Par Frédéric Laurent (*)
L’euro : vers les 1,70 dollar. Bonne ou mauvaise nouvelle pour vous ?
Ben Bernanke a clairement laissé entendre qu’il était prêt à tous les assouplissements des taux nécessaires. Il veut permettre aux banques de se renflouer en liquidités. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les marchés tablent sur de nouvelles détentes. Sauf que, sauf que…
… du coup, le dollar baisse de manière vertigineuse. Beaucoup de financiers voient la devise européenne atteindre les 1,70 dollar. Mais entre la BCE qui refuse de baisser ses taux pour lutter contre le risque inflationniste et la Fed qui cherche désespérément à sauver les marchés, la différence des taux d’intérêt ne fait que creuser l’écart entre les deux monnaies.
Le seul intérêt pour vous de ce dollar faible, c’est si vous voulez aller faire votre shopping aux Etats-Unis. Imaginez alors : au lieu de dépenser 500 euros pour un nouveau gadget électronique à 500 $, votre compte ne sera débité que de 320 euros ! Le rêve !
Mais il est vrai que c’est un peu le seul avantage pour nous ; ah si, sur le même principe, nous ne ressentons pas trop la hausse du cours du pétrole quand nous faisons un plein d’essence. C’est déjà ça de gagné. Par contre, du point de vue de vos investissements, je vous déconseille d’investir sur les exportatrices, et dans les sociétés qui sont fortement impactées par l’effet de change.
Les marchés craquent, et la Fed ne peut plus rien y faire : il va falloir nous débrouiller seuls !
Les actions de la Fed, maintes fois venue à la rescousse, ne servent plus à rien. Et pourtant, elle a pour objectif de stimuler l’économie (même au risque d’une surchauffe inflationniste, qui pourtant est déjà bien là). Mais elle persiste et signe. Elle renfloue en permanence les liquidités de marchés, que cela n’empêche pas de chuter, encore et encore.
A mon avis elle ne prend pas le problème par le bon bout, elle ne le solutionne pas. Au contraire, elle essaye de maintenir à flot un système condamné à s’effondrer. Au lieu de faire marcher la planche à billet sans résoudre le problème de fonds, elle ferait mieux de prendre des mesures une fois pour toute pour assainir la situation. Mais non : 100 milliards de dollars seront distribués lors des opérations prévues les 10 et 24 Mars — soit 40 de plus qu’annoncé initialement. Et 100 milliards de dollars supplémentaires viendront également s’ajouter pour réaliser des opérations de prises en pension à 28 jours.
Toutes ces actions donnent l’impression d’une course désespérée pour colmater les brèches plutôt que de gérer la situation. C’est tout dire de la tension existante sur le marché
monétaire. Et je reviens à ce que je vous disais tout à l’heure : les très mauvaises statistiques sur l’emploi n’ont fait qu’aggraver la situation, puisqu’il ne fait que confirmer la réalité de la récession aux Etats-Unis.
Pour moi, il est clair que le marché n’a pas encore digéré toutes ces mauvaises nouvelles et qu’une nouvelle dégradation doit se poursuivre avant de bénéficier d’un retour à de meilleurs jours.
L’Effet Ketchup : le CAC 40 sur les 3 900 points ?
Je suis toujours convaincu que l’indice CAC 40 va atteindre dans les prochaines séances un seuil des 4 300, voire même des 3 900 points du fait de l’emballement des marchés en cas de baisse. C’est l’Effet Ketchup.
Vous avez sans doute utilisé du ketchup un jour ou l’autre. Que se passe-t-il quand vous souhaitez vous en servir ? Vous secouez, vous tapez au cul de la bouteille, mais… rien ne vient. Vous réitérez le geste plusieurs fois… toujours rien. Jusqu’à ce que, une fois énervé, vous tapiez un peu plus fort. Et là, bien entendu, la moitié de la bouteille de ketchup se vide dans votre assiette — quand vous avez de la chance, cela ne déborde pas.
Eh bien, les marchés financiers ont un peu le même comportement. Ils butent plusieurs fois sur une résistance, et au moment où elle casse, patatras, vous vous enfoncez de plusieurs centaines de points sans avoir eu le temps de réagir.
En tant qu’investisseur, cette dégradation peut pourtant vous être bénéfique. Dans la panique, de bonnes valeurs sont massacrées alors qu’elles garantissent aux actionnaires un rendement de 6% ! C’est votre parachute idéal ; plus le marché craque, plus le rendement sera important… et plus le potentiel de gain à terme sera soufflant !
Comptez sur moi pour vous expliquer comment en profiter…
Meilleures salutations
Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora (*)
(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.
Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. Vous n’avez pas fini d’entendre parler de lui : restez à l’écoute, vos finances pourraient s’en trouver transformées !