Les gouvernements et les écologistes s’allient pour créer des blocages et des difficultés pour les sociétés comme TotalEnergies.
Le gouvernement aimerait stimuler le développement et les investissements dans des start-up et entreprises. La presse rapporte les succès de la French Tech, pour démontrer la réussite de l’Etat.
Les Echos :
« En 2023, plus de 400 start-up françaises ont été rachetées, soit 7,4% de plus qu’en 2022, selon un rapport de la banque d’affaires Avolta Partners. Même si le montant médian d’une sortie s’élevait entre 10 millions et 20 millions d’euros en 2023 (contre 20 millions à 40 millions en 2022), il y a eu plusieurs opérations à plus de 100 millions comme celle de la legaltech Doctrine.”
Le gouvernement a même annoncé des projets de financement et des objectifs de formations d’ingénieurs de l’IA.
Economie Matin :
« L’un des axes principaux de cette initiative est la formation de talents en IA. Emmanuel Macron annonce un investissement de 400 millions d’euros dans neuf clusters spécialisés en IA, avec pour objectif de doubler la formation de talents à 100 000 experts par an. Cette mesure vise à renforcer la position de la France sur la scène mondiale de cette technologie. Mais aussi, à répondre à la demande croissante de compétences dans ce domaine. Pour y parvenir, le gouvernement prévoit des partenariats avec des universités, des instituts de recherche et des entreprises technologiques. »
Le président voit dans l’essor de l’IA en France un prétexte pour mettre en place des programmes – mais surtout plus de connivence entre le gouvernement et les entreprises. Les dirigeants aimeraient incarner le rôle de financiers, mais n’ont pas leur peau en jeu. Ils n’ont pas de clients et ne souffrent pas de revers, en cas d’échecs.
Les Echos :
« Le président de la République a annoncé la création d’un fonds de fonds, dont le montant n’a pas été dévoilé, qui sera souscrit à ‘au moins un quart par l’Etat’ et qui financera les acteurs ‘les moins financés dans l’IA’, à savoir les grands modèles de langages, les puces ou encore le cloud. »
Les dirigeants de l’UE partagent les envies du président. L’article poursuit :
« Un fonds de fonds européen (ICTE) a également été lancé en 2022 pour investir dans les futurs champions européens de la tech, avec aussi un objectif de dix milliards d’euros. Sans oublier France 2030, qui a déversé 2 milliards d’euros dans des projets IA et qui compte doubler ce montant. »
Les investisseurs, tout comme les fonds de capital-risque, ont besoin de bénéfices et de réussite. Ils ont des capitaux en jeu et perdent de l’argent en cas d’échec. Les fonds d’investissement ont toujours le risque de perdre des clients ou des investisseurs.
Les dirigeants, en revanche, se soucient peu de la rentabilité d’un projet. Ils maintiennent en vie des entreprises (comme Atos, Air France-KLM, ou Alstom), même sans qu’ils engrangent de bénéfices.
Le lancement de fonds d’investissements et de formations dans l’IA orchestrées par le gouvernement constitue en réalité des freins à la création de richesse. Ce type de programmes donnent plus de pouvoir et de ressources aux dirigeants.
Tentative de fuite de TotalEnergies
Les dirigeants aimeraient avoir plus d’emprise sur l’économie, notamment les sociétés d’informatique.
La possibilité du départ de TotalEnergies, ciblé par les taxes et les restrictions au nom du climat, crée ainsi un sentiment de perte chez les dirigeants.
Ils veulent des explications.
Le président a critiqué l’entreprise dans une interview. Le Figaro :
« Le président de la République s’était déjà déclaré la semaine dernière ‘pas du tout ravi’ à l’idée d’une cotation de TotalEnergies hors de la France. ‘Je pense que Total n’a jamais eu à se plaindre d’être français quand il partait sur ses marchés à l’export. Je suis convaincu qu’ils marqueront cet attachement et clarifieront ce qui relève de la rumeur, et pas d’autre chose’, déclare Emmanuel Macron mercredi à L’Express. ‘Je ne peux pas croire qu’ils s’éloignent de la France’, ajoute-t-il. »
Le président défend les intérêts du gouvernement, pas de l’entreprise.
En effet, une cotation de TotalEnergies à New York plutôt qu’à Paris pourrait engendrer une perte de contrôle pour les dirigeants. Mais elle présenterait beaucoup d’avantages pour les investisseurs.
Les Echos :
« Si Patrick Pouyanné affirme qu’il n’est pas question de transférer le siège social du groupe, rien ne dit que ces actionnaires anglo-saxons, en particulier les fonds de pension, ne réclameront pas, tôt ou tard, que TotalEnergies bascule définitivement son centre de gravité vers les Etats-Unis. »
Le graphique ci-dessous montre, avec deux types de ratios, la différence de valorisation entre les actions du pétrole et du gaz aux Etats-Unis versus sur le continent européen. Comme l’explique le titre, les actions de majors en UE subissent une décote d’environ 40% par rapport aux sociétés d’énergies en outre-Atlantique.
Bloomberg explique :
« Les investisseurs, typiquement, paient bien moins cher les actions européennes que les actions américaines, et cette décote est particulièrement importante chez les majors pétroliers. Les sociétés pétrolières européennes coûtent 40% moins cher que de l’autre côté de l’Atlantique.
Si TotalEnergies était valorisé selon les mêmes ratios que les gros producteurs de pétrole américains, sa valorisation boursière de 160 milliards d’euros (172 milliards $) augmenterait de 115 milliards de $, selon les calculs de Bloomberg.
Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, affirme que l’un des problèmes récurrents vient d’un acronyme à trois lettres : ESG (environnement, social, et gouvernance). Il a dit au Sénat français que la décote de son entreprise était en partie due à la pression des gérants de fonds européens d’investir selon des critères ESG. »
Les gouvernements du continent mettent en place les projets des écologistes. Ils menacent les entreprises d’énergies avec des taxes toujours plus importantes. Ils poussent les sociétés comme TotalEnergies à augmenter leurs investissements dans les renouvelables. Ils font aussi pression sur les banques, pour un retrait des financements dans le secteur du pétrole et du gaz.
Les écologistes croient en effet à l’élimination du secteur dans sa totalité.
Un groupe d’écologistes a d’ailleurs attaqué TotalEnergies en justice. Ils tiennent la société comme responsable des aléas de la météo. Le Monde rapporte :
« Elisa et William C.-R., 38 et 28 ans, ont perdu leur mère dans les inondations qui ont ravagé la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes) en octobre 2020, lors de la tempête Alex. Benjamin V. B. R., 17 ans, n’a pas réussi à sauver de la noyade son amie Rosa lors des violentes inondations qui ont frappé la Belgique, en juillet 2021. Franck M. a survécu au super typhon Rai, l’un des plus destructeurs de l’histoire des Philippines, en décembre 2021 : sa maison a été endommagée et il souffre depuis d’anxiété. Alexandros K. et sa famille ont échappé de justesse aux flammes qui ont dévasté la Grèce lors des incendies et de la canicule de l’été 2021… Ils sont huit et ont tous vécu, dans leur chair, des catastrophes attribuées au dérèglement climatique. Ils demandent aujourd’hui des comptes à l’entreprise française TotalEnergies qui a, selon eux, une ‘responsabilité supérieure’ dans le réchauffement de la planète. »
Les gouvernements et les écologistes s’allient pour créer des blocages et des difficultés pour les sociétés comme TotalEnergies.
En revanche, ils aimeraient malgré tout maintenir les entreprises dans le pays. Les dirigeants y gagnent du pouvoir, via la connivence ou les menaces de restrictions.
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