Alors que l’affrontement se poursuit sur le sujet des retraites, une solution est à éviter à tout prix…
Il serait criminel d’imposer la retraite par capitalisation aujourd’hui.
La capitalisation, c’est la mise en danger du capital des assurés à un moment où les titres représentatifs du capital – actions et obligations – sont très largement surévalués sur la base de tous les critères historiques connus.
Les titres obligataires sans risque ne rapportent rien. Le rendement nominal est soit zéro, soit négatif – ce qui signifie qu’en réel, hors inflation, il est largement négatif. N’oublions pas qu’il faut aussi ajouter les frais de gestion.
Ainsi, en matière obligataire, capitaliser est impossible : on paie pour prêter son argent !
Et les actions ?
En la matière, tout est surévalué dans des proportions variables, certes, mais colossales.
Les actions américaines valent trois fois plus cher que ce qu’elles devraient valoir pour obtenir le rendement historique de 6%. Si l’on voulait envisager un rendement et un risque normaux, il faudrait que les indices chutent de 56% !
Aux cours actuels, les actions ne rapporteront rien, dividendes réinvestis, avant 12 ans. Et entre temps, il y aura eu des accès de faiblesse comme en 2000 et 2007/2008/2009.
Inciter à la capitalisation dans les conditions présentes est un vol, un hold-up. Cela ne servirait qu’à fournir un parachute boursier aux ultra-riches et aux financiers – l’équivalent de leur offrir un put, une option de vente.
Quant à l’immobilier, il ne rapporte plus rien en réel et sa valorisation fragile suppose une forte accélération de l’inflation et des revenus locatifs, ce qui est exclu sauf si les salaires dérapent fortement. Auquel cas le marché financier s’effondrerait.
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]