Pendant que les « deux systèmes » – industrie financière et économie réelle – se battent aux Etats-Unis, c’est le Deep State qui récolte les fruits.
« Il faut leur couper les vivres ! »
Aux Etats-Unis, les manifestants veulent réduire le budget de la police.
En ce qui nous concerne, nous sommes pour. Coupons les vivres à la Réserve fédérale aussi, par la même occasion. Mais aussi au Pentagone… au département Homeland Security… au département de l’Education… au FBI… à la CIA… au Congrès… au CDC…
Vous voyez où nous voulons en venir, n’est-ce pas ? Assainissons le marigot !
Les autorités sont obèses, toutes autant qu’elles sont. Elles bâclent leur travail. Elles gaspillent des fonds. Elles font des idioties. Et pire encore.
Gros et autoritaire
Au cœur de l’expérience américaine se trouvait le fait que le gouvernement devrait être petit et limité. Il doit être le serviteur du peuple, non son maître.
A présent, le gouvernement US est si gros et autoritaire qu’il décide qui obtient quoi… qui fait commerce avec qui… ce que nous pouvons manger… ce que nous apprenons à l’école…
Il nous dit même quand nous pouvons aller dehors !
Il se lance dans des guerres contre des gens qui ne nous ont rien fait. Il « sanctionne » des gouvernements étrangers comme bon lui semble. A domicile et à l’extérieur, il tente de donner des ordres à tout le monde.
Bref, les autorités américaines ont pris la grosse tête, avec trop d’argent à dépenser… et trop de pouvoir.
Dépenses directes
Au plus profond de la Grande dépression, l’administration Roosevelt n’a jamais enregistré de déficit plus profond que 7% du PIB. A présent, l’administration Trump est en route pour les 20%.
Même au milieu de la Deuxième guerre mondiale, le gouvernement US ne dépensait que 40% du PIB. Au deuxième trimestre de cette année, les USA empruntent et dépensent 61% de leur PIB.
Certes, un seul trimestre ne fait pas une année. Mais déjà avant le confinement, les autorités américaines prévoyaient de dépenser 4 700 Mds$ cette année. Puis sont venus 2 200 Mds$ d’aide aux ménages et aux entreprises… et 1 000 Mds$ sont attendus avant la fin de l’été. Cela pourrait porter les dépenses, pour cette année calendaire, à quelque 8 000 Mds$.
En mai, le PIB US était à environ 16 000 Mds$ au taux annuel. Il est peu probable que la part des autorités soit de moins de 50%.
La part du gouvernement dans l’économie
Et on ne parle là que des dépenses directes. Ajoutez à cela tout l’argent dépensé par le secteur privé pour se plier aux édits des autorités – démarches fiscales, respect des lois, manœuvres pour tenter d’éviter les punitions ou pour essayer d’obtenir des faveurs – et la part de l’économie tenue par les autorités se monte probablement à 60% ou 70%.
Qui plus est, elle ne reviendra pas à la « normale » de sitôt.
Durant la Deuxième guerre mondiale, les autorités US s’accaparaient une grosse part du gâteau – 40%. Mais c’était dans un seul but : gagner la guerre. Une fois cela fait, les soldats sont rentrés à la maison et se sont mis au travail. L’économie a connu un boom et la part des autorités a décliné, passant sous les 20%.
Toujours durant la Deuxième guerre mondiale, les Américains ont financé la guerre avec du vrai argent. Ils ont épargné. Ils ont prêté de l’argent au gouvernement. Et les impôts étaient relativement élevés.
Les dépenses gouvernementales, en d’autres termes, étaient limitées à ce que le peuple voulait – et pouvait – fournir.
Une fois le conflit terminé, les dépenses fédérales ont chuté… et le gouvernement lui-même s’est contracté. La vie est revenue à la normale.
Une vraie guerre
Aujourd’hui, ce ne sera pas le cas parce qu’il n’y a dans les faits pas de limites à ce que les autorités peuvent imprimer et dépenser… et jamais de victoire dans leurs guerres interminables.
A la place, on a une défaite après l’autre. C’est l’idée : ce sont des guerres factices. Contre la pauvreté… les drogues… le terrorisme… le Covid-19. Elles ne sont pas censées être gagnées, mais perdues, bien au contraire. Parce que plus elles durent, plus le Deep State obtient de richesse et de puissance.
Alors que les médias et les foules se concentrent sur la lutte entre démocrates et républicains… progressistes et conservateurs – Joe Biden se rend aux funérailles de George Floyd… Donald Trump rend visite à la police –, la bataille qui compte vraiment passe à peu près inaperçue.
Il s’agit de la guerre entre le Deep State – avec tout son matériel militaire surgonflé, son financement illimité et ses idées insensées et égoïstes – et le peuple américain.
Après le krach du confinement, par exemple, les investisseurs jugeaient que la valeur des actions n’était plus que 65% de ce qu’elle était avant.
Suite à quoi, grâce au financement du Deep State (Réserve fédérale), le S&P 500 a grimpé de 45% – ajoutant environ 21 000 Mds$ de nouvelle valeur, dont la quasi-totalité est allée aux 10% d’Américains les plus riches.
Les 10% de la population américaine qui possèdent des actions – c’est-à-dire ceux qui ont investi dans le système de l’industrie financière – ont touché le jackpot. Une personne ayant investi 100 000 $ a gagné environ 15 000 $ par mois.
Il est très probable que si la Réserve fédérale n’avait pas financé le marché boursier, ils n’auraient rien gagné… et enregistreraient de sévères pertes pour l’année.
Différents niveaux
Dans le système de l’économie réelle, parallèlement, ceux qui y avaient droit ont reçu un chèque de 1 200 $. S’ils étaient éligibles aux allocations chômage, ils ont peut-être touché environ 1 000 $ par semaine.
Cet argent, lui aussi, provenait de la masse inépuisable de fausse monnaie des autorités. Elles finançaient quasiment tout et tout le monde…
… Mais pas au même niveau. Ceux qui ont investi 100 000 $ ont obtenu trois fois plus de « financement » que ceux qui étaient dans le système de l’économie réelle. Ceux qui avaient un million de dollars ont reçu 32 fois plus.
Dans la mesure où ceux qui sont dans le système de Wall Street – les élites du Deep State, l’industrie financière, les universitaires, les commentateurs en tous genres, les canailles du Deep State – contrôlent le gouvernement et la planche à billets, ce n’est pas demain la veille qu’on leur « coupera les vivres ».