Nvidia, c’est au quotidien l’équivalent 10 séances de Bourse à Paris… et 12 depuis 48H !
La planète finance a retenu son souffle jusqu’à 22H15 : c’était l’heure prévue de la publication des résultats de Nvidia, qui dévoile un chiffre d’affaires légèrement supérieur aux attentes de 22,1 Mds$ (contre 20,6 à 21 Mds$ attendu) et une marge record de plus de 76 % (elle était anticipée à 75 % au minimum).
Cette publication a donné lieu à un scénario « portes de saloon », qui a fait valser la capitalisation à coup de centaines de milliards durant un quart d’heure (+3 %, contre -2,9 % en clôture).
Le titre a commencé par perdre -6 % (après -2,9 % en séance), avant d’inverser la vapeur avec la divulgation des prévisions de la direction : 24 Mds$ de chiffre d’affaires anticipé début 2024, surpassant un consensus de 22 Mds$.
L’action Nvidia a brutalement inversé la vapeur, jusqu’à s’afficher en hausse de 10 % à 743 $, ce qui efface les pertes des trois précédentes séances, et la replace sur des niveaux de record potentiel (sa meilleure clôture fut inscrite à 739 $ le 14 février).
L’effet « Nvidia », c’est aussi 0,8 % de gain anticipé pour le Nasdaq ce jeudi, et +0,5 % pour le S&P 500, qui devrait refranchir les 5 000 points (tout le secteur des semi-conducteurs va retrouver des acheteurs surmotivés).
Ce renversement de situation « hors séance », et cet écart de 16 %, équivaut à une variation de près de 300 Mds$ de la capitalisation boursière de Nvidia en l’espace d’une demi-heure (soit grosso-modo le volume échangé durant 100 séances sur le CAC 40 !).
Nvidia récupère au passage sa médaille de bronze des plus grandes capitalisations US, au-delà des 1 820 Mds$ : Amazon et Alphabet sont brutalement éjectées du podium.
Mais ces deux-là ne sont pas les seules à être « détrônées », puisque Tesla perd sèchement son titre de valeur la plus active en termes de volume de capitaux échangés au quotidien… Un titre pourtant solidement accroché depuis janvier 2023, mais qui ne résiste pas aux +48 % de Nvidia depuis le 1er janvier.
Tesla est donc dépassée comme un bolide par le leader des puces pour data centers, qui a vu les volumes « intraday » dépasser les 38 Mds$ en 2 séances.
La moyenne quotidienne dépasse les 31 Mds$/jour contre 25 Mds$ pour Tesla : cela représente – pour ces deux seuls titres – l’équivalent de 15 fois le volume quotidien négocié sur les valeurs du CAC 40.
Alors que le titre Apple revendique une capitalisation de plus de 2 800 Mds$ (soit 1 000 Mds$ de plus que Nvidia), il ne s’échange plus « que » 20 Mds$ au quotidien (contre 25 Mds$ de janvier à juillet 2023), et à peine 10 Mds$ sur Microsoft (3 000 Mds$ de « capi » mais c’est une valeur devenue « père de famille » au fil des ans, et délaissée par les traders).
Le titre Meta (ex-Facebook), dont la capitalisation n’est que de 1 200 Mds$, génère 8,1 Mds$ d’échanges au quotidien : elle est donc deux fois et demi plus activement négociée que la firme de Satya Nadella.
Ces 5 titans représentent à eux seuls près de 100 Mds$ d’échanges quotidiens, mais comme Wall Street ne vit plus qu’au travers des « 7 fantastiques », pas question de passer sous silence Amazon (1 750 Mds$ de « capi ») avec ses 8 Mds$ d’échanges quotidiens ni Alphabet avec son modeste 3 Mds pour 1 79 Mds$ de « capi »).
Au total, avec 105 Mds$ les « 7 » pèsent environ 70 % du chiffre d’affaires quotidien sur le S&P 500 (sur un total de 150 Mds$).
Un telle surconcentration n’a été observée qu’à deux reprises dans l’Histoire : à la fin de l’été 1929 puis début mars 2000.
Mais n’oubliez pas : comme en 1929 et en 2000, il ne s’agit pas d’une belle car « cette fois-ci c’est différent ».
1 commentaire
Il s’agit bien d’une belle bulle !