Quand on vole votre temps, on vole votre vie. La bureaucratie s’emploie à nous faire perdre du temps — c’est son aspect le plus nuisible.
Nous sommes arrivé au Nicaragua hier.
Ce que nous apprécions chez ce vieux Billy, le chien aveugle de notre fille, c’est sa manière de supporter ses afflictions avec grâce – ce qui est le mieux que chacun d’entre nous puisse faire.
Il n’exige pas de traitement spécial. Il ne s’attend pas à monter dans l’avion en premier, ni à trouver une place de parking réservée en sortant de l’aéroport. Il n’est pas devenu si gras qu’il ne peut pas traverser le terminal sur ses propres pattes.
Non : il fait de son mieux et compte sur la bonté des étrangers lorsqu’il en a besoin. Non seulement cela l’aide à aller là où il le souhaite, mais cela donne à ses amis humains une chance de faire preuve d’une authentique gentillesse.
Il offre également un peu de réconfort à ceux d’entre nous qui sont forcés de subir les ignominies habituelles du transport aérien moderne…
La vie, c’est du temps
Parmi lesdites ignominies infligées à un voyageur fatigué aux Etats-Unis, on trouve la TSA, l’Agence américaine de la sécurité des transports. Elle part du principe qu’un passager qui n’a pas été correctement inspecté par la TSA a plus de chances de faire exploser un avion que quelqu’un que l’on a fouillé de fond en comble.
Où sont les preuves de cela ? Il n’y en a pas la moindre.
En ce qui nous concerne, nous causons rarement la pagaille à bord d’un vol commercial. Ce n’est qu’après avoir été tripoté sous toutes les coutures que nous envisageons de le faire.
En ce qui concerne les statistiques, le taux d’incidents violents impliquant des avions était minuscule avant la TSA. Il l’est toujours.
Un test au moins semble indiquer que la TSA ne fait aucune différence de toute façon ; les gens peuvent encore faire passer des armes au nez et à la barbe des équipes de « sécurité »… et pourraient toujours causer des gros dégâts en vol s’ils le voulaient.
Les partisans de la TSA me répondront : « si nous ne sauvons ne serait-ce qu’une seule vie, cela en vaudra la peine ». Vraiment ?
La vie, c’est du temps. Une existence moyenne dure environ 613 000 heures, y compris le temps de sommeil.
Dans la mesure où l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) affirme que près de 2,6 millions de personnes s’envolent tous les jours, passant chacune 15 minutes à attendre le feu vert de la TSA, le temps perdu au total doit représenter environ 380 existences entières chaque année.
Nous ne savons pas si la TSA a sauvé une seule vie un jour.
Nous savons en revanche, à peu près, qu’elle a anesthésié environ 6 840 voyageurs sur les 18 dernières années. Sans compter les 57 000 employés de la TSA dont les carrières sont gâchées à mal faire une chose qui ne vaut probablement pas la peine d’être faite tout court.
Lutte de pouvoir au Nicaragua
Mais passons à autre chose : une rapide mise à jour de ce qui se passe ici.
Comme vous le savez, le Nicaragua, à l’instar du Venezuela, est en proie à une lutte de pouvoir. La cause immédiate, c’est une augmentation d’impôts. Mais le problème est bien plus profond…
Lorsque nous sommes arrivé à l’aéroport hier, il y avait très peu de monde. Les rues étaient calmes, le trafic était rare.
Des ordures jonchaient les rues. Du béton armé rouillé encombrait les chantiers en construction. Des bœufs tiraient des chariots — comme toujours. Une cahute au bord de la route indiquait « salon de beauté ».
Des chauffeurs dormaient dans des hamacs tendus sous leurs camions — comme toujours.
« On ne dirait pas que le pays est au bord de la guerre civile », avons-nous dit au conducteur.
« Non… et pourtant, c’est bien le cas ».
Nous n’avons pas eu besoin de beaucoup l’encourager pour qu’il nous en dise plus.
« Le problème est politique. Le gouvernement actuel est corrompu. Tout le monde le sait. Mais il n’y a aucun moyen de nous exprimer par le biais de notre [Congrès]. Il est dominé par les sandinistes [le parti qui contrôle le gouvernement].
« Pour l’instant, environ 300 personnes ont été tuées lors de manifestations, et personne ne sait combien ont été prises et ‘escamotées’ par le gouvernement. C’est bien ça le problème : on ne sait rien. On ne sait pas ce qui se passe.
« On dirait qu’Ortega [Daniel Ortega, le président] essaie d’apaiser les choses en ajustant sa proposition d’impôts de manière à ce qu’elle affecte plus les riches que le citoyen lambda.
« Et un groupe d’Européens est venu à Managua cette semaine. Ils ont dit à Ortega qu’ils ne lui donneraient plus d’argent tant que le gouvernement n’ouvre pas de dialogue avec le peuple et tente de rétablir sa légitimité. Mais ce sera clairement une mascarade… »
Le temps et le travail reprendront le dessus
Plus tard, un vieil ami nous a fait son compte-rendu :
« Personne ne sait rien », a-t-il commencé. « Les rumeurs pullulent. On entend dire qu’Ortega fait du trafic de drogue avec les généraux vénézuéliens. Ensuite, on raconte qu’il est prêt à jeter l’éponge. On entend des choses, on ne sait pas lesquelles croire.
« Voilà l’essentiel, en ce qui me concerne : tôt ou tard, ce gouvernement va partir. Le Nicaragua, lui, sera toujours là. Ensuite, toute cette région va se relever… en partie grâce au travail que vous avez accompli.
« Quiconque vient se rend compte que c’est un paradis. Par ici [nous sommes sur la côte sud, loin de Managua], ça a toujours été très paisible. Nous n’avons pas eu le moindre problème. Je parie donc que quand Ortega partira, les touristes reviendront et ce sera un vrai boom ».
Les vagues s’écrasaient contre les rochers la nuit dernière, tandis qu’un soleil rougeoyant sombrait dans l’océan — comme toujours. Quelques surfeurs ont continué à s’ébattre dans les flots jusqu’à la nuit tombée.
Il n’y a plus beaucoup de Norteamericanos dans les parages. La mauvaise presse leur fait peur. Mais l’un d’entre eux s’est arrêté pour nous saluer. Vêtu d’un short et de sandales, il nous a dit :
« Cela fait des années que je vous lis ».
« Eh bien, toutes mes excuses… »
« Non, non… inutile de vous excuser. C’est à cause de vous que je suis ici. Et j’adore ça. Je viens depuis 2004.
« J’ai acheté une propriété près de la plage. Je suis à la retraite, donc je peux passer les hivers ici. J’ai envoyé une photo de moi sur la plage à mon fils, dans le Michigan. Il m’en a envoyé une en retour… il était habillé comme Nanouk l’Esquimau.
« Le pauvre diable ».
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Concernant la sécurité des aéroport, la solution est simple : privatiser les aéroports, ou laisse les compagnies aériennes s’occuper de la gestion des portiques. Ainsi sur certains voles elles pourront proposer aux passages un passage express non sécurisé, sur d’autre un passage sécurisé mais plus long. Les passagers choisiront entre le temps et la sécurité.
Bill, vous écrivez « Comme vous le savez, le Nicaragua, à l’instar du Venezuela, est en proie à une lutte de pouvoir. La cause immédiate, c’est une augmentation d’impôts. Mais le problème est bien plus profond… ». En effet, bien plus subtil dirais-je, l’ayant déjà abordé pour le Vénézuela. Les sanctions et la corruption comme arme de guerre pour détruire un pays, donc son peuple sans aucun scrupule.
Les Etats-Unis ont imposé en juin 2018 des sanctions diplomatiques contre plusieurs responsables du Nicaragua, notamment au sein de la police, pour des violations des droits de l’Homme et un travail de « sape de la démocratie ». Ces restrictions à l’octroi de visas américains visent également des responsables municipaux et un responsable du ministère de la Santé, et parfois des membres de leur famille, a déclaré le département d’Etat américain dans un communiqué. Le texte ne révèle ni l’identité ni le nombre des personnes concernées en raison de la confidentialité sur les visas prévue par la loi américaine. Des manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega, violemment réprimées par les autorités, ont fait plus de 130 morts depuis le 18 avril, selon le bilan du Centre nicaraguayen des droits de l’Homme. Etc. on connaît la chanson.
La porte-parole du département d’Etat Heather Nauert dénonçait dans le communiqué « la violence politique perpétrée par la police et des voyous progouvernementaux contre le peuple du Nicaragua, notamment des étudiants ». Cela « démontre un mépris flagrant pour les droits de l’Homme qui est inacceptable »!
Pour Washington, il s’agit d’envoyer « un message clair »: « ceux qui violent les droits de l’Homme et sapent la démocratie ne sont pas les bienvenus aux Etats-Unis », tandis que les sanctions « ne visent pas le peuple du Nicaragua ». « Les Etats-Unis continuent d’appeler à la fin de la violence et soutiennent les négociations pacifiques pour sortir de la crise », ajoute Heather Nauert, sans exclure des « mesures supplémentaires si nécessaire ». Bla bla bla, les éternels atermoiements de l’Empire US.
Je veux juste rappeler des faits qui n’ont jamais été rapportés par les médias mainstream:
M. De Zayas, ancien secrétaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies(CDH) et expert en droit international, était interviewé par « The Independent » à la suite de la présentation de son rapport sur le Venezuela au CDH en septembre 2018. Il a déclaré que depuis sa présentation, le rapport avait été ignoré par l’ONU et n’avait pas déclenché le débat public qu’il estimait mériter dans aucun média et relayé par aucun pays occidental dit « démocratique »!
Ce rapport disait:
« Les sanctions tuent », a-t-il déclaré à The Independent, ajoutant qu’elles pesaient lourdement sur les couches les plus démunies de la société, provoquaient manifestement la mort par des pénuries de nourriture et de médicaments, conduisaient à des violations des droits humains et visaient à imposer un changement économique dans une « démocratie soeur ». Lors de sa mission d’enquête dans le pays à la fin de 2017, il a constaté que la dépendance excessive à l’égard du pétrole, la mauvaise gouvernance et la corruption avaient durement frappé l’économie vénézuélienne, mais que la « guerre économique » pratiquée par les Etats-Unis, l’Union européenne et le Canada était un facteur important de la crise.
Les quatre facteurs – pétrole, mauvaise gouvernance, corruption et sanctions – ne sont pas sans lien l’un avec l’autre. Le fait que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde en fait une cible pour l’impérialisme américain. Pas simplement pour « prendre leur pétrole » comme le souhaite Trump, mais pour des raisons géopolitiques. Ce dessin résume à lui seul « La politique du big stick du Président Theodore Roosevelt » plus que jamais actuelle pour les Caraïbes comme pour l’Amérique du Sud : https://journals.openedition.org/etudescaribeennes/docannexe/image/5739/img-1-small580.jpg
En plus d’assurer un contrôle géopolitique total sur le bassin des Caraïbes et de faire face au socialisme de manière idéologique, les Etats-Unis veulent acquérir une influence prédominante sur le Venezuela afin de l’intégrer dans une structure parallèle à l’OPEP permettant de contester l’accord conjoint OPEP russo-saoudien publié fin 2016 en prévision de la formation d’un cartel des « Pays exportateurs de pétrole de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud » (NASAPEC). Cette entité fonctionnerait comme une composante énergétique de « La forteresse Amérique » et aurait le potentiel d’exercer de fortes pressions à long terme sur le marché pétrolier international aux dépens de la Russie et de l’Arabie saoudite.
Depuis George W. Bush, chaque administration américaine a introduit des sanctions supplémentaires contre le Venezuela. Les sanctions les plus mordantes sont les sanctions financières qui rendent l’achat des importations nécessaires extrêmement difficile. Tous les Etats soumis à de telles sanctions, l’Irak sous Saddam Hussein, la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie, le Venezuela, le Nicaragua (et bien d’autres pays…) doivent tenter de les contourner.
La contrebande, à laquelle les gouvernements s’opposent généralement, devient soudainement une nécessité. Les hommes d’affaires ou les militaires de confiance du gouvernement se voient proposer des monopoles s’ils sont capables d’importer des marchandises sanctionnées. Le risque pour ces personnes est souvent élevé, mais la récompense l’est aussi. La position de monopole leur permet d’exiger des bénéfices exorbitants. La corruption politique existe dans tous les pays, mais les sanctions ont tendance à la multiplier.
Le professeur d’Oklahoma, Joshua Landis, Director of the Center of Middle East Studies, disait ceci le 27 janvier 2019:
« Concernant les sanctions contre la Syrie en tant qu’instrument permettant de punir ou d’affaiblir le régime, un ami syrien, dont la vaste famille a longtemps travaillé sur les itinéraires de contrebande en Syrie, a averti que cela ne faisait que renforcer et enrichir les gros bonnets du régime. »
Il rajoute: « C’est amusant que je ne puisse pas l’écrire publiquement, la sanction a entraîné une augmentation de la contrebande. Les passeurs n’ont jamais gagné autant d’argent qu’aujourd’hui. Qui sont ces contrebandiers? Les figures du régime, leurs proches et leurs amis. Les sanctions leur permettent d’accumuler des richesses dans des quantités dont ils n’ont jamais rêvé. Leur influence a augmenté d’autant. Même si je veux exporter une paire de chaussures, je ne le peux pas. Je dois payer l’agent de sécurité de la 4ème division pour obtenir une licence d’exportation ou d’importation de la Chine. Je ne paye pas qu’une fois, mais deux fois, et il en va de même pour les douanes.
Dire que les sanctions sont inefficaces et touchent principalement les civils est un euphémisme. Les sanctions augmentent le pouvoir et enrichissent directement les membres du régime. Regardez la liste des sanctions, les personnes sur la liste étaient toutes millionnaires avant 2011, maintenant elles sont milliardaires. »
Les sanctions entraînent toujours une hausse des prix dans le pays ciblé. Elles détruisent la classe moyenne et dévastent les pauvres : Le résultat, a déclaré l’homme d’affaires basé à Damas, Naji Adeeb, est que les propriétaires d’entreprises légitimes sont punis tandis que les proches collaborateurs de l’Etat, y compris ceux nommés dans les sanctions, sont toujours en mesure de réaliser des transactions pour des centaines de millions de dollars. « Vous avez juste besoin de beaucoup plus de ressources pour faire beaucoup moins, et si vous effectuez une transaction aujourd’hui, vous ne savez pas si vous pourrez le faire à nouveau dans un mois », a déclaré Adeeb. « C’est un environnement dans lequel seuls les escrocs et les mafiosis peuvent prospérer! »
Les Etats-Unis accusent le gouvernement du Venezuela (ou du Nicaragua… ou autre qui lest leur cible) d’être corrompu. Il déplore que 2 millions de personnes environ aient fui le pays. Mais ces phénomènes sont en grande partie les conséquences de la guerre économique menée contre le pays.
Les sanctions ne peuvent atteindre le but recherché que lorsque l’entité ciblée change ses habitudes et obtient ainsi un allègement des sanctions. Mais les sanctions contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et le Venezuela ou le Nicaragua en l’occurence étaient, ou sont, toutes destinées à provoquer un changement de régime. Les responsables de ces pays devraient se suicider, ou au moins abandonner leurs fonctions, pour obtenir un allègement des sanctions. Ils n’ont aucune incitation à faire cela. De larges sanctions contre un pays rendent le peuple plus dépendant de son gouvernement. Elles permettent aux responsables d’augmenter leur pouvoir.
Il est donc évident que ces sanctions sont conçues pour détruire des pays et non pour atteindre un objectif prétendu des « Droits de l’homme », de « Démocratie » ou même de changement de régime. Ce sont des guerres d’agression par d’autres moyens: « Les sanctions américaines sont illégales au regard du droit international car elles n’ont pas été approuvées par le Conseil de sécurité des Nations Unies », a déclaré M. de Zayas, expert en droit international et ancien avocat auprès du Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
« Les sanctions et les blocus économiques modernes sont comparables aux sièges des villes à l’époque médiévale. Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non pas des villes, mais des pays souverains », a déclaré M. de Zayas dans son rapport.
Les sièges et les sanctions seuls parviennent rarement à atteindre les objectifs visés. Les sièges médiévaux se terminaient généralement lorsque l’assaillant cédait, ou avec l’assaut et le pillage de la ville. Les sièges et les sanctions sont les moyens d’affaiblir la cible pour permettre ensuite une attaque totale plus facile. Pendant treize ans, les sanctions les plus brutales ont été imposées à l’Irak. Il fallait encore une guerre à grande échelle pour faire tomber Saddam Hussein. Et la guerre ne s’est même pas terminée là.
Merci. Je pense que la situation au Nicaragua vous semble plus claire maintenant? 😉
Bill, pour votre information: Localisée à Fort Benning, en Géorgie, l’école des Amériques est une école d’instruction militaire dédiée aux soldats latino-américains.
Depuis 2001, elle est connue sous le nom d’Institut pour la coopération en sécurité de l’hémisphère occidental.
De 1946 à 1984, l’école, située dans la zone du canal de Panama, a formé pas moins de 60’000 soldats et policiers en provenance de 23 pays d’Amérique latine. Parmi eux, certains se sont distingués par des crimes contre l’humanité, tels Leopoldo Gattieri, dictateur militaire argentin, et Manuel Noriega, militaire et homme d’Etat panaméen, homme de la CIA et notoire trafiquant de drogues.
Il est également fortement suspecté que cette école constitue un lieu d’entraînement aux méthodes de tortures, d’assassinats et de répressions, appliquées à des dizaines de milliers de personnes à travers l’Amérique latine.
Principales interventions étasuniennes en Amérique latine depuis 1950 (Ce document ayant été établi en 2016, n’y figurent pas le déploiement étasunien anti-constitutionnel en Equateur de 2018, ni la tentative de coup d’Etat en cours (et au long cours) contre Maduro au Venezuela):
1950 Puerto Rico (H.S. Truman)
Insurrection nationaliste mise en échec par la Garde Nationale.
1954 Guatemala (D.D. Eisenhower)
Coup d’État orchestré par la CIA contre le président Jacobo Árbenz, élu démocratiquement.
1961 Cuba (J.F. Kennedy)
Invasion de la Baie des cochons par des troupes en partie « anti-castristes » avec le soutien des USA. L’action est rapidement contrée par les forces de Fidel Castro et tourne au fiasco.
Embargo commercial, économique et financier.
1964 Panama (L.B. Johnson)
« Le jour des martyrs ». Les USA répriment durement la manifestation qui dénonce leur présence et leur contrôle de la zone du Canal. On compta 28 morts, 300 blessés et 500 arrestations.
1964 Brésil (L.B. Johnson)
Coup d’État militaire contre le président João Goulart avec le soutien des USA, dans le cadre de l’opération connue sous le nom de « Frère Sam ».
1965 République Dominicaine (L.B. Johnson)
Suite à la guerre civile dominicaine, intervention de « stabilisation », de crainte de voir émerger un nouveau Cuba.
1967 Bolivie (L.B. Johnson)
Ernesto Che Guevara est assassiné par le gouvernement bolivien avec l’aide de la CIA.
1973 Chili (R. Nixon)
Coup d’État du général Pinochet avec l’aide de la CIA et du gouvernement étasunien. Il s’ensuit une dictature militaire.
1975 Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Paraguay, Uruguay – Opération Condor (G.R. Ford)
Plan de coordination des actions et soutien réciproque entre les régimes dictatoriaux du cône Sud de l’Amérique, avec soutien des USA.
Constitution d’une sorte d’organisation clandestine pour la stratégie du terrorisme d’État, provoquant assassinats et disparitions de dizaines de milliers d’opposants aux dictatures ci-dessus. La majorité des victimes appartenaient à des mouvements de gauche.
1976 Argentine (G.R. Ford)
Coup d’État militaire soutenu par le gouvernement des USA. Commence une dictature militaro-civile caractérisée par le terrorisme d’État, à la source de 30.000 disparitions.
L’École des Amériques a également entraîné Leopoldo Gattieri, président de la dictature en 1981-1982, et à l’origine de la guerre des Malouines.
1980-1992 El Salvador (R.W. Reagan)
Au cours de la guerre civile du Salvador, soutien économique au gouvernement dans sa lutte contre le FMLN, d’orientation communiste.
1981- 1990 Nicaragua (R.W. Reagan)
Soutien financier et militaire à l’opposition les « Contras » contre le nouveau gouvernement « sandiniste », et orientation de leur lutte vers le terrorisme.
1989 Panama (G.H.W Bush)
Invasion du pays par 26 000 soldats pour capturer le général Manuel Noriega, accusé de trafic de stupéfiants par les USA. 3000 victimes environ.
1999 Colombie (W.J. Clinton)
Le Congrès des USA approuve un paquet d’aides pour la Colombie, destiné à soutenir l’armée et les hommes politiques du pays. La politique d’épandage aérien sur les champs de culture de drogue provoque un exode rural de plus d’1 million de paysans.
2002 Venezuela (G.W. Bush)
Coup d’État soutenu par les USA. Chavez récupère le contrôle du pays le lendemain.
2004 Haïti (G.W. Bush)
Renversement du président Jean-Bertrand Aristide, avec l’aide de la France et du Royaume-Uni, sous couvert de l’opération MINUSTAH [Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, NdT].
2009 Colombie (B. Obama)
Déploiement de troupes étasuniennes dans 7 bases militaires colombiennes, pour assurer un meilleur positionnement dans la lutte contre les narco-trafics.
2009 Honduras (B. Obama)
L’École des Amériques entraîne des soldats pour renverser le président Manuel Zelaya, démocratiquement élu.
2010 Costa Rica (B. Obama)
Sous prétexte de lutte contre le trafic de stupéfiants, le gouvernement du Costa Rica approuve l’entrée de 7000 marines, 46 navires et 200 hélicoptères.
2010 Haïti (B. Obama)
Tirant parti de l’affaiblissement de l’État par suite du séisme de magnitude 7.0, augmentation du nombre de soldats étasuniens occupant le pays.
J’espère vous avoir ouvert les yeux. 😉
Viva Nicaragua libre! No mas dictadura! La chute d’Ortega arrive bientôt