Celle qui est bien loin de la poudre de perlimpinpin de la Fed… Et de celle qui se retrouve dans les chiffres du PIB.
« L’or est une monnaie, tout le reste est du crédit. »
~ J.P. Morgan
En fin de semaine dernière, nous sommes arrivés à notre ferme, en Argentine.
Nous étions heureux de rentrer à la maison. Ojito, Elgardo, Antonio, Sulma… une grande partie de la « famille » vivant sur la propriété – comprenant plusieurs générations – était là. Des accolades ont été échangées.
Mais nous n’avions pas beaucoup de temps pour entamer de longues conversations. La nuit tombait, et il valait mieux traverser la rivière avant la nuit. À cette époque de l’année, on ne peut pas traverser la rivière en voiture, même avec un 4×4. Nos bagages ont été chargés sur une remorque, attelée à un tracteur. Puis, nous sommes montés aussi, utilisant le hayon du pick-up pour monter sur la haute remorque.
La remorque a rebondi et s’est mise en route… Nous avons donc traversé la rivière et longé une allée de peupliers jusqu’à la maison, où nous avons été chaleureusement accueillis par Inès, qui nous avait préparé un repas chaud.
Traversée de la rivière en tracteur
Ce week-end, nous sommes montés en selle pour aller visiter la ferme. Mais nous y reviendrons plus tard…
Comment faire monter le PIB ?
En effet, depuis quelques jours, nous avons essayé de comprendre la signification des chiffres. Plus précisément, les chiffres mis en avant par les économistes et les décideurs politiques.
Signifient-ils vraiment quelque chose ?
Voici un tweet qui nous est parvenu récemment :
« Lorsqu’un pays construit un pont ou un bâtiment, cette opération est ajoutée au PIB.
Lorsque le pont ou le bâtiment est démoli, cette opération n’est pas soustraite du PIB.
Vous pouvez comprendre maintenant ce qui arrive au PIB de la Chine si la Chine répète constamment ces opérations. »
Il ne s’agit pas seulement d’une discussion « académique ». Le chiffre le plus louche de tous est celui qui est suivi du signe $. C’est aussi l’un des plus importants. Explorer son caractère louche nous aide à comprendre ce qui se passe… et où cela risque de nous mener.
Nous pensons qu’il n’y aura pas d’« atterrissage en douceur ». Parce que la Fed ne peut pas juste relever les taux « jusqu’à ce que quelque chose se brise ». Voici un article récent de MarketWatch :
« La Fed souhaite voir une baisse ‘substantielle’ de l’inflation avant de rabaisser les taux d’intérêt – et certains membres ont soutenu des hausses plus agressives.
Alors que l’inflation continue d’augmenter plus que prévu, la Réserve fédérale ne montre aucun signe d’abandon de sa politique monétaire agressive, selon les notes du comité de politique monétaire publiées mercredi, un signe malvenu pour les investisseurs qui s’accrochent aux espoirs d’une banque centrale moins belliqueuse. »
L’inflation est désormais ancrée dans le système financier. La dette des ménages, des entreprises et des gouvernements continue d’augmenter. Certaines personnes empruntent parce qu’elles en ont besoin. D’autres empruntent pour spéculer. Et certains (le gouvernement) empruntent sans avoir l’intention de rembourser quoi que ce soit. Tant que le coût de l’argent est inférieur au taux de l’inflation, les gens continueront à emprunter… ce qui continuera ainsi à augmenter la quantité de « monnaie » (empruntée) en circulation.
Ce qu’ils empruntent, c’est de la monnaie. Et il est fausse. Elle naît sous forme de crédit… et arrive à maturité sous forme de dette. On ne s’en débarrasse que lorsqu’elle meurt (et il en va de même pour l’« argent » supplémentaire qui l’accompagne). Et elle ne meurt que lorsque la dette est 1) payée… 2) répudiée… ou 3) réduite par l’inflation.
Pour des raisons à la fois politiques, pratiques et financières, la troisième option est le choix évident.
Ce qui signifie que l’inflation ne disparaîtra pas… et que la Fed est dans l’incapacité d’arrêter de relever les taux. Elle continuera à le faire… jusqu’à ce que quelque chose de vraiment mauvais se produise. Alors, et seulement alors, elle pourra « venir à la rescousse » en « pivotant » vers une baisse des taux.
C’est la « petite histoire ». Mais, cher lecteur, vous ne vous en tirerez pas si facilement. Voici l’histoire plus longue… ou du moins le début de celle-ci.
La monnaie de Midas
La vraie monnaie – l’or – ne peut pas être prêtée pour exister. Elle doit être extraite du sol – lentement et à des coûts importants. Et puis, cette monnaie en or ne peut pas être « imprimée »… elle doit être gagnée, en produisant des biens ou des services. Il y a donc une limite à la quantité de « monnaie » disponible… et à la quantité qui peut être prêtée. Les spéculateurs peuvent toujours s’emballer, faire des erreurs et faire exploser leurs comptes. Mais la dette étant limitée, ils ne peuvent pas faire exploser l’ensemble de l’économie mondiale.
M. Nicoletos, ci-dessus, décrit par exemple un phénomène suspect. La ruée vers l’argent frais augmente les transactions… que les autorités mesurent, taxent et utilisent pour justifier leurs politiques. Mais personne ne sait ce qui se passe réellement.
L’achat et la vente, si les isole, ne créent pas de valeur…..
« Pensez au marché boursier. L’énorme volume quotidien de transactions crée-t-il de la valeur supplémentaire ? Rend-il chaque entreprise cotée en Bourse aussi précieuse qu’elle devrait l’être, compte tenu de tout ce que nous savons actuellement et de la valeur actuelle des bénéfices futurs ?
Bien sûr que non. C’est une activité destinée à générer des commissions pour Wall Street. Aucune valeur réelle n’a été créée. Et c’est la même chose pour une grande partie du PIB aussi. Il mesure les transactions, et pas la valeur. »
Pire que l’usure
Imaginez que vous achetiez un beau manteau que vous garderiez toute votre vie. Vous ajouteriez un achat unique au PIB. Mais imaginez que la qualité du manteau soit si mauvaise que vous deviez en acheter un nouveau chaque année. Voilà…vous donnez désormais un coup de pouce au PIB chaque année.
Et c’est tant mieux ! Les ventes et les bénéfices augmentent. Les commissions sont payées. Les salaires sont payés. Les impôts sont payés.
Mais personne ne se trouve dans une meilleure posture qu’avant. Au contraire, votre situation est pire, car vous devez maintenant acheter un nouveau manteau chaque année.
Mais presque toutes les décisions de politique publique sont basées sur ces faux chiffres, ces catégories à la mode et ces théories farfelues. La Fed, par exemple, prend au sérieux ses statistiques d’inflation (largement fausses). Grâce à elles, elle dégonfle les gains salariaux nominaux et les chiffres du PIB (largement dépourvus de sens). Ensuite, elle impose un taux d’intérêt complètement factice… et ainsi, elle déséquilibre l’économie.
Il est ainsi futile d’essayer de contrôler une économie de 24 000 Mds$ avec des mesures bidon et des formules trompeuses. Cela revient à tenter de piloter un avion avec de faux instruments… ou de faire une randonnée dans la nature canadienne avec une boussole défectueuse.
On ne peut pas dire que vous n’arriverez pas à vous rendre quelque part… mais ce ne sera pas là où vous souhaitiez vous rendre.