La hausse des taux qui commence repose la question du paiement des intérêts de la dette publique, laquelle n’a cessé de gonfler depuis 2008. Le pays en première ligne sur cette deuxième crise de l’euro qui se profile est, pour l’instant, l’Italie.
« La BCE pose la question de la solvabilité de certains Etats européens », Les Echos du vendredi 25 novembre.
Argh… Angoisse, parle-t-on de nous, enfin je veux dire de la France et nous les Français ? Rien sur la France dans Les Echos qui se focalisent sur l’Italie.
Dans la note de la BCE, la France et l’Espagne sont pointées comme pays à gros déficit, mais la courbe d’écart des taux d’emprunt reste pour le moment assez rassurante.
Sur ce graphique, qui est l’indicateur de stress du système financier de la BCE, plus la grosse flaque grise s’étend, plus c’est dangereux.
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Pour qu’un euro français, italien, espagnol soit vu comme aussi bon qu’un euro allemand ou autrichien, il ne faut pas que les courbes s’écartent.
Jusqu’avant la crise financière, en 2007, personne ne se posait de question et toutes les courbes ne faisaient qu’une.
Trois valeurs… et un gain total de 900% ? C’est possible ! |
Puis est venue la « crise de la dette en euro ». M. le Marché a commencé à douter de la faculté de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal de rembourser les intérêts de leurs dettes, car la croissance de ces pays s’était écroulée dans les décombres de bulles immobilière (Espagne et Portugal) ou de corruption et de folles dépenses de redistribution (Grèce).
A la schlague (« l’austérité »), l’Allemagne a essayé de remettre un peu d’ordre dans cette pétaudière et les taux ont recommencé à converger.
Evidemment, tout le monde (sauf l’Allemagne) semble avoir abandonné l’idée de rembourser la dette publique. Les déficits continuent à s’empiler et les pays à émettre toujours plus de dettes. Pour rembourser un vieil emprunt, on le roule, on emprunte à nouveau et encore un peu plus. Comme les taux baissent, tout va bien…
Mais s’ils remontent, ce n’est plus du tout pareil. La flaque grise va s’étaler, la dette de l’Italie (dont le taux d’emprunt dépasse déjà 2%) ne sera plus maîtrisable, puis ce sera le tour de la France et… la fin de l’euro.
D’où les soucis de la BCE.
Evidemment, vous, cher lecteur, vu que cela fait des années que nous ruminons la question et que nous vous alertons sur ces dangers, vous n’avez pas les mêmes soucis que les fonctionnaires de la Banque centrale européenne.
Vous vous doutez bien que la flaque grise va s’étaler mais votre emploi n’est pas en jeu.
Cela fait des lustres que vous avez compris que faire profiter de votre épargne des gouvernements dispendieux n’était pas la voie de la prospérité ; vous avez pris vos dispositions.
Vous avez donc réaménagé votre assurance-vie en conséquence.
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Après la promulgation de la loi Sapin 2, la collecte des assureurs – qui était déjà déclinante – est devenue négative en octobre de 100 millions d’euros. La loi Sapin 2 fait fuir les retardataires, dirait-on.
Depuis le début de l’année, sur les 15,7 milliards d’euros collectés, 11,5 milliards sont allés sur les supports en unités de compte (les actions).
Finalement, la répression financière aura réussi à faire prendre conscience que financer par l’épargne les gaspillages publics (car si une dépense de l’Etat est nécessaire et utile, pourquoi ne pas lever l’impôt correspondant ?) était la route de la servitude plutôt que de la prospérité.
C’est une très bonne nouvelle.