▪ Le Dow Jones a connu un rebond, en cette fin de semaine. Mais les nouvelles financières les plus intéressantes concernaient la techno préférée des investisseurs, Apple.
L’entreprise a annoncé qu’elle ne collaborerait pas avec les autorités pour décrypter un iPhone.
Le dernier smartphone d’Apple a un certain niveau de sécurité, ont déclaré les dirigeants d’Apple. Donner un mot de passe au gouvernement saperait une confidentialité que les clients ont payée. Plusieurs candidats républicains se sont déjà mis du côté des autorités. "Pour qui se prennent-ils ?" a demandé Donald Trump.
L’entreprise a également annoncé une vente obligataire d’un montant de 12 milliards de dollars. (Pour rappel, lorsqu’une entreprise émet des obligations, elle emprunte de l’argent aux investisseurs).
Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les dirigeants d’Apple veulent emprunter.
L’entreprise n’a pas besoin d’argent ; elle a déjà de la trésorerie en abondance. Elle ne dit même pas ce qu’elle en fera, décrivant son utilisation comme "des objectifs généraux pour la société… dont des rachats d’actions ordinaires… et le versement de dividendes"…
L’entreprise emprunte à une catégorie d’investisseurs pour donner l’argent à une autre catégorie d’investisseurs |
Dans les faits, l’entreprise emprunte à une catégorie d’investisseurs pour donner l’argent à une autre catégorie d’investisseurs. L’entreprise obtient un prêt de la part des acheteurs obligataires pour donner une prime aux actionnaires. Les deux côtés de la transaction pensent sortir gagnant ; selon toutes probabilités, aucun des deux ne le sera.
▪ Il ne faut pas trop en demander
Apple est considérée comme un créditeur sain, si bien qu’elle peut emprunter à bas prix. Et les taux d’intérêt sont à des planchers historiques. Emprunter est peut-être une bonne affaire pour l’entreprise.
Ce qui nous intrigue, c’est pourquoi quiconque voudrait prêter. Il y a deux questions à se poser avant d’accorder un prêt : combien va-t-on récupérer ? Va-t-on récupérer son argent, tout simplement ? (Le retour sur investissement et le retour de l’investissement).
Les obligations qu’Apple cherche à fourguer ont diverses dates d’exercice — certaines courant sur 30 ans. Or 30 ans, c’est long, pour un prêt à une entreprise technologique.
Une nouvelle technologie est toujours remplacée par une technologie encore plus neuve. Lorsque le dernier coupon arrivera à expiration, les produits d’Apple pourraient être aussi démodés qu’un radio-cassette… et les remboursements de la dette pourraient avoir pris fin depuis longtemps.
Non que nous prédisions quoi que ce soit de la sorte. Simplement, Apple est l’une des entreprises les plus riches et les plus prospères au monde. C’est un succès déjà remarquable — c’est sans doute en demander un peu trop que de s’attendre à ce qu’elle soit tout aussi saine et florissante en 2046.