Par Raphaël Garaud (*)
Quel charivari dans le landerneau économique et social ! Vous ne lisez que des manchettes alarmistes en une des journaux — traditionnels comme financiers, d’ailleurs. Il faut reconnaître qu’aujourd’hui la situation générale, et économique en particulier, suscite plus d’inquiétudes que d’espérances.
Des hausses, encore et toujours des hausses…
La hausse de l’euro fait entrer en transes pas mal de gens, d’entreprises, d’exportateurs… et même la BCE, qui trouve à présent que notre monnaie prend un peu trop d’aise.
La hausse du pétrole, que certains croyaient moribond en août dernier, démontre bien que l’or noir ne dormait que d’un oeil — comme je vous l’avais dit cet été. Et son flirt avec les 100 $ le baril est évidemment peu apprécié des consommateurs.
La hausse des prix des matières premières, alimentaires notamment, tombe mal et vient se greffer aux tensions inflationnistes qui se manifestent à nouveau aux USA, en zone euro et partout ailleurs. Du coup, l’or dépasse allégrement les 800 $, signe qui ne trompe pas sur la défiance des investisseurs.
La seule hausse qui reste appréciable est celle de la croissance des pays asiatiques et autres pays émergents. Une vraie bouffée d’oxygène !
… Mais les baisses ne seront pas de celles qui soulagent
Quelles vagues de hausses ! me direz-vous. Attendez justement de voir venir une baisse… Las ! Elle ne sera pas de celles qui vont nous soulager ! Eau, gaz, électricité, nourriture, essence… sans parler des loyers : vous le vivez comme moi, toutes ces hausses malmènent notre capital. Pour l’instant, la seule baisse que nous voyons est celle de notre pouvoir d’achat. Or notre consommation soutient encore notre modeste croissance. En cas de baisse de la consommation, l’activité serait touchée, et la croissance en subirait les conséquences. Attention au cercle vicieux qui risque de s’ensuivre…
La crise financière déclenchée par les subprimes n’en finit plus de perturber les marchés immobiliers et financiers américains. Et cette crise a les conséquences que vous savez sur l’économie : à cause du surendettement des ménages, c’est leur consommation qui est directement impactée, et donc la croissance toute entière.
D’ailleurs, la croissance américaine donne des signes de fléchissement pour le quatrième trimestre. A mon avis, cela risque de durer au moins jusqu’à la fin du premier trimestre 2008. La croissance de l’Europe (déjà inférieure de moitié à celle des USA) suivra le mouvement, tout comme la nôtre qui est déjà attendue moins forte que prévue. Le futur proche n’est pas réjouissant, croyez-moi.
Notre tonneau des Danaïdes : redonner du pouvoir d’achat sans dépenser plus
Parlons-en de la France justement : à ce tableau déjà sombre viennent s’ajouter les grèves. Le ciel économique et social se couvre et les excès de toutes sortes vont déclencher un orage de protestations.
Personne n’a eu le courage d’affronter — et surtout de tenter de résoudre — les déséquilibres et les inégalités qui existent depuis 25 ans. Ils se sont accentués avec le temps, chaque avancée ne permettant pas de colmater les brèches financières, économiques et sociales qui se créaient sans fin. Un véritable tonneau des Danaïdes…
Nous sommes maintenant à un tournant qu’il faudra négocier du mieux possible. Tout faire en même temps, dans tous les domaines pour satisfaire le plus grand nombre, et sans surcoût. Bigre ! Voilà un exercice de haute voltige pour le nouveau Président. Sur certains points, ce dernier semble déterminé. Puisse-t-il le rester. Mais le pouvoir d’achat, qui vient d’en prendre un sérieux coup, reste l’épine majeure plantée dans le pied de nos gouvernants.
Sans transformer cet éditorial en tribune politique, je me dois de dire les choses, plaisantes ou non, quand elles vous concernent directement. Or, cette question du pouvoir d’achat est notre souci au quotidien, et elle influe directement sur notre patrimoine.
Nous verrons cela en détails dès demain…
Meilleures salutations,
Raphaël Garaud
Pour la Chronique Agora
(*) Raphaël Garaud est rédacteur en chef de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine. Ce service d’information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d’accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs… Vos Finances – LaLettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu’il s’agit de faire fructifier votre capital ! Pour en savoir plus