Les impacts des balles des kalachnikovs nous valent un nouveau pacte. Nous avions déjà eu droit au pacte de stabilité, au pacte de compétitivité, voici maintenant le pacte de sécurité.
Impact et pacte : deux mots mis à toutes les sauces par les communicants de nos jours.
Malheureusement, aucun « pacte » ne remplace la clairvoyance, le courage, la détermination de chacun.
A ce stade, certains vont sans doute s’offusquer : « quel horrible cynisme, mettre sur le même plan trois choses aussi différentes que le budget national (pacte de stabilité) le mercantilisme économique (pacte de compétitivité) et la défense de notre civilisation, de notre art de vivre, de nos valeurs (pacte de sécurité) ».
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Certes, je comprends, mais notez bien que ce n’est pas moi qui use d’un vocabulaire pauvre. Recourir aux mêmes mots pour prétendre qualifier les remèdes à deux situations aussi différentes révèle bien l’indigence de nos gouvernants.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément
disait Boileau.
L’inverse est vrai, des idées confuses se camouflent avec du charabia et du jargon, des expressions galvaudées et toutes faites. J’imagine que « pacte » plaît aux communicants car le mot est dérivé de paix et la paix, c’est vendeur. De même « impact » fait net, précis, marques de balles ou d’obus, déterminé, guerrier. C’est aussi vendeur auprès d’un autre public. Vous combinez les deux, et magie, vous devenez tout public.
L’émotion et la pensée se combinent mal |
L’émotion et la pensée se combinent mal. Les gens sont encore traumatisés. Un chien d’assaut du RAID a été abattu par les terroristes en ce mercredi 18 novembre malgré son gilet pare-balles fourni par les contribuables.
▪ Et la Guerre contre les Arachides, alors ?
Ceci m’a rappelé ce qu’écrivait Bill Bonner, à froid, cinq ans après les attentats de septembre 2001.
« Et pourquoi la Guerre contre la Terreur se poursuit-elle ? Cinq ans se sont écoulés depuis qu’une petite bande de fanatiques a fait s’écrouler les tours du World Trade Center. Depuis, on a dépensé des centaines de milliards de dollars pour protéger la mère-patrie… mais contre quoi, nous demandons-nous ?
Depuis 2001, les terroristes ont causé moins de morts sur le sol américain que les réactions allergiques aux cacahuètes. Nous attendons la Guerre contre les Arachides…
Mais les dépenses… les recherches… les brutalités… le commerce de la peur continuent. Pourquoi ? Parce que cela convient aux parasites.
Depuis le 11 septembre 2001, selon le journal londonien The Observer, ‘une industrie très lucrative’ est née aux Etats-Unis — protéger la mère-patrie contre les terroristes. On n’avait pas vu un tel racket à la protection depuis le maffieux Lucky Luciano dans le New York des années 1920. Dans tous les états de l’Union, il n’y a peut-être pas assez de terroristes pour remplir une petite prison de campagne, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’argent à faire dans le domaine de la sécurité nationale. En fait, depuis l’aube du 21ème siècle, quasiment la moitié de tous les nouveaux emplois américains sont venus, directement ou indirectement, de deux secteurs en plein essor — l’immobilier et la sécurité. Le premier est une illusion, le second une escroquerie.
‘Il y a sept ans de cela, on trouvait neuf entreprises ayant des contrats concernant la sécurité nationale [américaine]’, rapporte The Observer.’ A présent, il y en a 33 890. Depuis 2000, 130 milliards de dollars de contrats gouvernementaux ont été accordés ».
The Observer se demande si tout cet argent a été correctement dépensé.
Le journal mentionne un contrat visant à fournir des gilets pare-balles aux chiens dans l’Ohio. Est-ce une dépense qui en valait la peine ? Nous n’en savons rien. Mais nous allons faire une supposition audacieuse : entre aujourd’hui et le jour où il gèlera en Enfer, pas un seul Américain pur jus ne sera sauvé des terroristes par un chien de l’Ohio portant un gilet pare-balles ».
Notre chienne française équipée de gilet pare-balles et morte au combat a-t-elle sauvé une vie humaine ? A mon tour de faire une supposition audacieuse : cinq ans plus tard, nous ne saurons probablement rien de l’efficacité notre « pacte de sécurité ». Comment spéculer sur ce qui ne s’est pas produit ?
Le terrorisme se porte bien cette année |
En revanche, ce pacte nous conduit sûrement vers la faillite. La dette nationale est insupportable par les contribuables. Elle ne sera jamais remboursée, inutile de la creuser encore plus.
Le terrorisme se porte bien cette année, fait remarquer mon collègue américain de Baltimore, Chris Campbell :
« 2 000 Nigérians brutalement assassinés en janvier durant deux jours
91 Camerounais tués en un jour en février
137 Yéménites tués dans une seule journée de mars
147 étudiants kényans sauvagement assassinés en un seul jour en avril
146 Syriens assassinés en une seule journée de juin
162 Irakiens tués en un seul jour en juillet
126 Irakiens tués en trois jours en août
145 Nigérians assassinés en septembre en un seul jour
219 Russes et 102 Turcs assassinés en octobre
43 Beyrouthins tués la veille de l’attaque parisienne en novembre
132 Parisiens tués en novembre »
Et si nous arrêtions de faire ce que nous avons fait durant ces 14 dernières années, s’interroge Chris Campbell ? Cela n’a pas marché et rien ne permet de suggérer que cela fonctionnera.
Simplement arrêter de faire ce que nous avons fait jusque-là : promouvoir militairement des gouvernements lamentables à l’étranger ; dans notre pays, sacrifier nos libertés sous des prétextes fallacieux, céder au communautarisme et renoncer à appliquer la stricte égalité de droits.
4 commentaires
Dans son livre, Hormegeddon, que je suis en train de lire, Bill Bonner écrit (page 114)
« »Quand il n’y a pas de réels défis, nous les inventons. Nous souffrons de maux imaginaires. Nous nous agrippons à des luttes inutiles. Nous nous trouvons des ennemis indignes pour leur faire la guerre. La vraie trame de fond de la guerre contre le terrorisme n’est rien d’autre que cela. Après la chute du mur de Berlin, les États-Unis n’avaient plus d’ennemi. Il fallait en inventer un. » »
Ici, j’ai l’impression de m’entendre ou de me relire. Je ne dis ni n’écris pas autre chose depuis cette guerre d’Irak, inique, ignoble, perverse, scellée par l’un des plus grands mensonges historiques dont les effets les plus délétère et meurtriers n’ont pas fini de se déployer et de ravager d’immenses régions du monde et leurs populations. Je me disais alors: « »mais que va-t-il se passer quand ces populations en arriverons à se venger?… » » Nous serions donc à ce stade ?
Le plus grave ici est que l’erreur en question a été consciemment commise. Leurs auteurs étant certains de leur impunité… Peut-on, dans ces conditions, acquérir de l’expérience positive??
L’une des principales réponses pourrait se trouver dans notre vieux cerveau reptilien qui, pour perpétuer ses buts anciens : concurrence, compétition, dominance, etc, est capable d’utiliser le néocortex.
De même, le budget de « défense » des États-Unis qui serait plus important à lui seul que tous les autres budgets de défense de la Terre entière, était de 524 milliards de dollars en 2013. En 2014 ce budget est passé à: 662 milliards de dollars, soit 138 milliards de plus (source de ces chiffres: Philippe Béchade). C’est le complexe militaro-industriel qui tracte et étaie l’essentiel de l’économie des États-Unis. Sans ce complexe, l’économie étatsunienne s’effondrerait complètement!
La source principale de ces maux est dans l’essence du système financier, en particulier dans le mode de création de la monnaie de crédit. Par exemple, on aura marginalisé Maurice Allais et on ne l’a jamais pris en compte. C’est déjà une erreur fatale.
Pourra-t-on domestiquer un minimum, mais avec certitude, le marché??
Telle est la question décisive. Car le marché (cette divinité sortie du cerveau des hommes) est devenu une entité, une hydre effrayante. Par exemple, cette hydre est très bien dévoilée et documentée dans le petit livre de François Morin : L’Hydre mondiale – l’oligopole bancaire (aux éditions Lux, 164 pages, avril 2015).
Le marché mondialisé relève de notre vieux cerveau reptilien. Ce type de marché, tel un sida économique et social libre- échangiste, sape et tue les défenses intérieures, immunitaires, de sociétés qui avaient mis des millénaires et des siècles à se former. Le marché et ses tenants auraient réussi, sous le paravent libéral, à dominer notre néocortex dans sa recherche de buts anciens : concurrence, compétition, dominance, etc., en utilisant les moyens technologiques ultra-sophistiqués que nous connaissons.
Renaud L a i l l i e r
Cet article écrit le 19 nov n’a reçu aucune réponse le soir du 22. J’en suis abasourdi. Toute cette clairvoyance, toutes ces preuves accumulées de l’ineptitude massive des gouvernants de nos démocrassies mondiales laissent donc nos concitoyens sans réaction !
Lorsqu’un corps abrite un parasite depuis longtemps, ce parasite secrète des toxines qui affaiblissent les défenses immunitaires naturelles de ce corps.Il semble bien que ce processus soit à l’oeuvre dans nos « corps sociaux » depuis bien longtemps. Sans doute près de 2 siècles ! La seule réaction saine serait de détruire le parasite, ou à tout le moins de l’encapsuler, comme fait le chêne face à la gale pour l’empêcher de nuire. Sans doute est-il déjà trop tard. Les parasites se sont multipliés dans nos sociétés et leurs toxines invalidantes sont parvenues à nous faire croire qu’ils sont indispensables à notre survie.
Nous faudra-t-il donc en mourir , suite à l’effarante « dette nationale » et à ses conséquences … ou une poignée de visionnaires parviendra-t-elle à déclencher le sursaut salvateur ?
Le choix est clair. Un parasite n’achève sa vie qu’en provoquant la mort du corps qui le nourrit. Lui ou nous. Pas d’autre alternative.
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire ARRIVENT aisément. »
Bonjour, et merci pour votre vigilance !