Seules les actions américaines surnagent encore tandis que les nuages s’amoncèlent sur les marchés financiers. Préparez-vous à affronter la crise ultime, la crise des monnaies.
Ça se complique sur les marchés financiers : la Chine qui ralentit et les Chinois qui, en réponse, gonflent encore plus leur bulle de crédit ; l’Arabie Saoudite qui menace de dégainer l’arme pétrolière ; l’Europe qui tousse à propos du budget de l’Italie ; la croissance française qui s’étouffe…
Les marchés actions européens et émergents accusent les coup. Pour le moment, les marchés actions américains encaissent bien.
Comme vous pouvez le constater sur ce graphique, les actions chinoises et européennes divergent des actions américaines depuis plusieurs mois déjà. L’Europe (en rouge) a d’abord décroché, puis la Chine (en jaune).
Au total, depuis le début 2018, les actions chinoises ont perdu plus de 20% et les actions européennes plus de 10%.
Comment se fait-il que les actions américaines affichent une telle surperformance alors que les taux d’intérêt montent aux Etats-Unis ?
Vous connaissez la solution de l’énigme si vous nous suivez depuis un moment, cher lecteur. Non, ce n’est pas la magie Trump ni la suprématie de quelques géants. C’est la pratique des rachats d’actions.
Au deuxième trimestre 2018, ces rachats d’actions par les entreprises ont atteint un record inégalé. Un peu comme fin 2007, si vous voyez ce que je veux dire…
Ce grand écart va-t-il pouvoir durer ? Si le crédit est plus cher, les rachats d’actions vont coûter plus cher. Les zombies, qui dépendent du crédit bon marché, vont avoir plus de mal à se maintenir en vie.
Certains craquent déjà, comme la chaîne de magasin Sears.
Les bonnes résolutions de Jerome Powell quant à remonter les taux d’intérêt ne devraient pas tenir très longtemps.
La Fed en reviendra alors au troisième temps de sa valse à trois temps.
1) Maintenir les taux trop bas pendant trop longtemps,
2) Augmenter les taux pour tenter de compenser les dommages causés par l’Erreur n°1
3) Réduire les taux, en panique, lorsque les marchés chutent.
Lorsque cela se produira, nous affronterons une crise monétaire, une fuite devant les monnaies. Car il apparaîtra évident que toutes les manoeuvres tentées depuis 2008 ont été vaines pour l’économie réelle.
Que faire avec votre pauvre petit argent ?
Louchez d’un oeil sur l’or et de l’autre sur les cryptomonnaies, deux actifs qui échappent au contrôle total des banquiers centraux. Espérez qu’un jour vous n’ayez plus à loucher et qu’une cryptomonnaie adossée à l’or s’impose. Ce jour-là, les cobayes des expériences monétaires désastreuses et les contribuables esclaves de la dette pourront enfin s’affranchir et protéger leur épargne.
3 commentaires
Les rachats d’actions ont pulvérisé des records au 2nd trimestre en partie car la réforme fiscale a permis le rapatriement de 300 milliards de dollars aux Etats-Unis uniquement sur ce trimestre (alors que ce chiffre reste généralement relativement stable, autour de 50 milliards de dollars), soit un plus haut jamais atteint (et je sais qu’en ce moment on utilise cette expression à tore et à travers aux USA mais en l’occurrence c’est vrai).
https://www.federalreserve.gov/econres/notes/feds-notes/us-corporations-repatriation-of-offshore-profits-20180904.htm
En fait les USA continuent sur leur tendance antérieure, l’Europe décroche pour les raisons qu’on connait, et les émergents, en particulier la chine, décrochent en raison de l’intensification de la guerre commerciale et la hausse des taux sur leur dette en dollars.