La plus grande erreur que nous pouvons commettre est de penser que la Fed sait ce qu’elle fait.
Ne vous inquiétez pas ! L’analyse standard, acceptée et certifiée du marché boursier est qu’il monte toujours « à long terme ». Sur la base des chiffres du S&P 500, les investisseurs s’attendent à un rendement total de 10% par an.
Et le « prix » à payer pour obtenir ces gains à long terme, selon l’argumentaire de vente, est de subir des épisodes occasionnels de peurs et de baisses, avec un recul temporaire médian, depuis 1928, d’environ 13% chaque année.
Lorsque nous examinons l’indice en termes de richesse réelle et durable – l’or –, nous obtenons une image très différente. En 1928, vous pouviez acheter le S&P 500 pour une once d’or. Aujourd’hui, après au moins trente ans de manipulation des prix par la Fed, le S&P vous coûtera deux onces d’or.
C’est la totalité de la plus-value réelle sur une période de 96 ans. Et il est plus que probable que lors du prochain épisode majeur de peur sur les marchés, elle disparaîtra. Le prix des actions américaines devrait revenir à un niveau plus normal, où vous pourrez à nouveau acheter le S&P pour une once d’or.
En d’autres termes, les actions ne montent pas toujours. En fait, il semble qu’elles ne montent jamais vraiment. Supprimez le faux dollar, les faux taux d’intérêt… et dix ans de prêts à zéro de la part de la Fed… et qu’avez-vous ? Des actions qui ont à peu près la même valeur réelle qu’en 1928. Tout ce que les investisseurs amateurs ont obtenu depuis lors, ce sont des dividendes.
Mais attendez. Qu’en est-il de ces fameuses baisses ? Ne sont-elles que de 13% par an ?
Source : www.macrtrends.net
En 1967, vous pouviez acheter le S&P pour 2,6 onces d’or. Puis, au cours des treize années suivantes, une baisse a ramené le prix à 0,17 once, soit une perte de 96%. Le cours du S&P ne s’est pleinement rétabli qu’en 1997, soit 30 ans après le début de la baisse.
Au cours de l’été 2000, le ratio S&P/or a atteint un niveau record de plus de 5 onces pour le S&P. Il a ensuite commencé à chuter, pour finalement tomber à 0,70 once en septembre 2011, soit une baisse de 86%.
Aujourd’hui, près d’un quart de siècle plus tard, après les mesures de relance des banques centrales les plus agressives de l’Histoire, les investisseurs n’ont même pas récupéré la moitié de ce qu’ils ont perdu. Si vous vendez l’indice S&P aujourd’hui, vous pourrez acheter un peu plus de 2 onces d’or.
Les obligations sont différentes.
Le taux d’intérêt (le coupon) ne change pas. La valeur de l’obligation est donc considérée comme plus stable et plus fiable que celle d’une action. Les investisseurs se replient généralement sur les obligations lorsqu’ils craignent une baisse du marché boursier. Mais, depuis 2020, nous constatons que les obligations ne sont pas un gage de sécurité financière : elles viennent en fait de subir la pire liquidation de l’histoire.
Pourquoi cela s’est-il produit ? Parce que la Fed a maintenu les taux d’intérêt réels en dessous de zéro pendant plus de 10 ans. Il s’agissait d’une « désinformation » : cela a induit le marché obligataire en erreur. Les investisseurs ont surpayé pour des rendements minuscules. Ensuite, lorsque les taux d’intérêt sont revenus à des niveaux plus normaux (la Fed a dû relever ses taux pour lutter contre l’inflation en 2022), les prix des obligations ont chuté.
Une fois de plus, nous nous tournons vers l’or pour faire les bons calculs.
Le rendement d’une obligation à 10 ans n’était que de 0,84% en 1928. Si nous comprenons bien les recherches de la Stern School of Business de l’université de New York, une obligation de 100 dollars achetée en 1928, si elle avait été conservée jusqu’à aujourd’hui, vous aurait rapporté un rendement total de 7 278 dollars.
Une fois encore, en tenant compte de l’inflation (en utilisant l’or comme outil de mesure), nous constatons que 100 dollars auraient permis d’acheter 4,8 onces d’or à l’époque. Aujourd’hui, 7 278 dollars ne permettent d’acheter que 3 onces d’or, ce qui représente une perte réelle de 4 309 dollars.
Les investisseurs en actions acceptent généralement les épisodes de baisses avec grâce. Ils estiment qu’ils bénéficient d’une « prime de risque » (par rapport aux obligations) en guise de compensation. La liquidation des trois dernières semaines, par exemple, leur fera perdre environ 10%. Mais elle intervient après un gain de 20% au cours des 12 derniers mois, ce qui leur donne une longueur d’avance.
Pourtant, les espoirs d’une baisse « d’urgence » des taux augmentent. Les investisseurs chevronnés ne sont pas des idiots. Ils agissent comme des individus qui sont entrés tôt dans un système de Ponzi. Ils savent qu’il s’agit d’une escroquerie… mais ils croient que ce sont eux qui en bénéficieront.
La Fed a un parti pris évident. Quoi qu’elle fasse, il est certain qu’il s’agira d’une erreur de politique (elle ne peut pas savoir quels sont les taux d’intérêt dont l’économie a réellement besoin aujourd’hui… et encore moins ceux dont elle aura besoin jusqu’à la prochaine réunion trimestrielle du FOMC).
Mais il ne s’agira pas d’une erreur aléatoire. La Fed est une créature de Wall Street et de Washington. Elle privilégiera l’argent facile, avec des taux d’intérêt généralement trop bas et non trop élevés. Ce biais assure aux professionnels que l’aide est en route. La Fed commettra bientôt une autre erreur politique, ce qui remettra le S&P sur la voie d’une nouvelle hausse malsaine.
La plus grande erreur politique est le fantasme de la Fed : elle pense savoir ce qu’elle fait et elle prend des décisions politiques. Et si nous avons raison, la tendance primaire le dira. Si la Fed peut être en mesure de faire grimper les prix nominaux des actions et des obligations à court terme, la tendance réelle à long terme est à la baisse, ce qui signifie qu’ils baissent tous les deux en termes d’or.
Pour les actions, la perte sera probablement de 50% ou plus. Pour les obligations, en particulier les bons du Trésor américain, la perte devrait être encore plus importante.
La « peur extrême » se manifestera, mais seulement lorsque les investisseurs réaliseront que les erreurs politiques de la Fed ne les sauveront pas.