Si ce gouvernement déployait autant d’énergie pour réduire ses dépenses qu’il en met pour créer de nouveaux impôts, notre pouvoir d’achat s’envolerait.
Au menu du jour, la « taxe sur les géants du Net ». La France, seule contre le monde. Que leur est-il reproché ? De ne pas payer assez d’impôts en France grâce à de l’optimisation fiscale.
Quand vous vous appelez Google, Facebook, Apple ou Amazon, que le chiffre d’affaires de votre entreprise se mesure en dizaines ou centaines de milliards d’euros et qu’elle opère dans presque tous les pays, vous avez les moyens de vous offrir un bataillon d’experts fiscalistes pour déjouer les réglementations et barrières des bureaucrates nationaux.
La rage de l’impôt prend alors nos étatistes qui y voient un « manque à gagner ». Ils ont donc prévu une taxe de 3% frappant le chiffre d’affaires réalisé en France issu de la publicité en ligne, de l’utilisation des données personnelles et des ventes réalisées sur les sites d’intermédiation ou de mise en relation (AirBnB, Leboncoin…).
Mais il ne faut pas oublier qu’un impôt ou une taxe est toujours en définitive payé par quelqu’un : les actionnaires, les salariés, les fournisseurs ou les clients. En l’occurrence, ce sera surtout les clients. Plus de la moitié sera payée directement par les consommateurs desdits services en ligne, et 40% par les PME françaises qui font appel aux sites d’intermédiation et qui répercuteront ensuite ces frais à leurs propres clients. Et voilà comment votre pouvoir d’achat se retrouve encore rogné.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, sur le sujet :
« Nous voulons bâtir la fiscalité du XXIème siècle, celle qui repose sur la valeur qui existe aujourd’hui : les données qu’il est impératif de taxer pour avoir un système fiscal efficace et financer nos services publics, nos écoles, nos crèches et nos hôpitaux ».
Psssttttt, Bruno, pour bien faire pleurer dans les chaumières, tu aurais pu rajouter les hospices ou Ehpad, un petit couplet sur les orphelinats et tu as oublié les chatons.
Honnêtement, tu crois qu’on gobe encore ce genre de boniments. Tu n’as pas assez avec tes 273,5 Mds€ de recettes fiscales auquel s’ajoute ton honteux déficit programmé ? Tu as bien regardé dans le rapport de la Cour des comptes si tu ne pouvais pas gratter un petit 500 M€ en supprimant quelques gâchis, avant de vouloir nous les prendre ?
« C’est aussi une question de justice fiscale. Les géants du numérique paient 14 points d’impôts de moins que les PME européennes. Qu’ils paient moins d’impôts en France qu’une très grosse boulangerie ou qu’un producteur de fromage du Quercy, cela me pose un problème ».
Psssstttt, Bruno, j’ai la solution à ton problème : taxe moins la grosse boulangerie (la petite aussi) et le producteur de fromage du Quercy (ou d’ailleurs). Aligne la fiscalité par le bas, pas par le haut. Tu auras moins de problème de bonnets rouges ou de gilets jaunes, moins d’heures supplémentaires pour la police et la gendarmerie, moins de frais pour remettre les voies publiques en état, moins besoin d’effectifs pour garder les résidences privées des huiles de ton gouvernement le samedi.
Ta « justice fiscale », c’est un truc d’illusionniste. La justice n’a pas besoin d’adjectif, elle n’est ni « fiscale », ni « sociale ». La justice, c’est simplement l’égalité devant la loi, une loi simple, claire, compréhensible, valable pour tout le monde, sans passe-droit, sans privilège, sans niche, sans taxation-subvention.
Bruno, je te rappelle que nous sommes champions du monde des impôts mais que :
- notre enseignement (qui nous coûte un max de pognon) ne cesse de se dégrader
- nous sommes médaille de bronze du chômage dans l’Union européenne
- nous chutons régulièrement en termes de puissance économique
Tu crois honnêtement que ta taxe GAFA à 500 M€ va changer les choses ?
Et puis, Bruno, franchement, ça ne t’inquiète pas d’avoir raison seul contre tous (OCDE, G7, Union européenne) car les autres pays ne nous suivent pas ?
Bruno, ton slogan c’est « pour vivre heureux, vivons taxés », ou tu as autre chose à proposer ?