Quel sort attend les producteurs de fausse viande, la dynastie de SBF, et bien d’autres sociétés ayant su plus ou moins profiter de l’ère de la bulle ?
Comme nous l’avons vu hier – qu’on le veuille ou non – les feuilles tombent dans l’air frais de l’automne. Qu’on le veuille ou non, les actions qui montent le plus lors d’une bulle… dégringolent le plus violemment lors d’une crise.
Et les plus grands génies de l’ère des taux d’intérêt bas se révèlent être les plus grands imbéciles, lorsque les taux reviennent à la normale.
Nous avons assisté à l’ascension fulgurante de Sam Bankman-Fried, par exemple. Les lecteurs qui se demandent qui, exactement, fait partie de l’« élite » dont nous parlons sans cesse, ne doivent pas chercher plus loin que ce SBF. James Kuntsler explique :
« La famille élargie de Bankman-Fried représente la quintessence de l’aristocratie Woke. Le père Joe Bankman et la mère Barbara Fried sont tous les deux professeurs de droit à Stanford. Elle a également joué un rôle en tant que bailleur de fonds pour le parti démocrate, et a dirigé deux organisations d' »inscription des électeurs » à but non lucratif (contre les lois de l’IRS qui n’autorisent que l’inscription organisée non partisane des électeurs).
Le frère Gabe Bankman-Fried a dirigé une organisation à but non lucratif appelée Guarding Against Pandemics (financée par Sam), dont l’objectif est de faire pression sur le Congrès pour construire de nouvelles plates-formes contre la tyrannie médicale. La tante Linda Fried est doyenne de l’école de santé publique de l’université de Columbia, et est associée à Johns Hopkins, qui a organisé l’évènement sur la pandémie “Event 201” en octobre 2019 (sponsorisé par la Fondation Gates) des mois avant l’épidémie de Covid-19.
La petite amie de Sam, Caroline Ellison, dirigeait la branche Alameda Investments de l’empire FTX (c’est-à-dire le blanchiment d’argent de FTX). Son père, Glenn Ellison, est président de l’école d’économie du MIT. Son ancien collègue de la faculté d’Econ du MIT, Gary Gensler, qui s’est spécialisé dans les blockchains, est aujourd’hui à la tête de la Securities and Exchange Commission, une agence que Sam Bankman-Fried tentait d’entraîner dans un schéma de régulation visant à éliminer les concurrents de FTX. »
Mais toutes ces illustres connexions du Deep State n’ont pas empêché M. le Marché de mettre un coup de pied aux fesses de SBF.
Au-delà de l’espoir
Hier, les principaux indices ont monté ; le rebond se poursuit. Mais cela ne sauvera pas les disrupteurs. Ils sont de toute façon eux-même disruptés. Bankman est en faillite. Carvana s’est effondré lorsque les prix des voitures d’occasion sont revenus à la normale. Zillow s’est effondré lorsque son algorithme n’a pas remarqué que les taux hypothécaires revenaient à la normale. Les actions comme GameStop sont en train d’être démolies. Et Beyond Meat (« au-delà de la viande ») – le grand espoir des dindes et autres animaux dont nous aimons dévorer la viande – est presque sans espoir.
Lors de son apogée… il y a seulement un an environ… les amoureux de GameStop achetaient l’action simplement pour montrer à quel point ils étaient « dans le coup ». Il suffisait d’une rumeur sur Reddit, argumentant qu’un gros investisseur avisé – de préférence un fonds spéculatif – comptait vendre l’action à découvert, pour que tous soient sautent sur l’occasion. De petits gars pas très futés ont acheté les actions. Le prix a grimpé en flèche. Et le « vendeur » a perdu de l’argent. (Ou bien, il avait en fait une position importante sur le long terme, et il a gagné beaucoup d’argent avec la hausse du titre.)
Maintenant, nous sommes encore loin de la « normale » ; mais GameStop a perdu 70% depuis son sommet. Et, en temps « normal », les investisseurs n’achètent pas des actions juste pour contrarier les professionnels. Ils les achètent parce qu’ils pensent qu’elles offrent un bon potentiel.
Ce qui nous amène à Beyond Meat.
Chaque fois qu’une entreprise annonce que ses intentions sont bonnes… plutôt que d’essayer simplement de gagner de l’argent (comme FTX, qui prétendait ne gagner de l’argent que pour pouvoir contribuer à des œuvres caritatives)… faites attention à votre portefeuille.
Beyond Meat fabrique des aliments à base de plantes, qui ressemblent à de la viande. Pour les personnes qui aiment la viande, mais ne veulent pas manger d’animaux morts… cette société offre une solution. Et pour les investisseurs qui s’inquiétaient des flatulences des bovins… ou de l’énergie nécessaire pour élever les animaux… ou de la cruauté de leur abattage, Beyond Meat offrait une opportunité. Ils pouvaient joindre le geste à la parole.
Au-delà de la raison
Le problème, c’est qu’ils ne semblaient pas vouloir que ce geste consiste à acheter des produits de Beyond Meat. Mais nous y reviendrons dans une minute.
Le Wall Street Journal rapporte :
« En mai 2019, Beyond a lancé l’une des offres publiques initiales les plus réussies pour une grande entreprise en plus de deux décennies…. »
Puis…
« Alors que les ventes de Beyond ont augmenté de 56% à 465 M$ entre 2019 et 2021, ses coûts et sa dette ont augmenté beaucoup plus rapidement. »
En mai 2019, l’action se négociait à 66 $, en juillet elle dépassait les 200 $. Une histoire de réussite digne de l’ère des bulles. Beyond révolutionnait l’ensemble du secteur des protéines animales. Pourquoi se donner la peine – sans parler des coûts environnementaux – d’élever, de nourrir et d’abattre des animaux si vous pouvez obtenir le même goût et la même nutrition avec un aliment fabriqué en usine ?
Mais alors que l’ère de la bulle plante des histoires de réussites, l’ère de la crise récolte des échecs. Le WSJ poursuit :
« Les ventes de substituts de viande d’origine végétale aux Etats-Unis sont en baisse, et les fabricants d’imitations de viande concurrents gagnent des parts de marché. L’action de Beyond a perdu 83% au cours des 12 derniers mois.
Les pertes de Beyond se sont creusées, passant de 12 à 182 M$, tandis que sa dette a grimpé à 1,1 Md$ entre 2019 et 2021.
Les pertes de la société au cours des neuf mois qui ont pris fin le 1er octobre, étaient de 299 M$. »
Voyons voir…
Des ventes en baisse. Une marge NEGATIVE d’environ 80% (pour chaque dollar de ventes, la société perd 80 cents). Plus d’un milliard de dettes. Les chiffres des ventes et de la marge rendent la dette de Beyond très risquée. Et le coût de portage de la dette commerciale à haut rendement augmente rapidement.
Dommage pour les dindes, mais Beyond Meat pourrait bientôt n’être que de la viande morte.