Bill Bonner a une toute nouvelle stratégie d’investissement à proposer à Elon Musk – elle devrait permettre à Tesla d’engranger de nouveaux profits, et elle est parfaitement raccord avec la conjoncture actuelle.
Si vous voulez lire quelque chose de vraiment, réellement bizarre… penchez-vous tout simplement sur l’actualité financière.
Regardez ce que fait le PDG de MicroStrategy, Michael Saylor, par exemple. Ou Elon Musk, chez Tesla.
Bon, Musk, c’est Musk. Mais Saylor, lui, prétend être sain d’esprit !
La première fois que nous avons entendu parler de Saylor, c’est lorsqu’il a dit une stupidité digne de la première page des journaux, il y a 20 ans.
« L’information veut être gratuite », disait-il.
Cette expression, associée à pas mal d’autres bons mots douteux de la part de Saylor, a aidé à persuader une génération de rêveurs que toute entreprise absurde mais comportant le suffixe « .com » vaudrait une fortune.
Les choses n’ont pas fonctionné comme prévu. Le Nasdaq a touché un sommet en février 2000 et a mis 17 ans pour s’en remettre.
Voilà que Saylor est de retour, et toujours à la tête de son entreprise, MicroStrategy (MSTR).
Sa stratégie, désormais, n’est ni d’acheter d’autres entreprises dont les ventes et les profits pourraient être intégrés aux siens… ni d’acheter ses propres produits… ni même de gagner de l’argent en offrant des biens et des services… mais de s’enrichir en achetant du Bitcoin.
Nous n’allons pas dire que c’est un mauvais pari – pour autant que nous en sachions, le Bitcoin va grimper.
Nous pensons simplement que c’est une stratégie insensée pour une entreprise. Et symptomatique d’une économie qui a entièrement perdu la boule.
Stratégie risquée
L’entreprise de Saylor est en déclin depuis plus de cinq ans. Au lieu d’imaginer de nouveaux produits et services à offrir à ses clients, cependant, Saylor a emprunté près d’un milliard de dollars… pour acheter la cryptomonnaie.
A ce stade, c’est un succès retentissant. Son entreprise, qui valait autrefois quelque deux milliards de dollars… est désormais valorisée à six milliards de dollars – soit environ un milliard de plus que la valeur actuelle de ses bitcoins.
Quelle partie de tout cela n’a aucun sens ? Emprunter de l’argent pour acheter un actif célèbre pour sa volatilité et ses risques ? Transformer votre entreprise en « tirelire » de cet actif ? Ou le fait que la tirelire vaut désormais plus que tout ce qu’elle contient ?
Nous n’en savons rien. Mais voici une mise à jour de Saylor, suite à son précédent « l’information veut être gratuite » :
« Bitcoin est un essaim de cyber-frelons au service de la déesse de la sagesse, se nourrissant du feu de la vérité, devenant exponentiellement plus intelligents, plus rapides et plus forts derrière un mur d’énergie cryptée. »
Une idée qui fait son chemin
Attendez, il y a plus. L’idée fait son chemin… y compris – bien évidemment – chez Elon Musk.
L’enfant prodige sud-africain a annoncé les résultats de Tesla (TSLA) il y a quelques jours. On pourrait s’attendre à ce qu’une entreprise qui fabrique des automobiles… et perd environ 2 000 $ sur chacune d’entre elles… ait de tristes nouvelles à annoncer. On aurait tort.
Rappelez-vous que nous sommes en pleine Bulle époque. Tant que la fausse monnaie afflue – 9 000 Mds$, et ce n’est pas fini – inutile que les choses aient un sens.
Les budgets n’ont pas besoin d’être équilibrés… les entreprises n’ont pas besoin de gagner de l’argent… les gouvernements peuvent affirmer qu’ils contrôlent la température de la Terre… des non-entreprises (nous pensons là au « cryptocosme » dans son ensemble) peuvent valoir 2 000 Mds$…
… Et les gamins n’ont plus besoin de s’aventurer dans le vaste monde pour faire fortune ; ils peuvent désormais le faire depuis leur cave, chez papa-maman.
Une autre manière de s’enrichir
Mais revenons-en à Elon…
Si Tesla perdait de l’argent à fabriquer des voitures, au moins en gagnait-elle en spéculant sur le bitcoin. Plus de 100 M$. C’est cela – et l’argent provenant de diverses subventions environnementales – qui a permis à TSLA de déclarer un profit, de 93 cents par action.
Qu’y a-t-il de fou là-dedans ?
A ce stade de la Bulle époque, 40% des entreprises du Russell 2000 perdent de l’argent.
Pourtant, les investisseurs n’ont jamais été plus enthousiastes.
Ici, nous offrons un conseil au joueur de flûte de l’investissement tech lui-même – le susnommé Elon Musk.
Au lieu d’acheter et vendre des bitcoins… pourquoi ne pas simplement acheter et vendre (un processus également connu sous le nom de pump and dump) MicroStrategy (MSTR) ?
Achetez des parts. Expliquez dans un tweet que c’est une excellente manière de posséder la cryptomonnaie, puisqu’on peut ainsi dépendre de Michael Saylor pour se rappeler du mot de passe.
Ensuite, tandis que les Redditeurs et autres adeptes de Robinhood se lancent dans une panique acheteuse sur MSTR, attendez.
Lorsque le prix a doublé, vendez. Et annoncez un nouveau profit sur le trimestre suivant.