Les plans de Joe Biden se suivent et se ressemblent : plus de dépenses, et encore plus cachées entre les grandes lignes des projets. Au point que la facture totale change du simple au quadruple, selon les modes de calcul…
Asseyez-vous. Restez calme. Essayons de comprendre…
Récemment, la Chambre des représentants s’est réunie pour adopter le plan de dépenses sociales de Biden.
Nancy Pelosi, présidente de ladite Chambre, s’est félicitée :
« [Ce plan] est un programme spectaculaire, pour l’avenir, avec des mesures transformationnelles pour la santé, la famille et le climat, qui feront une grande différence dans la vie de millions d’Américains. »
A la Chronique, nous nous préoccupons peu des chiffres. Nous ne nous y fions pas. Enfin, plus précisément, les chiffres utilisés dans les débats de politique publique, et qui ont tendance à être confectionnés à grand renfort de prestidigitation et de flou statistique.
Mais les chiffres liés à ce plan ruineux de Biden, « Build Back Better », sont particulièrement louches. Combien, en termes d’augmentations d’impôts ? Quelle est la facture totale ?
Nous n’en avons pas la moindre idée.
Des chiffres flous
Les chiffres s’étalent partout, selon les mensonges auxquels vous croyez.
Selon The Hill :
« Une évaluation réalisée par le Congressional Budget Office (CBO), publiée [le 18 novembre], contredit la promesse de Biden selon laquelle la loi se financerait intégralement. Cela a suscité certains débats – et beaucoup de confusion – sur le coût total de cette loi.
Le CBO a découvert qu’au total, le plan affectait 1 640 Mds$ à de nouvelles dépenses fédérales sur une durée de dix ans. Mais contrairement à la Maison Blanche, le bureau du budget n’inclut pas les crédits d’impôts dans ce chiffre global. Si ces crédits étaient ajoutés au décompte des dépenses du CBO, le chiffre bondirait aux environs de 2 400 Mds$, soit bien plus que le cadre initial de 1 750 Mds$ fixé par Biden. »
Le Wall Street Journal essaie de pousser plus loin l’explication :
« Le plafond actuel de 10 000 $ des déductions de taxes locales et d’Etat (SALT) grimpe à 80 000 $ jusqu’en 2030. En 2031, il reviendrait au niveau de 10 000 $. Selon Penn Wharton, cette astuce produirait 65 Mds$ de recettes supplémentaires jusqu’en 2031, mais coûterait environ 300 Mds$ jusqu’en 2025. »
Eh bien… Nous sommes content que la lumière soit faite !
Un projet ruineux
Le modèle budgétaire Penn Wharton a « évalué » le plan « Build Back Better » – ce nouveau projet ruineux de Biden – à 4 600 Mds$ sur 10 ans.
Le Comité pour un budget fédéral responsable [NDLR : organisme indépendant informant le public sur les questions budgétaires] indique que le coût représentera 4 900 Mds$ quand la Fed aura enfin reconnu que le soleil ne se couchera jamais, en fait, sur ses mesures « temporaires ».
Mais, dans le cadre de notre analyse, aujourd’hui, supposons que la Grande Cause – quelle qu’elle soit – finisse par coûter 5 000 Mds$ d’argent public.
Vous êtes bien assis ?
Savez-vous que cette proposition vient s’ajouter aux 2 100 Mds$ de la loi « d’infrastructures » ruineuse… elle-même venue s’ajouter aux 2 770 Mds$ de déficit pour l’exercice 2021… ce qui représente 12% du PIB, soit beaucoup plus que les 8,5% du ratio déficit/PIB de l’Argentine.
Savez-vous, également, que l’inflation est en marche ? Et qu’elle augmente au rythme le plus rapide en 31 ans ? Et que le travailleur moyen s’appauvrit (son salaire augmente, mais environ 2% plus lentement que les prix) ?
Elizabeth m’a dit hier que son expédition au supermarché avait coûté 100 $ de plus que d’habitude. Elle pensait que l’employé, à la caisse, avait fait une erreur. Mais non… les prix augmentent.
« Pense à ces pauvres familles qui ont du mal à boucler les fins de mois », a-t-elle dit. « Ce doit être horriblement déprimant ».
Presque chaque cent du déficit fédéral est désormais couvert par de l’argent « fraîchement imprimé ». Alors le fait d’ajouter 5 000 Mds$ de dépenses fédérales supplémentaires ne va-t-il pas aggraver encore la situation, probablement ?
Et est-ce que cela ne va pas mettre les électeurs de mauvaise humeur, en conséquence de quoi ils éjecteront probablement les démocrates aux prochaines élections ?
Alors, pourquoi diable le gouvernement fait-il cela ?
Une raison évidente
Nous nous tournons vers une sénatrice démocrate pour avoir une réponse idiote.
L’élue de Hawaii Mazie Hirono croit que ce train de mesures supplémentaires est bon pour l’économie.
Selon Newsweek :
« Je ne suis pas d’accord avec le fait que … ce plan Build Back Better va accroître l’inflation. En fait, les économistes sont rarement d’accord sur quoi que ce soit, mais 12 prix Nobel d’économie disent que le plan Build Back Better ne va pas accroître l’inflation, en fait, et qu’il sera anti-inflationniste sur le long terme.
Alors il faut avancer et faire passer le plan Build Back Better afin de faire baisser les coûts, pour les familles, et aborder le changement climatique, ainsi que toutes les autres parties de cette loi qui renforceront nos familles et notre économie, en fait. »
Alors regardons si nous avons bien compris…
L’inflation augmente dans presque tous les secteurs. La raison assez évidente étant que la Réserve fédérale a augmenté de près de 5 000 Mds$ la base monétaire du pays depuis le mois d’août 2019.
Comme nous l’avons dit vendredi, les poissons nagent… et l’argent paye forcément quelque chose. En achetant des choses, on crée des embouteillages de navires, les rayons sont vides et les prix augmentent.
Et à présent, il y a ceux d’entre nous – notamment 12 prix Nobel d’économie – qui croient que 5 000 Mds$ de gaspillage supplémentaire va « renforcer notre économie ».
De quelle façon ?
Demain, il faudrait peut-être étudier de plus près ces 12 Prix Nobel d’économie, ou au moins l’un d’eux.