** Pas grand’chose à dire aujourd’hui… et pas beaucoup de temps pour le dire. Nous avons fait nos valises, et nous nous préparons à entamer une nouvelle partie de notre tour du monde.
* Qu’avons-nous appris en Afrique du Sud ?
* Qu’il faut avoir un plan B, cher lecteur… comme nous allons le voir dans quelques lignes.
* Cette semaine, le Dow a maintenu le suspense, et grimpé. Selon nous, la marée se retire. Le cycle du crédit a atteint son sommet au printemps dernier… et la vague de liquidités et de crédit s’en va.
* Mais si nous avons raison, les prix des actifs devraient baisser. Jusqu’à présent, les prix des maisons baissent. Les derniers chiffres que nous ayons vus faisaient état d’une baisse de 13% aux Etats-Unis. Robert Shiller, qui en sait probablement plus long que n’importe qui sur les cycles immobiliers, déclare qu’ils baisseront probablement de 30% – 40%.
* Vous pouvez compter sur une baisse des prix des maisons, cher lecteur — au moins en termes réels. Parce qu’une maison ne peut absolument pas rester hors de portée de l’acheteur moyen pendant bien longtemps. Les maisons sont des biens de consommation, non des investissements. Leur prix chutera jusqu’à ce que le consommateur puisse les acheter.
* Les actions, par contre, ne sont pas des biens de consommation. Ce sont des investissements qui grimpent et baissent en fonction de diverses choses — l’esprit animal, le crédit, les bénéfices, etc. Les bénéfices baissent (ils reviennent toujours à la moyenne)… et le cycle du crédit est probablement devenu négatif.
* Cette semaine, le numéro un de Legg Mason a déclaré que les marchés du crédit étaient au plus mal depuis 47 ans. Et un rédacteur du Washington Post est d’avis qu’il s’agit du "plus gros pétrin depuis 1929".
* Ne reste plus que "l’esprit animal" — le terme employé par Keynes pour désigner le sentiment des investisseurs. Les animaux sont encore croyants. Ils en sont venus à penser que le capitalisme allait les rendre riches… et que les gardiens du capitalisme s’assureraient que rien ne tournerait mal. Chaque fois qu’ils ont des doutes, Ben Bernanke et ses camarades gardiens de zoo leur jettent un morceau de viande rouge. Une baisse des taux arrive… ainsi qu’un plan de sauvetage pour le marché hypothécaire — c’est bon, les secours sont là !
* Mais les autorités peuvent-elles toujours protéger les investisseurs de leurs propres erreurs ? Peuvent-elles s’assurer que les actions resteront éternellement en hausse ? Peuvent-elles protéger le dollar… et remettre sur pied des prêts qui ont mal tourné ?
* Non, bien entendu… mais cela ne signifie pas qu’elles n’essaieront pas ! Les animaux seraient très déçus, sans cela.
* La Fed va-t-elle y parvenir ? Va-t-elle renverser la marée… ou, comme le roi Canute, finira-t-elle simplement par se rendre ridicule ?
* Nous verrons bien, n’est-ce pas ?
** "Il faut toujours avoir un plan B. C’est ce que nous avons appris en vivant en Afrique", nous a déclaré un collègue hier soir. "Les Américains sont si naïfs. Enfin, je suppose qu’on devrait dire qu’ils sont naïfs en toute félicité… et jusqu’à présent, ils ont pu être naïfs sans conséquences négatives… une situation qui est probablement en train de changer".
* "Vous pensez qu’on peut appuyer sur l’interrupteur… et que la lumière s’allumera toujours. Vous pensez qu’on peut marcher dans la rue sans se faire agresser ou voler (enfin, peut-être que vous avez des doutes sur le sujet). Vous pensez que le système social prendra soin de vous durant votre retraite… que vos dirigeants seront plus ou moins honnêtes… et que le dollar gardera sa valeur (enfin, là aussi, vous vous posez peut-être des questions)…"
* "Mais ici, en Afrique, nous avons bien appris notre leçon. Les choses ne se passent pas toujours comme elles le devraient. Les gouvernements changent. Les conditions changent. On ne peut compter sur rien. On a vu ce qui s’est passé en Ouganda… en Côte d’Ivoire… au Nigeria… et ce qui arrive au Zimbabwe en ce moment. Le Zimbabwe était un pays magnifique. A présent, c’est un désastre. Un désastre complet".
* "Voilà pourquoi, si vous êtes intelligent, vous aurez un plan B. On a tous un plan B… c’est-à-dire qu’on a un autre passeport… un compte en banque hors du pays… ou quelque chose, de manière à ne pas nous retrouver coincés si les choses tournent vraiment mal".