Elon Musk a accumulé les succès à une vitesse fulgurante. Mais aujourd’hui, son empire vacille.
« Pour vivre heureux, vivons cachés. » – Laurence Devillairs
Pauvre Elon Musk. Un tel génie. Mais aussi un imbécile.
Harcelé pendant son enfance, Musk a entrepris de prouver qu’il était le plus grand être humain qui ait jamais vécu. Qu’il gagnerait plus d’argent que n’importe qui, créerait plus d’entreprises, développerait plus de technologies et irait même jusqu’à envoyer des êtres humains sur Mars, orchestrant la première colonisation extraterrestre de notre espèce. Ou peut-être même de toute autre espèce.
Un polymathe. Une rockstar de la technologie. Un inventeur. Investisseur. Innovateur. Et maintenant, il semblerait qu’il soit dépassé par les événements.
Le public se détourne de ses voitures. Les investisseurs vendent ses actions. La valeur de ses actifs s’effondre. Son influence diminue. Sa popularité est en chute libre. Newsweek rapporte :
« Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, a vu la valeur nette de ses actifs chuter de plus de 100 milliards de dollars en 2025, selon l’indice Bloomberg des milliardaires. Ce déclin est en grande partie lié à la chute du cours de l’action Tesla, aux inquiétudes plus générales des investisseurs concernant la concurrence accrue sur le marché des véhicules électriques et aux répercussions des activités politiques de Musk sur ses entreprises. »
USA Today ajoute :
« L’action Tesla a été la plus grande perdante du S&P 500 lundi, la politique de Musk ayant, selon Investors Business Daily, chuté de 45% depuis le début de l’année et de 54,5% par rapport au record de 488,54 dollars atteint le 18 décembre. »
Aujourd’hui, nous versons une larme de sympathie pour l’immigrant afro-américain le plus prospère du pays. LA Times :
« ‘J’ai été trahi.’ Les conducteurs de Tesla s’opposent à Elon Musk
Fin février, David Andreone, habitant de Culver City, a publié sur Facebook et Instagram une photo de sa Tesla Model 3 noire et l’a mise en vente au prix de 35 000 dollars. Bien que les posts aient reçu des dizaines de commentaires, aucun acheteur ne s’est manifesté. Andreone, 59 ans, a déclaré qu’il aimait conduire la voiture, mais a pris la décision de vendre, l’association de la marque avec son fondateur Elon Musk étant devenue trop difficile à supporter. »
Pauvre Elon Musk. Il y a quelques jours à peine, le champion du DOGE allait devenir un héros de l’espace… The New York Post rapporte :
« Selon Elon Musk, la capsule de SpaceX ramènera les astronautes de l’ISS bloqués ‘dans quelques semaines’ »
Et puis, à peine un jour plus tard, The Daily Beast rapportait :
« La mission de secours de SpaceX pour les astronautes de la NASA bloqués dans l’espace annulée à la dernière minute. »
Cela aurait pu suffire à la plupart des hommes. Se lancer dans le secteur des paiements électroniques au bon moment et vendre Paypal pour 1,5 milliard de dollars… Créer une entreprise dont la mission est de coloniser Mars… Fonder un système mondial de communication par satellite pour un coût de 10 milliards de dollars… Ou construire une toute nouvelle entreprise automobile à l’échelle mondiale dont la valeur dépasserait les 1 500 milliards de dollars à son apogée… Développer une société d’IA ou une société qui relie le cerveau aux ordinateurs… Posséder le réseau social le plus influent… Ou être élu « personne de l’année » par TIME magazine… Etre la personne la plus riche du monde… Ou avoir 14 enfants.
La simple énumération de ses réalisations est épuisante.
Mais tout cela n’était pas suffisant pour Elon Musk. Comme le Christ, tenté par Satan, il s’est vu offrir le pouvoir politique ; contrairement au Christ, il l’a saisi.
Elon n’était pas le premier à imaginer que le gaspillage gouvernemental pouvait être éliminé et que les autorités fédérales pouvaient fonctionner de manière « efficace ».
L’indignation face aux dépenses inutiles est l’un des thèmes de prédilection du média National Enquirer depuis des décennies. Il y a un demi-siècle, j’étais moi-même une « source » pour alimenter les recherches du National Enquirer, et une voix régulière pour exprimer son indignation.
Mais avec une forme de naïveté, un manque de cynisme et un excès de vanité, Elon Musk s’est lancé dans la politique. Il avait si bien réussi dans tant d’entreprises qu’il a voulu devenir le citoyen le plus puissant de l’histoire du monde.
Mais la politique et les affaires ne suivent pas les mêmes règles. Si l’on élimine le gaspillage dans une entreprise, on augmente les bénéfices. Mais si vous éliminez le gaspillage au sein d’un gouvernement, qui s’en soucie ? Les contribuables ne s’en souviendront pas, tandis que les parasites n’oublieront pas.
Le gaspillage représente le revenu de quelqu’un ; cette personne ne sera pas très heureuse d’y renoncer. Et ils utiliseront la politique pour a) récupérer l’argent et b) crucifier ceux qui réduisent les coûts.
La machine à dépenser américaine est conçue pour gaspiller des milliers de milliards de dollars. Et au fur et à mesure que Musk voudra éliminer le gras – en particulier celui de la Sécurité sociale, Medicare et le Pentagone –, le pouvoir politique se dressera contre lui. Ce n’est qu’une question de temps avant que Donald Trump, son protecteur, ne finisse par le voir comme un fardeau.
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« Ce n’est qu’une question de temps avant que Donald Trump, son protecteur, ne finisse par le voir comme un fardeau. » Intéressant.