Vous le savez, le cuivre se retrouve partout dans nos objets du quotidien, et est aussi essentiel pour la transition énergétique. Mais il pourrait surtout gagner en valeur pour une raison bien plus simple : nous pourrions commencer à en manquer…
Le cuivre est un métal remarquable.
Il entre dans la composition d’à peu près tout ce que nous utilisons aujourd’hui, de la plomberie aux lignes électriques en passant par les ordinateurs ou les moteurs.
En fait, il est présent dans un si grand nombre d’objets que nous employons quotidiennement que son cours peut servir d’indicateur sur l’état global de l’économie.
À ce titre, il n’est guère surprenant que le cuivre ait été l’un des éléments les plus performants de la « reprise Covid » en 2021. Il a atteint un sommet historique de 10 480 $ la tonne en mai (cercle rouge sur le graphique ci-dessous).
Les inquiétudes liées à l’impact des nouveaux variants du coronavirus ont affecté le marché des matières premières dans son ensemble au cours des derniers mois. Pourtant, malgré cela, le cuivre a encore gagné 26% l’année dernière (flèche rouge sur le graphique ci-dessus).
Plusieurs raisons expliquent pourquoi le marché est si optimiste à l’égard de ce métal exceptionnel… et pourquoi nous pensons qu’il continuera à monter en flèche en 2022 et au-delà.
De fait, le cuivre est appelé à jouer un rôle majeur dans la révolution des énergies nouvelles dont nous vous avons parlé. À mesure que la planète se dirige vers une économie plus verte, elle aura besoin de beaucoup de cuivre pour faire de cette transition une réalité.
Les gouvernements mondiaux s’engagent en faveur d’une économie verte
Depuis le milieu de l’année 2020, les gouvernements du monde entier n’ont pas lésiné sur les moyens pour sortir de la crise du coronavirus. Et beaucoup en profitent pour favoriser la transition vers une économie à faible émission de carbone.
Les États-Unis en sont un bon exemple.
En novembre 2021, le président Biden a signé un vaste plan d’investissement de 1 200 Mds$ dans les infrastructures (Infrastructure Investment and Jobs Act).
Avec plus de 100 Mds$ affectés au développement des énergies propres et à la fiabilité des réseaux, il vise à rendre les États-Unis plus résistants au changement climatique et à créer un réseau électrique propre.
Il prévoit également une enveloppe de 7,5 Mds$ pour la mise en place d’une solide infrastructure de recharge pour les véhicules électriques (VE).
Mais les États-Unis ne sont pas seuls dans leur quête d’une économie verte.
En 2021, les gouvernements et les entreprises du monde entier ont investi près de 750 Mds$ dans les technologies d’énergie propre. C’est une augmentation de 7% par rapport à l’année précédente.
C’est impressionnant, mais cela reste très inférieur à ce qui serait nécessaire pour limiter le réchauffement climatique. Cela me fait dire qu’il reste encore beaucoup d’investissements – publics et privés – à faire au cours des cinq prochaines années.
Qu’il s’agisse d’améliorer un réseau électrique ou d’encourager la production de panneaux solaires, tout ce qui fera avancer les efforts des gouvernements pour décarboner nos économies nécessitera du cuivre. En grande quantité.
Le cuivre est vital pour la nouvelle révolution énergétique
Permettez-moi de vous donner quelques exemples de la manière dont le passage aux énergies nouvelles va stimuler la demande de cuivre.
J’ai déjà évoqué plus haut les véhicules électriques. Actuellement, environ 10% des nouveaux véhicules vendus sur les principaux marchés mondiaux sont électriques. Bloomberg estime que d’ici 2030, ce chiffre atteindra environ 50%.
Le cuivre étant largement utilisé dans les batteries, le câblage et les stations de recharge des véhicules électriques, ces derniers joueront un rôle essentiel dans la croissance future de la demande en cuivre.
Le développement mondial de l’énergie éolienne jouera également un rôle crucial dans l’essor du cuivre.
À l’heure actuelle, l’éolien offshore représente moins de 0,5% de la capacité électrique mondiale. Mais les installations annuelles d’éoliennes en mer devraient être multipliées par 13 d’ici 2030. Cela générera une demande allant jusqu’à 7 millions de tonnes de cuivre.
En outre, de nombreux autres systèmes d’énergie renouvelable, tels que l’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie thermique et les pompes à chaleur air-air, utilisent jusqu’à 12 fois plus de cuivre que les systèmes traditionnels alimentés par des combustibles fossiles.
J’en déduis que la demande de cuivre continuera de croître en 2022 et au-delà.
Une configuration parfaite pour les cours du cuivre
Mais au moment où la demande va exploser… les stocks de cuivre s’amenuisent.
En 2021, les stocks de cuivre sont tombés à leur plus bas niveau depuis 2009. C’est ce que nous avons pu constater notamment dans les entrepôts du Shanghai Futures Exchange.
Les perturbations d’approvisionnement sont également importantes. Il y a quelques semaines, le mineur chinois MMG a menacé de mettre fin à la production de cuivre dans sa mine de Las Bambas au Pérou suite à des blocages routiers illégaux qui ont perturbé la production pendant des mois.
La neuvième plus grande mine de cuivre du monde a été confrontée à des protestations continues depuis la montée en puissance de l’exploitation en 2015-2016. Des rapports récents montrent que les blocages ont été levés, mais les tensions avec la communauté locale sont susceptibles de persister pendant un certain temps.
L’industrie minière au Pérou, deuxième plus grand producteur de cuivre, doit mener une bataille difficile pour maintenir les niveaux de production sous le règne du nouveau président socialiste. Au cours de sa campagne électorale, l’an dernier, ce dernier a explicitement encouragé la nationalisation du secteur minier.
Au Chili, plus grand producteur de cuivre au monde, le président de gauche nouvellement élu devrait renforcer les règles environnementales relatives à l’exploitation minière.
Reste à savoir si l’offre se stabilisera. Toutefois, rattraper une demande en constante augmentation ne sera pas un processus rapide. Il ne suffit pas aux mineurs d’appuyer sur un bouton pour se mettre à produire du jour au lendemain. Tout cela prend du temps.
En tout état de cause, le marché du cuivre ne s’est pas encore remis de toutes les fermetures de mines et de tous les ralentissements liés au Covid qu’il a connus au cours des deux dernières années.
La configuration est donc parfaite pour un envol des cours du cuivre.
Les stocks et l’offre mondiale diminuent au moment même où tous les signes indiquent une augmentation de la demande. C’est pourquoi je pense que les prochaines années seront énormes pour le cuivre.
Dès aujourd’hui je vous conseille d’ajouter à votre portefeuille une exposition à ce métal sous-estimé.
Comment tirer parti de cette opportunité ?
Alors, comment profiter de cette opportunité ?
Le cuivre est encombrant. Donc, à moins que vous ne soyez prêt à payer des frais de stockage élevés, acheter du métal physique n’est pas une option.
Considérez plutôt le Global X Copper Miners UCITS ETF (COPX, coté à Francfort avec le code 4COP), ou le WisdomTree Copper (GB00B15KXQ89), qui est coté à Paris (COPAP), Milan et Londres (COPA), mais avec un volume relativement faible à Paris. Ils suivent d’assez près le cours du métal, offrant ainsi une exposition facile.
Vous pouvez également investir indirectement dans le cuivre en achetant des sociétés qui l’exploitent. Nous ne manquerons pas de partager avec vous nos réflexions sur la meilleure façon de procéder de cette manière, le moment venu.
Notez que ce sont souvent des sociétés qui exploitent également d’autres métaux, donc vous pourriez déjà être exposé au cuivre si vous possédez des actions de BHP Group, Glencore, Rio Tinto ou même Newmont Corporation, par exemple.