Le FMI et Bercy prévoient une croissance de 6% pour la France en 2021. Ce mythe d’une reprise rapide maintient les Français dans l’illusion que les efforts seront superflus. Mais face à la dette exponentielle, l’épargnant sait qu’il sera le financeur en dernier recours. De gré ou (surtout) de force.
Depuis plusieurs semaines, et dans la foulée de prévisions faites par le FMI, Bercy (INSEE en tête) affirme que la France bénéficiera d’une croissance de 6% en 2021. Certes, ce chiffre est en soi mauvais puisque la récession subie en 2020 devrait dépasser les 10% de Produit intérieur brut (PIB).
Une reprise de 6% en 2021 ne suffit donc pas à ramener l’activité du pays à son équivalent de 2019, qui fut, rappelons-le, une mauvaise année puisque l’Allemagne y a même frôlé la récession.
En termes d’affichage, cependant, 6% de croissance, c’est évidemment quatre ou cinq fois mieux que la moyenne des dix dernières années. Donc, c’est bon pour le moral et pour le gouvernement.
Malheureusement, les choses s’annoncent plus compliquées…
Des hypothèses budgétaires fondées sur ce 6% de croissance
Les 6% de croissance en 2021, actés par le FMI, servent de base aux hypothèses budgétaires, et surtout à la stratégie financière de la France pour l’année en cours. Rappelons que la France a prévu d’emprunter 260 Mds€, soit près d’une année de recettes de l’Etat, en 2021.
Il n’est pas sûr que tous les Français aient bien en tête ces ordres de grandeur : dans la pratique, pour chaque euro levé auprès des contribuables, l’Etat emprunte un euro sur les marchés financiers pour boucler ses dépenses. On mesure immédiatement l’extrême dépendance du pays vis-à-vis des marchés financiers.
Cette facilité de caisse est pour l’instant indolore grâce à la prise en main du marché par les banques centrales du monde entier, à commencer par la Banque centrale européenne (BCE). Grâce à la politique très artificielle des taux négatifs, qui consiste à payer les emprunteurs pour qu’ils empruntent, les Etats peuvent s’endetter comme s’il s’agissait d’une bonne affaire.
Cette politique est à long terme désastreuse, mais surtout très risquée pour tout le monde.
D’abord parce qu’elle zombifie des pays entiers, comme la France, qui vivent dans l’illusion que tout est facile et que rien ne demande le moindre effort. On peut vivre aussi richement qu’avant en produisant de moins en moins de richesses !
Ensuite parce qu’elle épuise les réserves prudentielles des institutions financières comme les banques ou les compagnies d’assurance, qui doivent de plus en plus tricher pour rémunérer leurs épargnants.
Bercy sème l’illusion de la reprise
Dans cette pyramide de Ponzi qui se monte d’année en année, les signaux d’alarme sont régulièrement tirés sans que les endettés ne prennent conscience du risque systémique auquel ils s’exposent.
2021 commence sur l’une de ces alarmes : si les prévisions de croissance s’accrochent aux 6%, tout le monde voit bien qu’aucun signe de reprise n’intervient aujourd’hui, largement du fait du confinement en Allemagne, annoncé jusqu’en avril, et des restrictions de liberté en France.
Si le choc de la contraction est largement passé, se produit aujourd’hui la reprise en « L » annoncée par l’économiste Roubini au mois de mars : l’effondrement de l’activité dû au confinement de mars 2020 est suivi par une longue stagnation.
Ces derniers jours, Bruno Le Maire a commencé à reconnaître que le cap des 6% en 2021 serait un « défi » à relever. On n’en est pas encore à l’aveu (salutaire) que la reprise n’est pas pour demain, mais on progresse à pas lent vers le rétropédalage.
Incidemment, tout le monde comprend ce qui se prépare : si les 6% ne sont pas tenus, cela signifie encore plus de dépenses publiques à découvert, et un étage de plus dans le Ponzi qui menace de plus en plus de s’effondrer.
L’épargnant doit se préparer à récolter une tempête fiscale
Preuve est donc faite que nos gouvernants sont tout aussi irresponsables dans le monde d’après que dans le monde d’avant.
Chacun sait comment cette légèreté de comportement se termine : tôt ou tard, la bulle spéculative éclate et l’Etat doit produire du vrai argent pour rembourser les dettes (sauf à promettre le pays à une longue séquence de pauvreté). Et le vrai argent, ce sont les épargnants qui le détiennent.
Préparez-vous, par conséquent, à une tempête fiscale destinée à vous confisquer les fruits de vos efforts pour financer les dépenses des autres. Il faut dès maintenant vous organiser pour mettre votre patrimoine à l’abri, et notamment songer aux solutions d’expatriation qui vous permettront d’échapper à la folie fiscale qui mijote sur le feu.
Il vous reste à peine le temps nécessaire pour formuler le projet qui vous convient et bien choisir votre lieu d’expatriation, ou, au minimum, pour réorienter votre mix patrimonial.
2 commentaires
Je me méfie comme de la peste des énarques. Cette caste consanguine est formée sur un modèle qui consiste à devenir les toutous des gouvernants qui veulent de petits soldats qui savent fermer leurs gueules et obéir. La créativité, l’action ne sont pas des matières enseignées à l »ENA. Ces fils à papa vivent en vase clos et sont hors sol, comme venant du cosmos. Je suis désolé mais ces gens là portent une grande responsabilité de la déconfiture de la France depuis 40 ans. Leurs privilèges doivent être maintenus coûte que coûte, c’est leur credo.
Bonjour,
Merci Bill Bonner, vous avez sans doute démarré un eu trop tôt en 2015 à sonner l’alarme des bulles et de la création factice de monnaie!!!
je me suis, en partie, couvert à l’époque en minières juniors et en monnaie barbare, votre insistance à poursuivre me consolide dans cette petite couverture. CONTINUEZ
Personne ne vous a écouté vraiment, ni les soit-disant dirigeants, ni les banquiers centraux qui ne dirigent plus rien, les Gafam s’en occupe…. Salutations Ph