** Au cours des dix-huit derniers mois, le pétrole n’a cessé d’augmenter, mais les sociétés de placement dans le secteur du pétrole et du gaz n’ont pas suivi le mouvement — notamment au Canada. Ces titres à rendement élevé qui avaient autrefois beaucoup de succès ont perdu toute popularité fin 2006, lorsque le gouvernement canadien a brusquement décidé de ne plus les exonérer d’impôts sur les bénéfices.
– La nuit d’Halloween, en 2006, le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a annoncé la mise en place de l’abominable "Plan d’équité fiscale", qui décrétait que les sociétés de placement exonérées d’impôts devraient désormais payer un impôt régulier sur les bénéfices des sociétés, à hauteur de 34%. La seule bonne nouvelle, c’est que les sociétés de placement existantes n’auront à payer cet impôt qu’à partir de 2011.
– Au Canada, les structures de placement fonctionnaient auparavant de la manière suivante : le revenu était reversé aux actionnaires sans qu’aucun impôt sur les bénéfices ne soit prélevé. Les sociétés de placement étaient donc encouragées par ce système à reverser le plus de bénéfices possibles à leurs actionnaires, ce qui fait que ces sociétés (surtout celles du secteur des énergies) sont devenues très populaires parmi les investisseurs qui souhaitaient recevoir un revenu régulier.
– Mais la "surprise d’Halloween" de Flaherty a changé la donne. Les sociétés vont désormais devoir reverser un tiers de leurs revenus au gouvernement, plutôt que d’utiliser cet argent pour verser des dividendes ou investir dans la production future de pétrole et de gaz.
** Bien évidemment, la nouvelle a immédiatement fait chuter le cours des sociétés de placement, et il n’est pas remonté depuis, malgré l’augmentation du prix du pétrole. Avant cette annonce, le cours de la plupart de ces sociétés du secteur de l’énergie fluctuait au même rythme que le prix du pétrole, puisqu’une augmentation ou une chute du prix du pétrole affectait directement la valeur des titres des sociétés. Depuis l’annonce, le cours de la plupart des sociétés a amorcé une baisse progressive, malgré une augmentation de plus de 50% du prix du pétrole — qui est passé de 60 $ à 100 $ le baril.
– Cette divergence présente selon nous une irrésistible opportunité de placement. Les sociétés vont sans aucun doute perdre une partie de leur cash-flow en payant les impôts. Mais il existe deux compensations plutôt positives. La première, c’est que ces changements ne vont pas être mis en place avant 2011, et que d’ici là, ces sociétés vont continuer à produire des dividendes intéressantes. La deuxième, c’est que ces sociétés n’ont subi aucun autre changement, ni dans ce qu’elles possèdent, ni dans ce qu’elles vont produire à l’avenir. La seule chose qui ait changé, c’est le prix du pétrole, qui a fortement augmenté.
– Grâce à cette montée en flèche du prix du pétrole, nombre de ces sociétés de placement valent sûrement PLUS aujourd’hui que lorsqu’elles ont perdu leur statut d’exonérées…