▪ Les marchés américains ressemblaient hier à un gamin capricieux à qui l’on aurait retiré ses jouets. Goldman a repris sa place parmi les gros titres, à mesure que la presse s’empare des accusations portées contre la banque d’investissement… et les investisseurs se sont mis à bouder devant la perspective de se voir appliquer une réglementation plus stricte.
Eh oui, après avoir été les rois du monde pendant plus de deux décennies, l’industrie financière va devoir rentrer dans les rangs et cesser de faire n’importe quoi. Dur, non ? Ceci étant dit, comme Bill l’explique aujourd’hui, tout ça est très bien… mais sommes-nous certains que les autorités actuelles soient les mieux placées pour élaborer et appliquer ces nouvelles réglementations ?
N’oublions pas qu’on parle là de personnes qui sont prêtes à "larguer des dollars par hélicoptère" pour sauver les marchés… qui n’ont pas vu arriver Madoff… et selon qui il est impossible de voir une bulle se former — sinon rétrospectivement une fois qu’elle a éclaté…
Quoi qu’il en soit, les marchés US se sont renfrognés, et on terminé hier une séance morose et sans relief. Histoire de rester dans le vert, le Dow Jones a clôturé sur un minuscule gain de 0,1%, à 11 205,03 points, mais les deux autres grandes places ont fini en baisse : le S&P 500 enregistrait une baisse de 0,43%, à 1 212,05 points, et le Nasdaq reculait de 0,28%, à 2 522,95 points.
Grâces soient rendues aux résultats trimestriels et annonces de diverses fusions-acquisitions, parce que sans eux, les places américaines se seraient sans doute enfoncées plus profondément dans le rouge.
▪ Côté européen, en revanche, la récréation continue. Maintenant que le FMI est prêt à voler au secours de la Grèce et que même Angela Merkel n’exclut pas le soutien de Berlin (à condition que des engagements soient pris, que des mesures de restriction budgétaires soient mises en place etc., etc.) les marchés, tranquillisés, ont pu reprendre leur partie de marelle haussière — encouragés également par les résultats américains.
Le CAC 40 a ainsi grimpé de 1,17%, à 3 997,39 points — allez, un peu de courage, les 4 000 sont à portée de main, c’est un si joli symbole… Le Footsie britannique a quant à lui avancé de 0,53% ; enfin, à Francfort, le DAX s’est adjugé un joli 1,25%.
L’euro était moins en forme, toutefois ; il est revenu à 1,3342 $ hier soir, contre 1,3384 $ en fin de semaine dernière. L’or a stagné ou à peu près, passant de 1 154 $ à 1 154,50 $ entre le premier et le second fixing de Londres.
C’est le pétrole qui a été le plus affecté par la remontée du dollar : il a perdu plus de 1% hier à New York, le WTI abandonnant 91 cents à 84,20 $ le baril.