▪ Il y a quelques semaines, la nouvelle a provoqué une levée de boucliers en France : les tarifs du gaz ont augmenté de près de 10%. Les protestations des consommateurs sont d’autant plus vigoureuses que les cours du gaz sur le marché spot ("au jour le jour", par opposition aux contrats à terme) ont chuté au cours de l’année dernière. Mais la réponse des entreprises gazières est la même : ces hausses correspondent aux nécessaires investissements à réaliser dans les infrastructures.
Sauf que… ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est précisément la cause de la baisse du prix du gaz sur les marchés : "il y a eu un élément technologique : les Etats-Unis ont développé la production de gaz non conventionnel, à base de schiste, et ne sont plus demandeurs de gaz naturel liquéfié (GNL)" explique Philippe de Ladoucette, président de la Commission de régulation de l’énergie dans les colonnes du Monde. Gaz non conventionnel, plus précisément à base de schiste. En anglais, cela s’appelle shale gas.
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Cette énergie "nouvelle" va bouleverser le paysage énergétique mondial, la donne entre les pays producteurs et consommateurs, et est d’ores et déjà comparée au "pétrole du XXI siècle". Et pour une fois, ce ne sont pas les pays émergents — plus difficiles d’accès pour l’investisseur — qui en sont riches… mais les "vieux pays occidentaux". Autant de bonnes raisons pour ne pas laisser passer ces gaz si spéciaux nous filer entre les doigts.
Les shale gas devraient représenter 50% de la consommation en gaz des Etats-Unis en 2020
Quand je vous dis que les gaz des schistes bitumineux (pour faire plus court, je vais les appeler de leur nom anglais, shale gas) représentent une énergie nouvelle, c’est à la fois vrai et faux. Vous allez comprendre.
Les shale gas, comme leur nom l’indique, sont des gaz contenus dans les schistes bitumineux, c’est-à-dire des roches à grains fins. Je ne vais pas me lancer dans un exposé géologique vous expliquant comment ils se retrouvent accumulés dans ces roches, mais il est intéressant de savoir comment on les en sort.
Ce gaz est expulsé grâce à la technique dite de fracturation : du liquide (de l’eau mélangée à un composé chimique) est propulsé dans la roche et expulse le gaz qui est ensuite recueilli à l’aide de forages horizontaux — ce qui permet ensuite de lui faire parcourir une distance longue, jusqu’au lieu d’exploitation.
Comme vous l’imaginez, le procédé n’est pas d’une extrême simplicité et a longtemps été négligé car trop cher. Mais avant de vous expliquer comment il est finalement devenu la nouvelle source énergétique star d’un pays gigantesque, revenons à ses origines.
Si les shale gas sont exploités depuis peu, ils sont connus depuis bien longtemps. Les légendes locales des Provinces maritimes du Canada (trois provinces de la côte Atlantique : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Ecosse et l’Ile-du-Prince-Edouard) racontent que, dès 1820, les jeunes gens de Nouvelle-Ecosse plantaient des bâtons dans la terre, et en les retirant, enflammaient le gaz qui s’échappait de la terre pour illuminer le paysage.
En 1859, le premier foreur perçait son puits dans cette région qui s’avérera l’une des plus prometteuses au monde en matière de shale gas, comme l’ont découvert mes lecteurs avec mes recommandations de ce mois. Mais avant d’en arriver là, poursuivons le cours de l’histoire.
La nouvelle ruée américaine
L’explosion de l’exploitation américaine des shale gas a commencé avec une histoire de prix, de coût, bien entendu. A mesure que les prix du gaz flambaient — ils n’ont pas toujours reculé et traditionnellement ils sont corrélés au cours du pétrole — les coûts du forage pour exploiter les shale gas ont commencé à devenir raisonnables, intéressants même. C’est exactement ce qui s’est passé avec le pétrole : une fois que les réserves "faciles à exploiter" ont été épuisées, les prix ont monté, ce qui a permis de nouveaux investissements, et donc d’aller chercher du pétrole moins accessible : c’est pour cela que désormais, les réserves sous-marines du Brésil sont considérées rentables.
Parallèlement, surtout, des investissements ont pu être faits, et les technologies nécessaires à cette exploitation se sont améliorées, leur coût a diminué, rendant enfin les shale gas financièrement attractifs.
La première exploitation à grande échelle des shale gas a donc débuté aux Etats-Unis, sous l’impulsion d’une entreprise : la Mitchell Energy, qui s’est attaquée au gisement américain nommé Barnett, situé au Texas. Mitchell travaille activement sur les shale gas depuis les années 1990 et lorsque, quelques années plus tard, les prix du gaz ont explosé, le succès est arrivé.
L’exploitation de Barnett est devenue rentable, elle est même devenue moins coûteuse que celles des forages traditionnels. Résultat, aujourd’hui, Mitchell fournit 7% de la demande américaine en gaz. Le succès de Mitchell n’a pas tardé à inspirer d’autres entreprises. Les exploitations se sont développées aux Etats-Unis, de la Louisiane à la Colombie Britannique, attirant les exploitants de gaz traditionnels mais aussi les compagnies pétrolières, qui voient là une belle opportunité de diversification, comme nous le verrons demain.