Jerome Powell a abandonné les politiques monétaires de contrôle par les taux de crédit. La prochaine déferlante sera de la création monétaire pure comme au Venezuela.
Peut-être qu’avec le recul cette dernière semaine de janvier 2019 apparaîtra comme décisive dans l’histoire monétaire et financière.
Jerome Powell a en réalité admis qu’il n’y aurait jamais de normalisation des taux d’intérêt de la part de la banque centrale américaine.
Ce faisant, comme l’indique Bill, la Fed renonce à contrôler le cycle du crédit par les taux d’intérêt.
« Dans les faits, que la Fed a perdu le contrôle des taux d’intérêt et du cycle du crédit. Elle ne peut lutter ni contre l’excès de crédit avec des taux plus élevés, ni contre une pénurie de crédit avec des taux plus bas ».
En réalité, la Fed n’a jamais vraiment lutté contre l’excès de crédit. Depuis 1980, les taux d’intérêt ne suivent qu’une pente : la baisse. La multiplication du crédit, sans aucune contrepartie d’épargne existante, est une des caractéristiques du système monétaire et financier en vigueur depuis 1971.
Au lieu de laisser les acteurs de l’économie se débrouiller pour à chaque instant décider de la proportion entre épargne et consommation, gouvernements et banques centrales déclenchent des politiques de relance favorisant la seule consommation.
C’est ce qui fait que le capitalisme est à tort accusé de déviance consumériste, comme l’explique Ryan McMaken, du Mises Institute.
« L’épargne est nécessaire pour maintenir, améliorer, inventer, développer et construire les machines et les usines qui sont à la base de notre prospérité. Sans cette infrastructure industrielle financée par l’épargne, nous serions tous obligés de retourner travailler dans les fermes et survire dans des taudis.
Certains répondront que ‘sans consommation, les entreprises ne pourront pas écouler les produits qu’elles fabriquent, et tout le système s’effondrera !’
Il est en effet exact de dire que l’économie a besoin à la fois de consommation et d’épargne pour fonctionner normalement. Mais aucune des deux n’a plus d’importance que l’autre. Heureusement, le marché possède un mécanisme d’autorégulation permettant d’équilibrer l’épargne et l’investissement : les taux d’intérêt ».
Le mécanisme d’autorégulation a été faussé par les banques centrales, par le recours à une monnaie factice qui n’est plus adossée à l’or et par le créditisme, système dans lequel les crédits n’ont plus besoin d’être adossés à de l’épargne existante.
Toutefois, lorsque la Federal Reserve a fait part de sa décision en cette fin janvier 2019, l’once d’or a sursauté, passant de 1 310 $ à 1 330 $, le dollar chutant.
En réalité, il n’y a que dans l’esprit embrumé des tenants de la MMT (modern monetary theory) que la monnaie tire sa valeur d’une estampille d’un Etat quelconque.
Dès que les choses deviennent sérieuses, on en revient à l’or.
Le Figaro du samedi 2 février :
« Alors que Juan Guaido tente de bloquer tous les avoirs de l’administration vénézuélienne dans le monde, les Émirats Arabes Unis seraient en passe de racheter 15 tonnes d’or à Caracas. La transaction se ferait en euros pour éviter un blocage de Washington. Les Émirats Arabes Unis, alliés de Washington, pourraient ainsi donner un ballon d’oxygène au gouvernement Maduro, après l’annonce de la Maison Blanche de sanctions qui consistent à boycotter le pétrole vénézuelien, dont ils sont l’un des principaux clients.
En 2018 le Venezuela a exporté quelque 23 tonnes d’or en Turquie pour un montant d’environ 900 m€. De quoi permettre à Caracas de renflouer ses caisses en période de sanctions. De quoi aussi aider financièrement la Turquie…
Ces échanges commerciaux ont également un autre avantage : ils permettent de contourner les mesures de rétorsion économique, voire une saisie des stocks jusqu’ici détenus dans des banques centrales occidentales »…
De tout ce micmac alambiqué, il ressort que :
- Le gouvernement Maduro vend de l’or contre des euros
- Les Émirats Arabes Unis sont acheteurs de cet or
- La Turquie aussi
- La confiance ne règne plus vis à vis de l’or confié en garde aux banques centrales occidentales
Bref, la monnaie sans estampille d’Etat mais qui garde sa valeur en cas de crise monétaire, c’est l’or.
Voici les évolutions des cours de l’or exprimés en dollar et en euro depuis 2004. Pensez-vous vraiment que tout est rentré dans l’ordre avec la multiplication des euros et des dollars sous forme de monnaie ou de crédit depuis 2008 ?
Evolution de l’or coté en euro depuis juin 2004
Evolution de l’or coté en dollar depuis juin 2004
La prochaine déferlante sera de la création monétaire pure, ce qui provoquera une fuite devant la monnaie.
Si vous pensez cela, il serait sage d’acquérir maintenant un peu d’or, de cette monnaie qui ne tire pas sa valeur d’une quelconque estampille d’Etat et qu’on ne peut pas multiplier à l’infini.
Mais je vous conseille malgré tout des pièces ayant cours légal. Car l’estampille d’Etat, dans ce cas, leur confère un statut bien particulier qui vous permet de ne pas vous faire massacrer fiscalement.