Ce tour d’horizon des déclarations et des actes les plus saugrenus de nos chers politiciens nous fait passer de la bêtise pour rentrer à petits pas dans celle du foutage de gueule.
Fiscalité
Commençons avec ce constat d’Eric Woerth, que j’applaudis des deux mains.
Comment en effet ne pas se réjouir qu’un homme politique défende une position aussi tranchée et courageuse que celle du… attendez, Eric Woerth… ça n’est pas le nom d’un ancien ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat ? Je crois bien que si !
Fin octobre, Jean-Luc Mélenchon nous donnait quant à lui une nouvelle leçon de communication, cette fois-ci en matière de politique fiscale.
Dans le cadre national, l’ancien sénateur socialiste se ferait un plaisir de délester « les riches ». En revanche, dans le cadre communautaire, il préférerait qu’on applique la logique inverse et qu’il y ait zéro redistribution entre les pays membres de l’UE. Jean-Luc Mélenchon, c’est en quelque sorte la solidarité à géométrie variable, en fonction des opportunités politiques.
Egalité réelle entre les femmes et les hommes
On savait que sur le plan vestimentaire, Jean-Luc Mélenchon (oui, encore lui, je n’y peux rien !) est partagé entre le costume cravate et la veste « coltin » en moleskine, lorsque ce pro de la politique décide de se déguiser en ouvrier.
En revanche, pour ce qui est des voyages en avion, le leader de La France Insoumise ne se déplace qu’en classe affaires. Pas question « de [se] faire briser le dos en classe économique » ; ça, c’est bon pour ses collègues.
La lutte pour l’égalitarisme trouve donc rapidement ses limites lorsqu’il est question du confort personnel de l’ancien sénateur socialiste. Ne comptez tout de même pas sur moi pour verser une larme à l’idée que Danièle Obono doive voyager en classe éco.
Le combat pour « l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » trouve également sa limite dans la presse culturelle et politique. Ainsi, le magazine Les Inrockuptibles, fervent défenseur de l’écriture inclusive, a-t-il tout de même consacré la couverture de son numéro du 11 octobre à Bertrand Cantat. Est-il besoin de rappeler que l’actrice Marie Trintignant est morte sous les coups du leader de Noir Désir au cours de l’été 2003 ? Assez « gênant », comme le relève la journaliste Diane de Fortanier.
Mais qu’importent les violences conjugales menant à des homicides, quand on a l’écriture inclusive… Depuis, Les Inrocks ont fait leur mea culpa. A chaque lecteur de décider si le magazine n’est qu’un business prêt à se conformer à toutes les tendances pour vendre du papier, ou s’il abrite des journalistes ayant de véritables convictions politiques.
Egalité réelle entre les politiciens et les autres
Il y a du nouveau au palais Bourbon. Pas autant qu’on l’aurait souhaité mais un peu quand même… Dans un précédent billet, je vous parlais de la suppression de l’indemnité représentative de frais de mandat des députés (IRFM). Fin novembre, le Bureau de l’Assemblée nationale a instauré de nouvelles règles de contrôle des frais de mandat des députés. Elles entreront en vigueur au 1er janvier.
Malheureusement, plutôt que d’opter pour un système de remboursement de frais de mandat sur justificatif, le Bureau a préféré que chaque député soit contrôlé aléatoirement par le déontologue de l’Assemblée au moins une fois au cours de chaque législature. C’est un gros progrès par rapport à la simple déclaration sur l’honneur qu’étaient jusque-là tenus de transmettre les députés pour bénéficier de l’avance. Mais au final…
En effet, si un député est contrôlé une première fois, il peut tout à fait ne plus l’être jusqu’à la fin de sa mandature, auquel cas ce sera « pas vu, pas pris ». On est donc loin d’un système de remboursement des dépenses sur justificatif. Le prétexte avancé par le Bureau est que cela aurait été « trop lourd » à gérer compte tenu du nombre de députés. Que voilà une excellente raison d’en réduire le nombre et d’en exiger l’excellence !
Par ailleurs le remboursement de certains frais aux députés est pour le moins discutable. Par exemple, les « frais vestimentaires et de coiffure nécessités par le mandat » entrent pour leur intégralité dans le champ des « dépenses pouvant être remboursées, réglées directement par l’Assemblée nationale et faire l’objet d’avances ».
En outre, les députés bénéficient d’une cagnotte mensuelle de 600 € (sur 5 373 € de frais d’avance sur frais de mandat, soit plus de 10%) vis-à-vis de laquelle ils ne seront pas tenus de présenter de justificatif en cas de contrôle. Est-ce le cas dans le cadre de votre activité professionnelle ? Pas pour moi.
Bref, pour l’égalité réelle qu’on nous avait tant promise, il faudra repasser. Comme l’a écrit Jean-Christophe Cambadélis dans son dernier livre :
« Quelle misère de voir qu’en si peu de temps tant d’hommes et de femmes auront pu dire tout et son contraire, jurer fidélité pour se parjurer ensuite, défendre une ligne politique pour la quitter finalement sans un mot. » [Interdit de rire]
2 commentaires
Tous des pourris !!!!!!! rien de nouveau….
Quand les parlementaires d’un pays sont capables de voter une exonération de plus-values pour les investissements des Quatariens on peut s’attendre à tout.
On s’étonne après que les peuples en arrivent à pendre ou décapiter leurs rois . C’est notre histoire qui en témoigne..!!
L’humiliation des êtres humains finit toujours dans la violence…j’ai bien peur
que l’on nous prépare des jours difficiles..!
Bon courage pour mon pays , malmené , dirigé par » des croquants » de tous acabits , sans aucune retenue…!!