Nouvelle chute des actions et de l’immobilier, nouvelle baisse des taux de la Fed, 1 000 Mds$ de relance et de gabegies et les portes de l’enfer s’ouvriront enfin.
Commençons par une nouvelle qui nous vient de Bloomberg :
« Cette année, la dette gouvernementale américaine devrait augmenter au rythme le plus rapide depuis 2012, alors que l’économie, plus vigoureuse, ne parvient pas à suivre la marée montante de déficits sous l’administration Trump.
La dette publique totale en cours a grimpé à 1 360 Mds$, soit +6,6%, depuis le début 2018, augmentant de 1 900 Mds$ depuis que le président Donald Trump a pris son poste, selon les derniers chiffres du département du Trésor US. Ce dernier chiffre équivaut à peu près au PIB du Brésil ».
Le Dow a toutefois grimpé, les journaux parlant de « légers progrès » dans la guerre commerciale Chine/Etats-Unis.
Il est plus facile de déclencher une guerre que d’y mettre fin. Il se passe des choses qu’aucun des participants n’avait anticipées… qui mènent à d’autres choses encore… qui mènent à leur tour à de regrettables conclusions.
Dans le cas présent, nous sommes d’avis que l’équipe Trump cherche le moyen de laisser tomber la guerre en toute discrétion pour se tourner vers d’autres escarmouches attirant les gros titres.
Sauf que la Chine, après l’arrestation de la directrice financière de l’une de ses entreprises technologiques, montre désormais les dents… et réfléchit sans doute à des représailles qui permettraient malgré tout de maintenir son flot de produits à destination des Etats-Unis.
La guerre du shutdown
Parallèlement, les républicains cherchent un moyen de laisser tomber la guerre du shutdown avec les démocrates. Ils ont peur qu’un shutdown cause plus de dégâts dans leur camp que dans celui de leurs adversaires.
Mais qui peut reculer sans passer pour un idiot ? Et comme nous l’avons vu, personne ne veut avoir l’air d’un idiot ; les idiots ont moins de chances de s’accoupler.
En ce qui nous concerne, nous encourageons le président à s’en tenir à son plan de shutdown.
Non pas parce que nous voudrions voir le mur se construire — nous considérons que c’est un gâchis d’argent — mais simplement parce que nous voudrions voir le gouvernement s’arrêter.
Ce serait un bon rappel du fait que les gens ne peuvent pas faire confiance aux autorités, ni dépendre d’elles.
Ce serait aussi une excellente répétition du moment où le gouvernement se retrouvera enfin à court d’argent et ne pourra plus maintenir le système en activité.
Nous décrivions ce triste avenir à un groupe d’auditeurs à Washington lundi soir.
« Les réductions d’impôts peuvent donner un petit coup de pouce à court terme », avons-nous expliqué, « mais les déficits continuent. Ils empirent à mesure que de plus en plus de gens prennent leur retraite… et que les guerres continuent.
« A présent, mathématiquement et politiquement, il n’y a pas moyen de faire marche arrière. L’élection de Donald J. Trump était probablement la dernière chance du pays d’éviter le désastre ».
« Bon et… comment est-ce que tout ça finira ? » nous a-t-on évidemment demandé.
La réunion avait été organisée pour un groupe d’initiés — des élites, à deux pâtés de maisons seulement de la Maison Blanche.
Nous leur avons exposé notre point de vue — sans vraiment avoir le temps de l’expliquer en détails — selon lequel l’argent est factice, prêté à des taux factices… les nouvelles sont factices… les statistiques sont factices… et le boom, lui aussi, était en grande majorité bidon.
Nous avons une économie de bulle, non une économie reposant sur une base solide de hausse des salaires, de productivité, de ventes et de profits.
Nous avions affaire à des initiés de Washington, cependant. Ils se sont esclaffé et ont protesté ; ils étaient incapables d’imaginer un problème qui ne puisse être résolu par une « politique » fédérale.
Ils ne pouvaient concevoir un désastre qui ne puisse être évité par les grosses têtes de Washington. Et ils ne pouvaient croire qu’il existait des aspects de la vie impossibles à plier à leur caprice.
« Le gouvernement a construit le système autoroutier national », ont-ils dit, présentant le programme d’Eisenhower — vieux d’un demi-siècle et peut-être le dernier plan d’infrastructures américain qui ait réussi — comme preuve qu’un nouvel « investissement » massif dans les infrastructures pourrait remettre l’économie sur les rails en cas de nouvelle crise.
Nous avons ignoré leurs protestations.
A la place, nous avons répondu à leur question.
Comment cela va finir
« Je vais vous dire comment ça va finir », avons-nous commencé. « La dernière crise n’a jamais corrigé les erreurs du boom précédent ; on ne l’a pas laissée faire. Au lieu de ça, les autorités y ont coupé court avec leur programme TARP et leur politique de taux zéro.
« Elles ont injecté près de 5 000 Mds$ dans l’économie — des relances budgétaires et monétaires. Evidemment, elles n’avaient pas ces 5 000 Mds$, elles ont donc dû emprunter l’argent — ou le créer à partir de rien.
« Les taux d’intérêt ultra-bas qu’ils ont imposés à l’économie ont encouragé tout le monde à emprunter plutôt qu’épargner, et maintenant, le problème de la dette est pire que jamais.
« La fin commencera donc avec une nouvelle crise de dette. Les entreprises ne pourront probablement pas refinancer leurs prêts. Le marché boursier chutera de 50% environ, voire plus.
« A court terme, les obligations grimperont, les investisseurs tentant de se protéger des actions. L’immobilier et les autres actifs chuteront.
« Nous savons ce qui se passera ensuite. Donald Trump et la Fed ont déjà signalé leurs intentions. Ils sont déterminés à contrer un retournement par une tentative de restaurer l’économie de bulle.
« La Fed va baisser les taux. Mais elle n’a que 225 points de base à sa disposition. Pour faire une réduction équivalente à la dernière, en 2008-2009, elle devrait aller 2,5% environ en territoire négatif. Et elle achètera des actions en plus d’obligations — exactement comme l’ont fait les Japonais.
« L’équipe Trump ne va pas se tourner les pouces pendant ce temps. C’est à ce moment-là que vous aurez votre gros programme d’infrastructures — nous l’estimons à 1 000 Mds$ de gabegies. Et là, les déficits vont vraiment exploser ».
« Et ensuite ? » demanda une personne du groupe, d’un air sceptique.
« Ensuite, nous nous franchirons les portes de l’enfer. Joyeux Noël ».
Nous ne serons probablement pas réinvité.
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