L’inflation est pour l’instant dans les coûts pour les entreprises… mais elle pourrait se généraliser prochainement, à mesure que la crise se résorbe : attention à votre épargne…
J’insiste sur l’inflation depuis quelque temps car j’ai dans l’idée que ce sera le thème majeur sitôt que la crise sanitaire sera sous contrôle.
Pour l’instant, l’inflation se voit dans les coûts à cause des goulots d’étranglement, et Jerome Powell, à la Fed, s’en tient là.
Dans un second temps ce sera l’inflation par les profits : les entreprises vont chercher à augmenter leurs marges bénéficiaires. Puis, les conditions monétaires et financières étant très laxistes, il y a un risque d’entraînement sur la demande. Enfin, la fameuse échelle de perroquet entre les prix et les salaires se mettra en branle.
Les conditions de l’inflation monétaire se mettent en place.
Un bilan doublé en 79 semaines
Mon idée est que Powell prend sciemment le risque inflationniste ; il y voit une opportunité de rattrapage du passé.
Le bilan de la Fed a doublé en seulement 79 semaines pour atteindre 7 694 Mds$. Le gouvernement fédéral est en train de créer des années consécutives à plus de 3 000 Mds$ de déficits.
Le crédit chinois (« financement global ») a augmenté d’un montant sans précédent de 5 400 Mds$ l’année dernière, puis a ajouté 1 000 Mds$ supplémentaires au cours des deux premiers mois de 2021.
Sur une base mondiale c’est sans précédent : les bilans des banques centrales explosent de manière agressive, tandis que les gouvernements déchaînés enregistrent des déficits massifs.
Les prévisions annoncent une croissance du PIB américain de 8,0% en 2021, avec une expansion chinoise modérément plus lente.
Alors que l’économie mondiale est sur le point de se redresser, je ne suis pas certain que les gouvernements trouveront la détermination nécessaire pour retirer de manière significative les mesures de relance monétaire et budgétaire sans précédent qu’ils ont prises.
Sans que cela soit avoué, il y a une intention plus ou moins concertée de forcer l’inflation pour réduire le poids des dettes.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]