Tout va très bien dans le monde de l’argent factice et de la spéculation assistée par ordinateur… à trois détails près.
Le rebond des marchés financiers se poursuit et le sommet de Davos va s’ouvrir ; certains vont exposer leurs solutions pour corriger les problèmes qu’ils ont contribué à provoquer. Ce qui va permettre à d’autres de spéculer en toute connaissance de cause. Ainsi va la vie dans la sphère financière.
En parallèle, insidieusement, sournoisement, l’économie réelle continue parfois à vouloir se manifester. Mais tant que personne n’y prête attention, le jeu continue.
En Europe, la révision à la baisse des profits des entreprises dépasse les révisions à la hausse. La dernière fois que cela s’était produit avec une telle ampleur, c’était… en 2011, au début de la crise de la dette en euros.
Malgré cela, le prix des actions européennes remonte par rapport au plus bas de 2019.
Evolutions comparées de l’indice ERI (Earnings Revisions Index) de Citigroup (en rouge) et de l’indice actions Eurostoxx600 (en vert)
Même phénomène aux Etats-Unis où, en dépit des perspectives de bénéfices par action en baisse, la valorisation de l’indice S&P 500 continue sa progression entamée en début d’année.
Evolutions comparées des résultats prévisionnels (Earnings Per Share) (en rouge)
et de l’indice actions Standard & Poors 500 (en vert)
Enfin, en Chine, il commence à avoir du sang sur les murs du marché des obligations d’entreprise, comme le signale le Financial Times qui se fait l’écho des chiffres de l’agence de notation Fitch : 45 entreprises en défaut sur 117 obligations pour un montant de 16,3 Mds$.
La Banque du peuple a récemment procédé à des « injections d’argent » à des niveaux jamais vus même durant la crise financière de 2008 : 84 Mds$ mercredi 16 janvier puis 50 Mds$ jeudi 17 janvier. Quelque 134 Mds$ en deux jours.
Défauts d’entreprises de la Chine continentale
En valeur (en bleu et en rouge) et en nombre (lignes verte et violette)
Mais l’honneur du capitalisme de copinage chinois reste sauf : le taux de défaut des entreprises d’Etat (en rouge) est très modeste comparé à celui des entreprises privées (en bleu).
Il n’y a rien qu’un peu de fausse monnaie officielle ne puisse adoucir.
Toutefois, ces trois petits détails nous confortent dans notre stratégie en or. Les actions sont encore bien trop chères.
Nous attendons patiemment notre point d’entrée du siècle.