En voulant « protéger » les entreprises américaines, Donald Trump pénalise le monde entier… Mais derrière le chaos tarifaire se cache une opportunité rare pour les investisseurs.
Cela fait plusieurs semaines que je m’oppose aux tarifs douaniers proposés par le président Trump.
Pourquoi ? Les droits de douane américains sont des taxes payées par les Américains. Ils augmentent le coût des importations et permettent aux entreprises nationales d’augmenter leurs prix sans perdre de parts de marché.
C’est pourquoi certaines entreprises américaines les applaudissent. Mais si elles en bénéficient, ce n’est pas le cas de leurs clients ; ils sont frappés par des prix plus élevés. Et si les élections de novembre nous ont appris quelque chose, c’est que les Américains en ont assez des prix élevés.
De plus, comme la plupart des gens l’ont appris pendant la pandémie de COVID, les chaînes d’approvisionnement mondiales sont fortement interconnectées. Et les droits de douane ont un effet perturbateur sur le monde entier.
Par exemple, plus de 70% des matériaux utilisés aux Etats-Unis dans le secteur de la construction sont importés. Les Américains seront-ils vraiment prêts à payer des dizaines de milliers de dollars de plus pour leur nouvelle maison ou leurs travaux de rénovation parce que tous les matériaux auront été fabriqués aux Etats-Unis ?
Non.
Les fruits et légumes frais que les consommateurs achètent à l’épicerie en plein hiver proviennent du Mexique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Même les voitures entièrement fabriquées sur le sol américain sont construites à partir de pièces et de matériaux étrangers.
Par conséquent, l’imposition de droits de douane sur « toutes les importations » ne fait pas qu’augmenter les coûts des entreprises américaines – qui sont ensuite répercutés sur les consommateurs américains – elle crée également d’énormes défis logistiques.
Même si l’administration Trump a désormais clairement indiqué quels pays devront payer et combien, il reste encore une grande incertitude quant à la durée des droits de douane et leur impact final.
Les acheteurs d’entreprises sont donc bloqués. Aucun importateur ne souhaite payer des droits de douane élevés pour les voir réduits, retardés ou supprimés quelques semaines plus tard.
Cela provoque également un blocage des acheteurs sur le marché boursier. C’est pourquoi les actions connaissent actuellement une baisse violente.
Les droits de douane étrangers sur les produits américains sont également une erreur.
Et il est imprudent d’imposer ces droits de douane sans une période de négociation raisonnable au préalable. C’est en train de créer un chaos inutile, et cela risque de déclencher une guerre commerciale totale avec d’autres pays.
Le seul point positif ?
A mesure que les effets de ces droits de douane se feront sentir, la pression va s’accentuer sur l’administration Trump, ainsi que sur ses partenaires commerciaux, pour qu’elle s’en débarrasse. Dans le meilleur des cas, tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans quelques semaines.
Le gouvernement américain pourra alors passer aux choses sérieuses, à savoir les réductions d’impôts et la déréglementation, qui contribueront réellement à « rendre les Américains à nouveau riches », en stimulant l’économie américaine et en relançant le marché boursier.
En attendant, il convient de garder à l’esprit deux points importants.
Le premier est que le marché a déjà subi une baisse significative. Les aspects négatifs des droits de douane ont déjà été pris en compte.
Le cheval est sorti de l’écurie. Il n’y a donc aucune raison impérieuse de sortir du marché actions (c’est-à-dire de se réfugier dans les liquidités maintenant).
Je ne dis pas que les actions ne baisseront pas si nos partenaires commerciaux commencent à prendre des mesures de rétorsion. Mais la réaction négative initiale aux tarifs douaniers de Trump se reflète désormais dans les cours des actions.
Comme le dit le vieil adage, « si c’est dans les journaux, c’est dans les prix ».
Le deuxième point à retenir est qu’en plus de 200 ans d’histoire des marchés boursiers, chaque effondrement de cette ampleur a présenté une opportunité d’achat.
Systématiquement.
Toutefois, ce n’est qu’a posteriori que l’on s’en rend compte. Sur le moment, cela semble toujours un peu effrayant, voire fou.
Mais la fortune sourit aux audacieux. Rester les bras croisés ou tout vendre dans la panique n’est pas une stratégie pertinente.
Nous avons abandonné plusieurs positions au cours des dernières semaines. Pour certains titres, nous avons engrangé des bénéfices. Pour d’autres, nous avons réduit nos pertes.
Il existe aujourd’hui de nombreuses opportunités intéressantes. Les valorisations sont beaucoup plus faibles. Et lorsque le marché rebondira, il sera trop tard.
Mon conseil ? Choisissez vos opportunités. Mais veillez à profiter de la baisse pour acheter des actifs de grande qualité à des prix attrayants.
Si l’on se fie à l’histoire, lorsque vous repenserez à cette période malheureuse… vous serez reconnaissant d’avoir fait ce qu’il fallait faire.