Les craintes de récession s’installent, les prix chutent et les investisseurs jettent tout par-dessus bord…
Les six premiers mois de l’année ont été les pires pour le marché boursier, depuis 1970. Quant au marché obligataire, il faut remonter au mandat de George Washington. Revenant du long week-end du 4 juillet, le Dow Jones a perdu 700 points à l’ouverture du 5 juillet, et a passé le reste de la journée à se reprendre.
Les mers se sont agitées. Presque partout où vous regardez, des marins s’accrochent à des épaves. L’un d’entre eux s’accroche à une action technologique en ruine. Un autre à une cryptomonnaie fissurée dont sa vie dépend. Un autre encore se demande ce qu’il s’est passé ; Joe Biden n’avait-il pas dit que nous avions « l’économie la plus solide du monde » ?
Aujourd’hui, nous inclinons nos têtes et prions pour la délivrance.
Les vents violents et les vagues monstrueuses proviennent de trois directions différentes. Premièrement : le marché boursier lui-même. Un marché baissier emprunte un chemin qui lui est propre. Lorsque le bateau des investisseurs coule, ils doivent se débarrasser d’autres choses pour rester à flot. Le bon, le mauvais, le laid – tous finissent en épaves.
Un vrai marché baissier fait généralement chuter les cours des actions d’environ 35 %. Celui-ci n’a baissé que de 20% jusqu’à présent. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, en d’autres termes.
La peur s’installe
Deuxièmement, le repli est beaucoup plus généralisé que d’habitude. Au nord, au sud, dans les airs ou sur la mer… M. le Marché fait presque tout tomber. Voici un titre du Financial Times :
« Le cuivre glisse sous les 8000 $ alors que les craintes de récession s’installent. »
Et de Market Insider :
« Les prix du pétrole plongent sous les 100 dollars alors que le dollar américain se renforce et que les craintes de récession s’accentuent. »
Et enfin, la Fed de Jerome Powell ne répond pas aux SOS. Ou du moins, pas encore. Au cours des 30 dernières années, les investisseurs ont pu compter sur la Fed pour envoyer des canots de sauvetage. Il y avait le Greenspan Put… le Bernanke Put… le Yellen Put… Mais les choses ont changé. Maintenant, M. Powell ne bouge plus. Il prévient les investisseurs :
« […] nous sommes maintenant dans un nouveau monde où la situation est très différente, avec une inflation plus élevée et de nombreux chocs d’approvisionnement et de fortes forces inflationnistes dans le monde. »
La Banque des règlements internationaux l’explique plus en détail :
« Les banques centrales comprennent parfaitement que les avantages à long terme [de la lutte contre l’inflation] dépassent de loin les coûts à court terme. Et que la crédibilité est un bien trop précieux pour être mis en danger. »
Oui, cher lecteur, les banques centrales laissent les pauvres marins affronter la tempête du mieux qu’ils peuvent. Et ce n’est pas facile. Parce que toute la structure du capital – actions et obligations, crédits et débits… NFT et collections de bouteilles de bière – tout le toutim a été déformé et corrompu par la fausse monnaie de la Fed.
Ce n’est que le début
L’obligation du Trésor américain a été un « refuge » pour les investisseurs pendant des décennies. Mais ces dernières années, le « taux de rendement sans risque » d’une obligation du Trésor a baissé, baissé, baissé – jusqu’à ce qu’il s’arrête à environ 600 points de base en dessous du taux d’inflation des prix à la consommation. En d’autres termes, tout le « rendement » était sous l’eau. Il ne restait plus que le risque. Puis le rendement de l’obligation à 10 ans a été multiplié par près de 6 au cours des 24 derniers mois, entraînant les plus grosses pertes (sur un semestre) depuis 224 ans.
Cette correction du marché obligataire est bien plus importante que le marché baissier des actions. Elle met en péril les retraites, les assurances, la dette et les finances fédérales également.
Et cela signifie que le marché de l’immobilier est le prochain à subir des pertes. Les taux hypothécaires sont liés aux rendements du Trésor. Et lorsque les taux hypothécaires augmentent, les prix de l’immobilier vont généralement dans la direction opposée.
Il y a quelques semaines, nous avons estimé que la correction ferait perdre 50 000 Mds$ de (fausse) richesse à l’élite. Ce chiffre a été contesté. Mais le calcul était simple. La valeur nette totale des ménages représentait en moyenne 350% à 400% du PIB. Aujourd’hui, elle dépasse 600%… soit environ 50 000 Mds$ de trop.
Mais cette estimation pourrait être beaucoup trop basse. Jesse Feldman dit que le marché baissier pourrait avoir déjà effacé 20 000 à 30 000 Mds$. Et cela ne fait que commencer.
De la part de Dr. Doom…
Et voici Nouriel Roubini qui répand plus de joie sur MarketWatch :
« […] l’inflation plus élevée d’aujourd’hui est un phénomène mondial, la plupart des banques centrales se resserrent en même temps, ce qui augmente la probabilité d’une récession mondiale synchronisée. Ce resserrement a déjà des effets : les bulles se dégonflent partout – y compris dans les actions, l’immobilier, le logement, les memes stocks, les cryptos, les SPAC, les obligations et les instruments de crédit. La richesse réelle et financière diminue, et les dettes et les ratios de service de la dette augmentent.
Après tout, lors des récessions classiques… [les actions] ont tendance à chuter d’environ 35%. Mais, comme la prochaine récession sera à la fois stagflationniste et accompagnée d’une crise financière, la chute des marchés boursiers pourrait être plus proche de 50%. »
Les choses vont empirer avant de s’améliorer.
Appliquons ces 50% à l’ensemble de la valeur nette des ménages, qui est d’environ 144 000 Mds$. Une décote de 50% – c’est-à-dire une réduction de la valeur des maisons, des actions, des entreprises privées, obligations, etc. – représenterait plus de 70 000 Mds$ de richesse disparue.
Cela se produira-t-il ? Qui sait ? Cela pourrait être pire.
Nous vous donnons rendez-vous vendredi, et, en attendant, gardez vos gilets de sauvetage bien attachés.