Les étatistes aiment bien que le débat public tourne autour d’une question « Faut-il beaucoup d’Etat ou beaucoup, beaucoup ? » La classe politique se met finalement d’accord sur « beaucoup, beaucoup, beaucoup » puis s’empoigne pour déterminer quel camp aura le plus de jetons « beaucoup, beaucoup de pouvoir ». Ce débat entre initiés ne passionne pas plus que ça les libéraux qui préfèrent comme point de départ à toute discussion politique : « Faut-il vraiment un Etat ? ».
Les anarcho-capitalistes, cousins turbulents mais néanmoins sympathiques des libéraux, trouvent que cette première question de philosophie politique est tellement bonne qu’elle devrait aussi être la dernière, grâce à leur réponse adéquate : « Non, vraiment pas. »
Les libéraux classiques, minarchistes, penchent plutôt pour une réponse (très) modérée : « Un Etat, oui, mais (très, très) limité. »
Le libéralisme, ce n’est pas l’anarchie, même si les libéraux ont des cousins dans cette famille politique très diverse : les anarcho-capitalistes.
Les libéraux partagent avec les anarcho-capitalistes la défense systématique du droit à la liberté, du droit de propriété et du droit à la sécurité, sous la voûte du Droit naturel.
Comme les anarcho-capitalistes, les libéraux ont une grande défiance vis-à-vis des constructivistes ou de tous les ingénieurs autoproclamés de la société.
Mais les libéraux ne franchissent pas une barrière que les anarcho-capitalistes défoncent rageusement : l’État. Pour les libéraux, un État minimal est souhaitable pour assurer la justice et la sécurité.
Pour les anarcho-capitalistes, L’État viole trop souvent la justice, la liberté et la propriété pour qu’il soit raisonnable de lui confier le monopole de la violence.
Les libéraux ne sont donc pas anarchistes, mais ils auraient bien du mal à trouver complètement antipathiques certains d’entre eux.
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Pour paraphraser un auteur libéral célèbre : Une idée élevée n’est pas forcément inaccessible, vous pouvez voir le fond d’une pensée profonde, une vérité peut s’analyser.]