ce même portrait triomphal d’une partie –nouvellement enrichie — de la population locale : les nouveaux "urbains" des beaux quartiers (ingénieurs, entrepreneurs, négociants…) affichent une formidable confiance dans l’avenir et puisent leur optimisme dans la spectaculaire montée en puissance de la demande intérieure. La Chine et les pays limitrophes succombent à une boulimie de consommation et de dépenses d’équipement.
Philippe Béchade

Philippe Béchade
Rédacteur en chef de « La Chronique Agora » et de « La Lettre des Affranchis », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, Fake News, qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.
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Il faisait si gris, si triste, si venteux et humide sur Paris ce mercredi qu’un auteur de romans noirs amateur d’ambiance du style "ombres transies et réverbères sur pavés luisants" disposait de tous les éléments pour parvenir au faîte de son inspiration. Cette journée si automnale, si pluvieusement irlandaise (amical salut à nos lecteurs expatriés à Dublin ou dans le Connemara) se devait d’être ensoleillée par quelque artifice agréable. A défaut de pouvoir retrouver au coin de la rue la chaleureuse ambiance d’un pub où la Guinness chambrée coule à flot, les épargnants français ont pu profiter du vert irlandais en jetant un coup d’oeil au CAC 40
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Je n’imaginais pas que la crise du subprime puisse un jour troubler mon sommeil ! Ou plutôt si… mais seulement dans l’hypothèse — proprement impensable — où, par le jeu d’un extraordinaire prodige, elle ne serait pas survenue ! Heureusement, toutes les dénégations de la Fed, des banquiers de Wall Street et des sherpas de la Maison-Blanche avaient tué le suspens dès le début du mois de mars dernier : nous allions avoir droit à un éclatement de la bulle du crédit, format "grand veneur"… et la contagion n’allait pas tarder à se propager à l’ensemble du système bancaire !
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Je ne vais pas vous imposer un best of de ce débat (d’où il ressort que personne ne s’empresse jamais d’annoncer de mauvaises nouvelles ou de mettre en garde les épargnants… sauf quand un collègue, sortant de sa réserve, vient enfin d’oser s’écrier "le roi est nu"), mais il me paraît intéressant de vous faire part d’un commentaire laconique "hors micro", lancé comme à l’unisson par deux des participants au sujet des retombées de la crise immobilière américaine — et bientôt britannique ou espagnole : "Les auditeurs n’ont encore rien vu". Alors souhaitons simplement qu’ils aient au moins "bien entendu" !
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L’euro est plus fort qu’il ne l’a jamais été. Le citoyen européen devrait se réjouir mais il n’en tirera les bénéfices qu’en allant dépenser ses économies en Amérique du Nord, en Chine ou au Japon (pays dont la devise est indexée sur le billet vert). Compte tenu du prix du billet d’avion et de la "surtaxe kérosène", il faut dépenser au minimum l’équivalent de deux de nos SMIC sur place pour rentabiliser l’opération (ce qui n’est pas à la portée de toutes les bourses).
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Le bon docteur Alan Greenspan se félicite de l’initiative de son successeur — à défaut d’être son fils spirituel — Ben Bernanke d’abaisser les principaux taux directeurs de 50 points. En lisant entre les lignes de ses dernières interventions, nous comprenons que la Fed a peut-être un peu tardé à réagir… qu’elle a manqué de sens de l’anticipation.
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Notre intention première était de rédiger une Chronique aussi délirante que la hausse des bourses mondiales depuis 48 heures… mais la flambée des cours s’intensifiant d’heure en heure, nous avons désormais du mal à suivre ! Faire plus fort que les marchés en ce mercredi 19 septembre, pour paraphraser un vigile repoussant un touriste en bermuda à l’entrée d’une soirée VIP se déroulant un soir d’élection au Fouquet’s… désolé, ça va pas être possible !
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Le meilleur moyen de tuer dans l’œuf tout débat économique, c’est d’administrer une gigantesque claque aux "raisonneurs" et de ne leur laisser d’autre choix que de venir hurler avec les loups, pour éviter de se faire mordre par leurs congénères. La "main invisible" a frappé fort ce mardi — mais nous savons que cette invisibilité n’est que le produit d’un savant artifice : la main de l’illusionniste n’est pas très loin ! Quand le résultat apparaît aussi spectaculaire, c’est qu’il y a un truc !
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La bulle immobilière qui vient d’éclater (c’était inexorable, tant les excès de liquidités ont suscité une spirale haussière insoutenable à plus long terme) devrait se traduire par un ralentissement économique, voire une récession aux Etats-Unis — hypothèse probable à plus de 33%. Vous vous apprêtez déjà à zapper la suite — peu habitués à lire des affirmations aussi péremptoires et catastrophistes dans nos Chroniques… mais retenez votre clic, repoussez doucement votre souris derrière votre clavier et accordez-nous encore quelques secondes d’attention, à défaut d’une confiance aveugle dans les pronostics que vous venez de découvrir.
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Du point de vue de l’investisseur européen, Dublin ne passe pas pour une destination très exotique… mais beaucoup d’institutions financières moins frileuses n’hésitent pas à installer des filiales dans des zones plus sulfureuses. On peut citer par exemple les îles Caïman, les Bahamas, l’île de Man, les Antilles Néerlandaises et autres zones franches échappant à tout contrôle de la part des autorités monétaires et boursières.
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Les participants au Forum de Davos commencent à percevoir qu’il se pose un problème de "soutenabilité" (traduction maladroite du terme anglais sustainability) de la croissance. La course au superflu matériel, qui s’alimente d’une bulle de crédit dans les pays occidentaux, s’accompagne également d’une menace d’explosion sociale — via l’exacerbation des tensions ethniques ou religieuses — dans les pays du sud.
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Les investisseurs ont boudé leurs écrans et se sont mis en roue libre en ce lundi de Pentecôte. Ils ont décidé d’aller capter de bonnes énergies sous un soleil enfin de retour après avoir boudé le nord de l’Europe durant plus de six mois.
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Les investisseurs viennent, pour la troisième fois en moins de quinze jours, de déraper sur le sol trop humide du hammam boursier — dont la température vient à nouveau de chuter de 2% à 2,5% en l’espace de quelques heures. Le cours de nombreuses actions était manifestement en surchauffe… et l’intense dégagement de vapeur qui remplit maintenant la pièce rend les déplacements vers la sortie périlleux, du fait du manque de visibilité ambiante et de flaques traîtresses sur le carrelage.
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Epargne
Et si la Fed ne dictait plus sa volonté aux évènements ?
par Philippe Béchade 1 janvier 1970Nous avions annoncé un peu prématurément mardi que la séance du 7 juin constituerait un tournant majeur pour les marchés. Ce sera peut être le cas… mais à l’issue d’une séance indécise, où le CAC 40 ne reprend que 0,56% sur les 2,4% perdus la veille, nous sommes bien en peine de déterminer sur quelle nouvelle pente s’engagent les indices boursiers.
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Nous n’avions pas rédigé noir sur blanc le scénario heure par heure de la correction/panique boursière qui s’est matérialisée hier… Mais nous l’avions par avance décrite dans ses grandes lignes, et avec un luxe de précisions sur les seuils techniques à ne pas enfoncer, tout au long des chroniques depuis lundi 5 juin — jour de la Pentecôte où les indices se sont effectivement engagés sur la mauvaise… pente !
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Le marché tout-puissant a instauré le règne de l’immaturité. Son jugement fait force de loi, et peu importe qu’il soit fondé sur des raisonnements erronés ou à l’emporte-pièce… Peu importe que le regard qu’il porte sur les entreprises soit d’une consternante myopie, et qu’il se laisse séduire par des escrocs beaux parleurs et truqueurs de bilans ayant endossé le costume de la nouvelle économie : n’est-ce pas lui qui a porté au pinacle les dirigeants véreux d’Enron, de Worldcom ou d’Adelphia ?
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** Saviez-vous que les 25 gérants de hedge funds les mieux les mieux payés au monde ont perçu l’an passé une rémunération moyenne de 300 millions d’euros — soit deux milliards de francs de l’époque ? Le champion toutes catégories de cette élite aux revenus en platine iridié s’appelle James Simon, universitaire spécialiste de la modélisation mathématique du risque et président de Renaissance Technologie Corp. Il a gagné à titre personnel 1,2 milliards d’euros en 2005.