Les cryptomonnaies sont une évolution naturelle de la monnaie : le retour à la décentralisation et l’indépendance vis à vis des banques centrales.
« Le bitcoin est quasiment aux ordinateurs ce que la mécanique quantique est à la
physique ».
Naval Ravikant
J’ai une bonne nouvelle : les cryptomonnaies sont super compliquées et la plupart des gens qui en parlent n’y comprennent rien. Des livres entiers ont été écrits à leur propos, mais ils sont illisibles et ennuyeux. Si l’on a envie de comprendre les cryptomonnaies, inutile de les acheter.
En revanche, j’ai rédigé mon livre Initiation aux cryptomonnaies (à paraître très prochainement en français) pour vous permettre de comprendre facilement comment fonctionnent les cryptomonnaies et quels avantages elles peuvent offrir par rapport aux monnaies conventionnelles.
Les monnaies conventionnelles vont mourir
L’erreur humaine, la fragilité et la faiblesse causeront la perte de la monnaie traditionnelle, et cela a déjà commencé.
Imaginez-le de la façon suivante :
Jacques veut envoyer de l’argent à Jean. A partir de là, beaucoup de choses doivent se produire :
Jacques en informe sa banque locale, laquelle informe la banque centrale locale, laquelle informe la Réserve fédérale nationale (qui, discrètement, informe le Fisc).
La banque centrale locale informe alors la banque centrale du pays de Jean, laquelle informe ensuite l’antenne locale de la banque de Jean.
Et, enfin, Jean va à un distributeur de billets et retire l’argent.
Décomposons ce qui vient de se passer :
- Six étapes ont été réalisées discrètement. A chaque étape, une erreur humaine peut intervenir. Chaque étape a également entraîné des coûts. Ces coûts de transaction sont inhérents à un système bancaire centralisé.
- Jacques et Jean ont perdu tout droit à la confidentialité sur la valeur qu’ils passent leur vie à créer (le fisc, les renseignements nationaux, le FBI ou la CIA, ou la DEA (lutte contre le trafic de drogue) ou la DIA – renseignements de la Défense). Peut-être que cela a peu d’importance pour eux. Mais, parfois, cela en a.
- Non seulement il y a un risque d’erreur humaine mais ce sont des humains qui contrôlent la valeur que Jacques et Jean se transfèrent. Des coûts de transaction cachés se nichent à chaque étape du système. Et ce système bancaire centralisé comporte également plusieurs zones d’opacité qui lui sont inhérentes. Par exemple, combien d’argent frais la banque centrale émet-elle aujourd’hui ? C’est simple, nous n’en savons rien. Elle ne nous indique pas toutes les manières dont elle crée de l’argent frais sans permission. Or la valeur est déterminée par l’offre et la demande.
Qu’arrive-t-il à la valeur de votre argent durement gagné si des gens que vous ne connaissez pas, et en qui vous n’avez aucune foi, déterminent intégralement la masse monétaire (donc la valeur de la monnaie) sans que vous le sachiez et sans votre permission ?
Les cinq principes de la cryptomonnaie
Je ne suis pas adepte de la théorie du complot monétaire. Les problèmes liés aux devises, aux monnaies, à la valeur de l’argent ont toujours existé et provoqué la chute d’empires mais, jusqu’à présent, les Etats-Unis ont été plus forts que ceux qui se sont effondrés et sont tombés dans l’oubli. Espérons que cela reste vrai… Mais l’Histoire nous dit que non.
Tout ce que nous tenons pour sûr, c’est la trajectoire qui est empruntée par l’évolution de la « monnaie ». Or cette trajectoire aboutit aux cryptomonnaies.
Outre le bitcoin, il existe des milliers de copies de blockchain partout dans le monde. Toute personne en possédant une copie peut pleinement valider des transactions sur toute la chaîne.
Historiquement, c’était la banque centrale qui validait les transactions. A présent, la blockchain permet à tous les membres du réseau de posséder une copie et de valider de façon autonome l’ensemble de toutes les transactions.
Vous voyez bien que cela élimine non seulement la nécessité d’une banque centrale, mais également de tout autre intermédiaire humain.
Observons les cinq principes philosophiques majeurs d’une cryptomonnaie :
- La sécurité : si Jacques envoie de l’argent à Jean. Jean le reçoit.
- La décentralisation : c’est une monnaie qui n’a pas de frontières géographiques.
- L’anonymat : personne n’est obligé d’être informé de la transaction.
- La falsification : c’est pareil que le point A en réalité, mais cela peut légèrement différer dans certaines situations. Si Jacques envoie de l’argent à Jean et que Jean envoie de l’argent à Robert, Robert peut être sûr que l’argent n’est pas falsifié par quelqu’un en cours de route. L’argent n’est pas « dupliqué ».
- Une masse d’unités de compte contrôlée : toutes les parties devraient toujours savoir quelle est la masse d’unités de compte, sous quelles conditions elle cesserait d’augmenter et, probablement dans tous les cas, si elle est plafonnée. Par exemple, la quantité maximum de bitcoins pouvant être minée est de 21 millions.
Voilà. Maintenant vous avez une vision d’ensemble et des fondements des cryptomonnaies. Elles s’inscrivent simplement dans l’évolution naturelle de la monnaie. Il y a énormément de raisons de se réjouir de leur avènement.
Mais aussi géniales soient-elles, elles ne règleront pas tous nos problèmes. Elles vont nous en créer de nouveaux. Par conséquent, cela nous rendra plus intelligents.
Donc ne faites pas l’idiot… et formez-vous.
6 commentaires
Je ne crois nullement à la disparition de la monnaie conventionnelle. Celle-ci au contraire, réapparaîtra quand les cryptomonnaies, elles, seront sous contrôle soit de l’état ou des banques centrales dans le cadre d’un gouvernement mondial si cher aux globalistes. Un avantage indéniable de la simple monnaie c’est que lorsqu’elle reste dans un porte.monnaie(car l’argent ne circule pas 24 heures sur 24 heures), elle ne gaspille aucune énergie. La cryptomonnaie, elle, gaspille une énormité phénoménale d’énergie qu’elle soit utilisée ou pas. Quand on parle de bilan carbone ou de réchauffement climatique, la cryptomonnaie n’a que des désavantages et comme vous le dites si bien, personne ne la comprend. Alors que la monnaie dans notre porte-monnaie tout le monde la voit et la comprend car elle est simple.
En comprenant le fonctionnement de l’argent fiduciaire, vous ne donneriez pas autant de valeurs à la monnaie.
En vous lisant, vous m’avez rappeler un passage du guide du voyageur galactique, quand un groupe de naufragé décide d’utiliser les feuilles des arbres pour matérialiser leurs echanges.
Frank, je vis sur Terre et ne suis pas un voyageur galactique qui rêve.
@Amora
La majorité des mineurs utilisent l’énergie géothermique, hydraulique et aussi solaire.
Le Bilan carbone est donc bien meilleur que ce que veulent nous faire croire les médias de masse.
Il serait amusant de faire le bilans carbone de toutes les banques du monde.
Distributeurs de billets, employés qui se déplacent chaque jour, ordinateur personnel pour chacuns d’eux alimés 24/24h/ datacenters, fabrication des pièces et billets et leurs transports, chauffage et airconditionnée des tous les buildings,…
Au final, Bitcoin s’en sort très bien.
C’est justement la grosse dépense d’énergie qui fait la sécurité du Bitcoin.
Intéressez-vous à son fonctionnement, Bitcoin utilisent des technologies éprouvées depuis des dizaines d’années.
Fonction de hashage, cryptographie asymétrique, réseau p2p,…
Bitcoin est la première technologie informatique à résoudre le problème du “Paradoxe des Généraux Byzantins”.
Bonjour
Je ne partage pas votre opinion le minage des monnaies cryptées consomme trop de ressources ( au début on pouvait miner avec un simple PC 386 maintenant il faut un monstre dévoreur d’énergie polluante ). De plus on s’aperçoit que des organismes mal intentionnés manipulent ces monnaies, ils répondent qu’ils nous doivent x € quand on demande la conversion d’une monnaie cryptée obtenue par minage en monnaie courante. Je crois que l’avenir est aux monnaies courantes sans papier ni métal qui ne nécessitent que l’envoi de quelques octets cryptés pour assurer la transaction.
@Bitcoin et les énergies vertes
En informatique, le problème des généraux byzantins est une métaphore qui traite de la remise en cause de la fiabilité des transmissions et de l’intégrité des interlocuteurs. Comme pour les généraux de l’armée byzantine qui campaient autour d’une cité ennemie, ils ne pouvaient communiquer qu’à l’aide de messagers et devaient établir un plan de bataille commun via un algorithme pour s’assurer que les généraux loyaux arrivent à se mettre d’accord sur un plan de bataille. Cet algorithme était simple et l’informatique n’a rien inventé à ce sujet. A la différence du paradoxe des généraux en informatique, l’algorithme des généraux byzantiens, lui, n’a jamais gaspillé d’énergie car le bilan énergétique était simple et positif. Ce qui est l’exact contraire pour l’algorithme informatique.
Quant au bilan carbone du Bitcoin, il s’enflamme au même rythme que se crée sa bulle. Le « minage » nécessite le recours à des serveurs très gourmands en énergie. La consommation annuelle des « mineurs » équivaut déjà à celle du Nigeria. D’après l’indice de consommation énergétique disponible sur Digiconomist( voir graphique ici:https://digiconomist.net/bitcoin-energy-consumption ) , la consommation annuelle d’électricité des mineurs vient d’atteindre le pic de 25 térrawattheures (TWh). Ce qui correspond à la consommation annuelle d’électricité du Nigeria. Un pays de 186 millions d’habitants. Chaque jour 300’000 transactions en bitcoins sont réalisées dans le monde, ce qui signifie que chaque mineur utilise quotidiennement 215 kilowattheures (kWh) d’électricité pour créer de la monnaie. Selon Motherboard ( https://motherboard.vice.com/en_us/article/ywbbpm/bitcoin-mining-electricity-consumption-ethereum-energy-climate-change?utm_campaign=sharebutton), la consommation journalière des mineurs du monde entier permettrait d’alimenter en électricité 2,6 millions de foyers américains. Le bilan carbone du bitcoin, c’est-à-dire sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) émises par le cycle de création de la crypto-monnaie, on découvre que chaque bitcoin créé émettrait environ 13’000 kilos de CO2… Pour arriver à ce calcul on s’est basé sur un site de production de bitcoins situé en Mongolie, dont l’électricité est produite par une centrale thermique à charbon. A elle seule, cette mine émet entre 24’000 et 40’000 kilos de dioxyde de carbone par heure. A titre de comparaison, en Europe, une voiture rejette, en moyenne, 0,1181 kilos de dioxyde de carbone par kilomètre parcouru. Chaque heure de fonctionnement de la mine mongole émet donc autant de CO2 qu’une voiture ayant parcouru 203’000 kilomètres. La blockchain du bitcoin est un vrai boulet énergétique. S’ils utilisaient au départ de simples cartes graphiques modifiées pour répondre à ces questions, les « mineurs » dépensent actuellement des fortunes dans des puces spécialisées dites ASIC (circuit intégré dédié à une application) parfois montées en série dans de véritables « fermes de bitcoin ». Des équipements dont on ne peut évaluer la consommation qu’en appliquant un principe de rationalité économique: personne ne va dépenser plus à miner que ce que cela peut lui rapporter. Deux chercheurs irlandais ont ainsi estimé en 2014 que la consommation électrique du bitcoin se situait dans une fourchette entre 0,1 et 10 GW de puissance électrique. Un chiffre à comparer à la consommation électrique de leur propre pays: 3 GW.
Le bilan carbone de la blockchain de bitcoin diffère selon les sources d’énergie des mineurs. Or(avec jeu de mot…) vous n’êtes pas sans ignorer que l’emplacement des groupements de mineurs (ou « pools ») qui donne une indication utile suivant leur contribution au calcul global (les 4 premiers pools F2Pool, AntPool, BTCC et BW) sont majoritairement implantés en Chine. Lequel présente, selon les calculs du GIEC, l’intensité carbone la plus élevée du monde: 1’050 grammes de CO2 par kWh d’électricité produite.
Et pour enfoncer le clou, les banques n’auront pas disparues. Trop long pour chercher le bilan carbone des banques mais il est énorme, bien plus que les employés qui eux sont tous licenciés et remplacés par des robots et des algorithmes avec en prime l’IA. Donc un gaspillage d’énergie encore plus grand. J’arrête là mon commentaire, je me suis assez « dépensé » pour prouver que le bitcoin est inutile… 😉