Un panorama international de toutes les politiques qui ne marchent pas, sauf pour transférer plus d’argent et de pouvoir aux initiés.
Nous sommes en voyage… tentant de relier les points entre ce que nous voyons de nos propres yeux… ce que pensent la plupart des gens… et comment cela affecte notre monde financier. Voici ce que nous avons constaté à ce stade :
Toutes les politiques publiques farfelues rêvées par les activistes américains ont déjà été tentées ailleurs — barrières douanières, taxes, racket des riches, protection des pauvres ; guerre contre la pauvreté, les drogues ou le terrorisme ; récompense des compères ; relances, déficits, impression monétaire, taux négatifs, gabegies à domicile, usines à gaz militaires, contrôle des prix…
Et les résultats sont prévisibles : un gâchis… ou un désastre.
Le vieux système « eux contre nous » est toujours une arnaque. Les gens sont uniques, avec des milliers de cultures… de coiffures… de religions… de passe-temps… d’entreprises… de préjugés… de commerces… et d’intérêts financiers. Monter un groupe contre un autre ne fait que permettre au troisième groupe — celui qui a le vrai pouvoir, les initiés — de gagner aux dépens du public.
Les Etats-Unis suivent des politiques et des programmes qui ont déjà été tentés à maintes reprises. Ils ne rendront pas sa grandeur à l’Amérique ; ils la maintiennent simplement sur la voie de la catastrophe… qui passe par le Japon et l’Argentine.
L’échec de la taxation des riches
Ces dernières semaines, les démocrates américains ont proposé plusieurs mesures de taxation des riches. Cela marque un profond revirement par rapport à l’époque Reagan, Tea Party, anti-taxes. Pas tant les propositions elles-mêmes que le large soutien dont elles bénéficient. Le Fiscal Times :
« Augmenter les impôts pour les riches reste incroyablement populaire, selon un nouveau sondage SurveyMonkey mené pour le New York Times — et près de deux tiers des électeurs disent que le gouvernement devrait essayer de réduire les inégalités.
‘Près de deux tiers des démocrates affirment qu’il est illégal d’avoir un système économique où certains ont des milliards de dollars tandis que d’autres ont très peu’, rapportent Ben Casselman et Jim Tankersley, du New York Times« .
Pourquoi les taxes sur les riches seraient-elles soudain si populaires ? Facile… les classes moyennes pensent qu’on les a trompées. Nombre de gens pensaient que Donald J. Trump corrigerait cela — et maintenant, ils se tournent vers le Code des impôts.
Est-ce qu’une réforme fiscale améliorera vraiment le sort des gens, cependant ?
En France, par exemple, on a toutes les taxes possibles et imaginables. Rendent-elles l’économie plus solide ? Créent-elles plus d’emplois ? Rendent-elles la société plus équitable ? C’est ce que vous pensez ? Dites-le aux gilets jaunes qui incendient des voitures ! Le chômage est à 9%. Les riches sont toujours riches. Et le gouvernement court toujours désespérément après les recettes fiscales.
Pendant de nombreuses années, nous avons déclaré nos revenus en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis simultanément. Les systèmes fiscaux étaient si complexes — avec de nombreux pièges pour les imprudents — que nous avons sans le moindre doute commis de coûteuses erreurs. Mais nous avons remarqué que, même s’ils étaient tous très différents, ils étaient aussi très similaires.
Les Etats-Unis prélevaient environ 50% (au niveau fédéral, local, etc.) de nos revenus, tandis que les Français étaient à 70% environ. Mais les Français vous en donnaient plus pour votre argent — notamment des soins de santé complets (qui semblaient fonctionner plutôt bien)… et une éducation gratuite.
Si l’on ajoutait ce que nous payions pour notre mutuelle santé et l’éducation de nos enfants à ce que nous versions à l’Etat américain, le résultat n’était pas très différent de celui de la France.
L’échec de la redistribution « équitable »
Selon Alexandria Ocasio-Cortez et les démocrates, ce n’est pas qu’une question d’argent ; c’est une question d’équité. Nous ne savons pas selon quel principe équitable qu’il faudrait prendre plus à une personne qu’à une autre.
Et si l’on observe le système européen, que les démocrates américains érigent en modèle, on peut constater que si les riches paient plus, il en va de même pour la classe moyenne. En France, la TVA est de 20%. C’est un impôt « régressif », c’est-à-dire qu’il mobilise une part croissante de vos dépenses à mesure que votre revenu baisse.
Les Français ont essayé d’adoucir un peu cela pour les plus pauvres en abaissant la TVA à seulement 5,5% sur les produits alimentaires, mais cette taxe reste une grosse partie du budget d’une famille moyenne.
Qu’est-ce qui est mieux ? Le système français ou le système américain ? Si nous avions notre mot à dire, nous préférerions moins de taxes, plutôt que plus.
Mais dans les deux systèmes, les riches et leurs lobbyistes se débrouillent pour bien réduire leur imposition. Les pauvres n’ont pas d’argent : en France comme aux Etats-Unis, la moitié la plus pauvre du pays ne paie pas d’impôt sur le revenu.
De sorte que c’est la classe moyenne qui endosse le fardeau. On a beau bidouiller le système, ou passer de la taxation directe à la dette et à l’inflation, cela ne fait pas grande différence. D’une manière ou d’une autre, c’est la classe moyenne qui paie.
Les propositions du type « taxons les riches » servent principalement à distraire du calcul élémentaire. Plus les autorités s’en mêlent, à domicile ou à l’étranger, plus les classes moyennes devront payer. L’équité n’a rien à voir dans l’histoire.
Et c’est le système monétaire, non le système fiscal, qui a rendu les initiés aussi riches. Or ni les républicains ni les démocrates ne suggèrent de changer cela !
L’échec des politiques publiques et monétaires
Cela ne se limite pas aux propositions fiscales ; toutes les propositions de politique publique, qu’elles proviennent des conservateurs ou des progressistes, sont bidons. Chacune d’entre elles n’est qu’un moyen supplémentaire de saigner plus encore la classe moyenne.
Que dire du Green New Deal ? Là encore, les Français ont de l’avance. Ils appellent cela la « Transition écologique et solidaire » — dans ce cadre, ils sont censés avoir entièrement renoncé aux moteurs à combustion interne d’ici 2050.
Une partie de ce programme comprend une lourde taxe sur le diesel, qui a provoqué les manifestations de ces dernières semaines. Ce n’est rien d’autre qu’une manière d’augmenter les impôts en prétendant que cela rendra la planète « plus verte ».
Les taux négatifs ? Le Japon les utilise depuis des années. Vous avez remarqué une hausse radicale du PIB japonais ? Non ? Et que voyons-nous là ? Trente ans après le krach, les actions nippones sont encore 50% inférieures à leur sommet. Un taux d’intérêt négatif n’est, lui aussi, rien de plus qu’une taxe supplémentaire sur les épargnants… et un autre cadeau pour les riches.
L’échec des barrières douanières
M. Smoot et M. Hawley ont tenté le coup aux Etats-Unis dans les années 1930. Pas franchement un succès. Aujourd’hui, le Gabon, le Bénin, la République Centrafricaine, le Congo et le Tchad appliquent tous des taxes douanières de plus de 10%. Hong Kong, Singapour, la Suisse et le Canada ont tous des taxes douanières de moins de 2%, voire inexistantes. A quel groupe préféreriez-vous appartenir, cher lecteur ?
La taxe douanière moyenne baisse depuis au moins un quart de siècle, pour arriver à 2,59% seulement. Vous pensez qu’une guerre douanière va rendre sa grandeur à l’Amérique ? Peu probable.
Une taxe douanière n’est rien de plus qu’un impôt pour les consommateurs… et un transfert de richesse supplémentaire des outsiders vers les initiés qui contrôlent le gouvernement.
L’échec des relances
Quasiment tous les pays s’y sont essayé. Les initiés prétendent stimuler l’économie en affaiblissant la devise. Ce qui se passe en réalité, c’est que les autorités (et leurs compères initiés) impriment autant d’argent qu’elles le souhaitent, tandis que la monnaie des citoyens ordinaires disparaît dissoute dans l’inflation.
Le Venezuela est probablement premier de la classe en la matière, avec une inflation à 1,3 million de pourcents. Et comment va l’économie ?
Les jeunes quittent le pays aussi vite qu’ils le peuvent. Ceux qui restent sont désespérés — et ne parviennent même pas à se nourrir correctement.
Peu importe la politique publique que vous choisissez : il existe forcément quelque part un précédent frauduleux.
« Nous » devrions faire ceci, dit un groupe. « Nous » devrions faire cela, dit un autre. Mais ne vous attendez pas à ce qu’une de ces propositions, quelle qu’elle soit, rende sa grandeur à l’Amérique (ou à tout autre pays). Quel que soit le miracle promis, le résultat, en réalité, est toujours un transfert de richesse, de pouvoir et de statut vers les élites qui prennent les décisions.
Rendez-vous demain : nous verrons pourquoi le « eux » est lui aussi toujours frauduleux.