L’économie américaine a été stoppée net – dans un effondrement économique tel qu’on n’en avait plus vu depuis des générations. Et que font les autorités ?
« Je ne paniquerais pas. Les investisseurs devraient rester positionnés à long terme. Goldilocks se porte bien. »
– Larry Kudlow, actuel conseiller économique de Donald Trump, le 11 décembre 2007
« Le coronavirus est bien contenu. »
– Kudlow le 25 février 2020
Selon certaines estimations, quelque 240 000 Américains succomberont au Covid-19.
Chaque année, trois millions d’Américains environ meurent. Ce n’est donc qu’une augmentation de 8%. Mais si le nombre de morts connaît une augmentation modeste, le bilan financier, lui, explose.
Voici ce qu’en dit CNN :
« Jamais de toute notre vie nous n’avions vu l’économie s’enfoncer aussi profondément. Les licenciements se font si rapidement que les agences de chômage gouvernementales n’arrivent pas à suivre le rythme. Les banques sont inondées d’appels au sujet des futurs remboursements sur les prêts immobiliers et autres. Les centres-villes sont déserts, les centres commerciaux sont fermés, les bars sont vides et les avions restent au sol.
[Cet] arrêt subit de l’économie est si grave que les économistes de Goldman Sachs prévoient désormais une croissance réelle du PIB US de MOINS 9% au premier trimestre, et du chiffre stupéfiant de -34% au deuxième. »
La plus grande économie au monde s’est arrêtée.
Elle ne repartira peut-être pas de sitôt. Bloomberg nous en dit plus :
« Au-delà de cela, les économistes sont confrontés à tout un assortiment de questions – et ces doutes entament de plus en plus les projections de ce qu’on appelle une ‘reprise en V’, au cours de laquelle la production perdue est rapidement restaurée.
Au lieu de donner un feu vert décisif, les autorités sanitaires vont probablement conseiller un retour progressif à la vie professionnelle normale, de sorte que le comportement appelé ‘distanciation sociale’ pourrait perdurer.
En plus des coups financiers encaissés durant le retournement, cela ralentira sans doute les dépenses en matière de voyages, dans les boutiques ou dans les restaurants – en supposant toutefois que ces entreprises réussiront à se maintenir à flot. »
Nœud coulant
La « guerre » contre le Covid-19 prendra fin – mais elle se terminera par un gémissement, non une explosion.
Il n’y aura pas de bataille décisive. Pas de retour des troupes. Pas de défilé victorieux. Pas de confettis. Pas de demande accumulée. Pas de boom d’après-guerre.
Au lieu de cela, la crainte du virus durera – ainsi qu’une crainte encore plus grande de ce que les autorités pourraient faire ensuite.
Les entreprises hésiteront à réembaucher. Les consommateurs hésiteront à dépenser. Les locataires ne pourront plus verser leur loyer. Les propriétaires appelleront leur banque pour repousser leurs mensualités. Les petits entrepreneurs jetteront l’éponge.
Pendant ce temps, le nœud coulant se resserre. Les gens prennent du retard sur leurs paiements – prêts, voitures, maisons. Et l’argent commence à manquer.
Ce n’est pas le virus qui causera les dommages les plus durables ; c’est la guerre des autorités contre l’économie gagnant-gagnant.
C’est là que le brouillard de la guerre est le plus dense…
Perdu dans la brume
Pourquoi – considérant cette calamité – le gouvernement fédéral sape-t-il ses propres finances en imprimant plus de 2 000 Mds$ d’« aide » d’urgence ? En quoi est-ce utile ?
Qu’est-ce que ce combat concerne vraiment ? Comment espérons-nous gagner ?
Toute stratégie claire, tout fragment de bon sens, est perdu dans la brume.
Apparemment, pour contrer l’avance de la molécule, les autorités ont attaqué l’économie elle-même.
Elles mitraillent les épargnants honnêtes, les budgets équilibrés, la confiance, les signaux de prix réels, l’argent véritable… et toutes les autres choses grâce auxquelles une vraie économie fonctionne.
Et on ne parle pas seulement de fermetures temporaires et de distanciation sociale. Elles ont ouvert le feu avec les bazookas monétaires et budgétaires les plus gros qu’on ait jamais vu dans l’histoire de l’humanité.
La Fed « imprime » 125 Mds$ par jour. Et le gouvernement US distribue de l’argent à tour de bras.
En plus du CARES Act à 2 200 Mds$, Donald Trump propose 2 000 Mds$ supplémentaires pour les infrastructures.
De l’argent pour les entreprises. De l’argent pour les ponts.
De l’argent pour les démocrates. De l’argent pour les républicains.
De l’argent pour les génies. De l’argent pour les idiots.
De l’argent pour les gens qui travaillent. De l’argent pour ceux qui ne travaillent pas.
De l’argent pour les compères. De l’argent pour les escrocs et les canailles.
Et même de l’aide pour les fabricants d’écran solaire.
Cette fois-ci ce n’est PAS différent
Nous rappelons au lecteur que chacun de ces centimes n’est que de l’argent sortant de la planche à billets – de l’argent que personne n’a jamais gagné ni épargné.
Posez-vous la question : connaissez-vous quelqu’un qui ait jamais été réellement aidé par de l’argent gratuit (et factice) ? Un gagnant au loto ? Une personne touchant des allocations ? Un pays pauvre ?
A notre connaissance, les distributions gratuites n’ont jamais vraiment fait de bien à une économie. Elles ne font que causer des dégâts. Au lieu de retourner travailler, la plupart des gens trafiquent et complotent pour mettre la main sur encore plus d’oseille.
Mais tout le monde ou presque pense que cette fois-ci… en dépit de tout l’historique prouvant le contraire… ce sera différent.
En ce qui nous concerne, nous continuons d’avoir du mal avec cette théorie.
Imaginez une île dont la moitié des habitants a été tuée par un tsunami. Les survivants fouillent les décombres. Ils récupèrent ce qu’ils peuvent. Ils enterrent les morts. Ils se préparent à se remettre au travail.
L’île avait une masse monétaire totale de 2 000 $ seulement… dont la moitié a été emportée par les vagues. Leur gouvernement, dans sa bonté, vient à leur secours. Il imprime 1 000 $ supplémentaires, qu’il distribue dans toute l’île.
En quoi est-ce que ça aide ? Les pertes disparaissent-elles ? Les morts reviennent-ils à la vie ? La météo s’améliore-t-elle ?
La devise supplémentaire ne fait qu’embrouiller les choses… comme une grenade fumigène… donnant à certains une aubaine tandis que d’autres (épargnants… créditeurs) marchent sur les mines anti-personnel posées par les autorités.
Le spectacle est d’une absurdité à couper le souffle. Il est alarmant, aussi. Nous espérons simplement vivre assez longtemps pour pouvoir un jour en rire.
4 commentaires
Que faut-il faire selon vous, Bill Bonner, Chers journalistes des Publications Agora et Chers lecteurs internautes ?
Il est temps de prendre le temps de réfléchir à créer un nouveau système économique, financier et monétaire ?
Ce confinement contraint de nos activités professionnelles et sociales est peut-être l’opportunité et la chance d’oeuvrer ensemble à créer de nouveaux concepts, de nouveaux paradigmes et modèles comme nous y invitent Marc Halévy et Marc Luyckx Ghisi ou comme le dit si bien, Olivier Delamarche, je le cite : « remettre à plat » et « licencier (je n’ai plus le terme exact prononcé en tête) les personnes qui sont à l’origine de ce désastre planétaire et social.
Soyez pro-actifs et venez participer à cette ré-évolution de la société et de l’économie humaine.
J’ai foi en votre intelligence et collective pour créer et développer les solutions dont nous avons besoin, dans une interdépendance et responsabilité (au sens de notre capacité à répondre) consciente et salutaire, tant pour les générations actuelles que futures.
Je compte sur vous !
Qu’il en soit ainsi !
C’est pourtant simple, il suffit de continuer à faire tourner les entreprises, quitte à laisser mourir plein de gens. Bien entendu il faut s’être mis préalablement à couvert dans un grand domaine en Argentine.
Vous avez vu juste M. Bonner. En Europe et surtout en France nous aurons davantage de socialisme après cette crise. Les Français en raffolent et en redemanderont encore et toujours. La preuve avec ces soit disant nouveaux modèles économiques qui germent dans la tête de nos élites. Les vrai causes ne seront au final jamais traitées (excès des banques, copinage des grandes entreprises, social clientélisme distribuant les sucettes sous forme d’allocations et de subventions….). Vous comprenez l’économie c’est comme avec le peuple. Il faut qu’on l’assiste sinon il est perdu… et il suffit d’être du bon côté de la mangeoire sociale….
Comme vous, je lis les réflexions pertinentes et infos de Mr BONNER, Mr DELAMARCHE, Mr BECHADE, Mme WAPLER, Mr RICHARDS et d’autres spécialistes (j’avoue être NUL en Bourse et trop vieux pour m’y mettre), j’ai mis en pratique quelques-uns de leurs conseils judicieux. OK avec Daniel, il faut « licencier » les grands responsables de ce foutoir mondial organisé, si les peuples ne s’unissent pas pour couper la tête de l’hydre, c’est peine perdue.
Je crains que faute de n’avoir pas empêché, juste après la crise des subprimes, nos gouvernements à autoriser, voire encourager que ces banksters s’auto-régulent eux-mêmes, on a permis aux banques centrales (FED, BCE….) à instiller des dizaines de milliers de $ qui profitent toujours, comme vous le savez fort bien, à la même caste-oligarchie de puissants richissimes qui de fait sont aux manettes du pouvoir, ce nouvel ordre mondial – pas si nouveau que cela – et la manipulation alliée de la désinformation de masse (complot..) appelons ça comme on veut, suit sa route !
ça me rappelle un texte de Roland Magdane : « le roi des fous ». Ceci date de vingt ans à peu près, c’est toujours d’actualité et je crains fort que ces avides de pouvoir, égocentriques, cupides, ne continuent à imposer leur dogme, bien qu’au regard de la population mondiale, ces « mafieux » qui ne produisent rien que pour eux-mêmes, représentent un pourcentage insignifiant (0,000000…%) !