** Que voyons-nous ? Michael Bloomberg (maire de New York) était en Angleterre. Il s’est exprimé lors de la conférence du Parti conservateur à Blackpool la semaine dernière — tout à fait comme un candidat à la présidentielle.
* Nous nous sommes demandé quand les Républicains américains commenceraient à agir à nouveau comme des conservateurs. Nous ne connaissons pas Bloomberg, mais il tenait vraiment un discours de conservateur. Voilà ce qu’il disait des républicains :
* "Ils sont trop nombreux à vouloir accumuler d’énormes déficits en espérant que — d’une manière ou d’une autre — quelqu’un d’autre paiera à leur place. Ce n’est pas du conservatisme — c’est de l’alchimie, ou, si vous préférez, de la folie".
* Et d’ajouter : "à New York, les incertitudes économiques auxquelles se heurtent nos deux pays commencent à ressembler au ralentissement économique que nous avons vécu il y a six ans — mais cette fois-ci, les enjeux sont plus élevés, parce qu’un plus grand nombre de gens doivent de plus grosses sommes, et il en va de même pour nos gouvernements".
* "Le soleil se lève sur notre orgie d’emprunt — et faire semblant qu’il n’en est rien ne fera que rendre la guérison plus lente et plus douloureuse".
* Bloomberg continuait en soulignant les quatre principes d’un gouvernement responsable :
* "Premièrement, améliorer la qualité de vie des résidents et des visiteurs. Deuxièmement, se tenir à des principes de gestion budgétaire sains".
* "Troisièmement, investir dans des projets qui libéreront et encourageront les investissements du secteur privé — et qui optimiseront et diversifieront l’économie".
* "Et quatrièmement, mettre en place des dirigeants solides, ayant la volonté de résoudre les problèmes indépendamment et non en fonction de politiques partisanes, et qui n’ont pas peur d’attaquer les problèmes les plus difficiles".
** Pendant ce temps, Alan Greenspan fait la promotion de son nouveau livre, The Age of Turbulence. Il a déclaré à la BBC que les probabilités de récession augmentaient. Ca alors, il peut lire les gros titres aussi bien que nous !
* Nous sommes entré dans la libraire Waterstone, près de Piccadilly, la semaine dernière. Là, à l’entrée, se trouvait le livre de Greenspan. Nous avons cherché le nôtre, qui vient de paraître au Royaume-Uni (et à venir très bientôt en France…). Nous ne l’avons trouvé nulle part. Nous avons fini par poser la question à un vendeur.
* "Comment est-ce que vous écrivez le nom de l’auteur ? Ca ne me dit rien"… a demandé le vendeur.
* "B-o-n-n-e-r, excellent écrivain… très profond… j’adore ce qu’il fait"…
* "Ah oui : on a trois exemplaires… ils sont au quatrième étage… dans la section comptabilité", nous a-t-on répondu.
* Comment voulez-vous vendre des livres dans ces conditions ?
* Mais le commerce des livres n’est guère réjouissant. C’est surtout un jeu de célébrité, pour autant que nous puissions en juger. Si vous voulez vendre un livre, cher lecteur, vous devez passer beaucoup de temps à en faire la promotion… assurer des séances de dédicaces… flatter les critiques… répondre à des interviews… parler, parler et parler.
* A Waterstone, par exemple, on trouve deux grandes affiches — l’une de Bill Clinton… l’autre de Jane Fonda. Tous deux ont une séance de dédicaces prévue dans la librairie. L’œuvre de Clinton porte une photo littéralement béate de Clinton en couverture ; nous avons trouvé qu’il ressemblait étrangement à Mère Teresa. Le titre du livre : Giving ["Donner", ndlr.]. Nous n’avons pas vu le livre de Fonda, mais il devait être quelque part, à se vendre par millions d’exemplaires.