Partout, le choix est le même : réduire les dépenses au risque de faire s’effondrer l’économie… ou gonfler la monnaie et préparer la guerre.
« Les démocrates sont un parti composé des élites professionnelles américaines et de divers groupes d’intérêt. Et étant donné que Trump a remporté la majorité des votes des cols bleus, ils ne sont plus le refuge naturel de la classe ouvrière… La difficulté pratique réside dans le fait que le parti est façonné par les professions d’élite, en particulier le droit, le gouvernement, les médias et le monde universitaire. Ces personnes ont souvent du mal à cacher leur aversion pour ceux qui ont voté pour Trump. Ce n’est pas un bon point de départ. » — Ed Luce, Financial Times
Le problème plus profond pour les démocrates est celui signalé par le chancelier allemand Merz : leur programme est en faillite. L’économie ne génère plus assez de richesses pour soutenir leurs généreux programmes sociaux et leur réglementation économique envahissante.
Depuis Lyndon Johnson, ils promettent à la fois « des armes et du beurre ». De 1971 à 2021, le dollar factice a entretenu l’illusion qu’ils pouvaient se permettre les deux. Mais la dette a explosé. La croissance a ralenti. Et, à court d’argent, ils ont cherché à dissimuler le déclin – telle une vieille douairière maquillant la réalité sous une couche de botox et de plâtre. Le résultat fut grotesque.
Sous l’administration Biden, on nous a expliqué que le monde serait meilleur si nous nous mettions en couple avec un homme d’Addis-Abeba, et si nous allions travailler à vélo après un petit-déjeuner sans viande. Les employés fédéraux ont été interrogés sur leurs pronoms préférés. Les toilettes sont devenus un champ de bataille. Et si un crime était commis par un membre d’un groupe particulier, les médias ne devaient pas le mentionner sous peine d’être accusés de « racisme » ou de « transphobie ».
Une grande partie de ce verbiage culturel a été aspirée par le tourbillon du trumpisme, causant d’énormes dégâts et laissant aux démocrates pour seul argument de ne pas être Trump.
Mais Trump se heurte au même problème : les dépenses sociales continuent, les dépenses militaires explosent. Lui non plus ne peut se permettre de promettre autant d’armes et autant de beurre. Et cela deviendra encore plus critique à mesure que la stagflation se confirmera.
Voici les dernières nouvelles de l’OCDE :
« La croissance du PIB américain devrait chuter en raison de l’incertitude liée à la politique commerciale
Les nouvelles politiques commerciales devraient ralentir la croissance du PIB américain, qui passerait de 2,8 % à seulement 1,6 % cette année. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, l’incertitude économique et la hausse des droits de douane sont à l’origine de ce ralentissement prévu. »
Et d’après Newsweek :
« La chute des prix du bois suggère que le marché immobilier américain, déjà en difficulté, va connaître des turbulences, les constructeurs réduisant leurs nouvelles constructions en raison d’un excédent récent des stocks et d’une incertitude économique croissante. »
Une fois que Trump aura épuisé ses fausses solutions – baisses d’impôts, droits de douane et manipulations de taux d’intérêt, qui ne font qu’aggraver la situation –, il sera contraint de trancher : les armes ou le beurre ?
Nous pensons qu’il choisira les armes, comme le font généralement les Grands Chefs. C’est la véritable raison, la raison historique, pour laquelle le Pentagone est passé de la défense du pays… à la guerre.
Ici en France aussi, le Wall Street Journal décrit une situation similaire. A court d’argent, le président Macron, comme Donald Trump en 2017, espérait relancer les recettes en stimulant l’économie par des baisses d’impôts. Résultat :
« Huit ans plus tard, le boom n’est toujours pas arrivé. Et le déficit béant créé par ces réductions d’impôts alimente aujourd’hui l’une des crises politiques les plus graves de l’après-guerre en France, jetant le doute sur l’avenir de ses ambitions de libérer l’économie française. »
Macron a perdu son deuxième gouvernement en moins d’un an lundi, après qu’une motion de censure a renversé le Premier ministre François Bayrou, qui proposait 44 milliards d’euros de coupes budgétaires (51,76 milliards de dollars) pour réduire le déficit. Bayrou a démissionné le lendemain.
Grâce en grande partie à l’ère de l’argent facile – conséquence de la monnaie fictive américaine, monnaie de réserve mondiale –, les gouvernements du monde entier dépensent trop. Les économies se sont adaptées à ces flux. Et désormais, les politiciens sont pris au piège de « l’inflation ou la mort » : s’ils réduisent les dépenses, l’économie spéculative s’effondre et leur carrière avec. S’ils continuent d’avoir recours à l’inflation, ils gagnent quelques années supplémentaires – à la manière de l’Argentine, du Venezuela, ou de la République de Weimar – avant un possible réarmement et une guerre.
Et qu’en est-il du grand espoir de la pampa, Javier Milei ? Il a choisi de laisser mourir l’économie spéculative. Plutôt que d’essayer de stimuler les recettes avec davantage de fausse monnaie, il a dit aux électeurs : « Nous n’avons pas d’argent. » Puis il a réduit les dépenses, équilibré le budget et fait chuter l’inflation de 90 %.
Mais le fleuve du « tout pour rien » est large et profond. Et le courant est puissant, comme le montre sa récente défaite lors d’une élection locale dans la province de Buenos Aires. S’il perd les élections nationales en 2027, il sera écarté ; les élites reprendront leur festin sur l’économie, et le déclin argentin, entamé depuis 70 ans, se poursuivra.
3 commentaires
L’Occident n’arrive pas à s’adapter à une réalité : Son développement économique, au-dessus du monde, deux siècles, arrive à sa fin. Le « Tiers Monde » n’existe plus, ou infiniment moins : Il s’est développé. La concurrence scientifique, technique, économique, financière est devenue considérable. C’est la mondialisation. Il faut partager le développement, c’est à dire, pour l’Occident, le réduire. La tentation occidentale, c’est évidemment la guerre: repartir à zéro. Une guerre de laquelle les élites se tiendront bien à l’abri. Seuls les peuples mourront.
Les peuples mourront pendant que les autres feront la fete……NON et NON !!!!!!! cette époque là est révolue…..surtout en France…..Si il advenait un conflit international avec des risques pour notre pays…..ce sera réglé rapidement : 1. tous les Algériens,Marocains ,Tunisiens ,et autres binationaux quitteraient le pays pour retourner vivre au bled 2. les ressources de l’armée française sont insuffisantes pour faire face à un adversaire coriace ,venant de l’est par exemple et 3. La population française , vieillote et réduite alors d’1/3 ,resterait cloitrer chez elle , en attendant mieux……..Tout cela ressemble étrangement à la situation vécue des années 1936 à 1944 …..et cette fois il n’y aura peut etre pas un Charles de Gaulle………..
La peur concernant l’avenir est facile à créer , difficile à maîtriser . De nombreux sites sont basés sur le marketing du « gloom,boom,and doom ». L’individu qui par désoeuvrement lit trop les journaux ferait mieux d’ utiliser le temps correspondant à méditer sur une réalité plus sereine et plus réelle aussi : son propre hara par le zazen , les paysages par la randonnée ou toute autre stratégie lui convenant.
En se détachant de l’avenir des « peuples » dont les états ont fait des foules à manipuler l’individu occidental a davantage de chances d’apprécier sa vie quotidienne , fortement impactée par l’émotionnel et les peurs liées à la condition de mortel, tout en déjouant , au moins pour son compte propre, les prédations de la politique et de l’économie. Le temps bien vécu est à lui même sa propre fin et n’a pas besoin de justification utilitariste.