▪ En l’absence d’événements exceptionnels qui tarissent l’offre comme la guerre (par exemple en Iran) et/ou de grandes catastrophes naturelles (par exemple les ouragans dans le Golfe du Mexique), les prix du pétrole ne semblent pas subir de grandes variations, à la hausse ou à la baisse.
Du côté de la demande, l’économie mondiale croît lentement, sinon stagne voire recule. Dans la mesure où l’offre de pétrole s’équilibre bien avec la demande globale, nous pouvons remercier la révolution du fracking (fracturation) que connaît l’Amérique du Nord.
▪ Remanier les champs pétrolifères mondiaux
Des années 1960 au début des années 2000, le monde développé — Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon et Australie — a adopté une méthode totalement nouvelle pour obtenir du pétrole : s’approvisionner à la marge au niveau de la production énergétique locale et régionale qui est limitée (les traditionnels champs pétroliers américains et canadiens ou la Mer du Nord en Europe), mais surtout importer le plus gros des besoins en énergie de régions lointaines et instables — vous savez lesquelles.
Problème : ces régions lointaines, instables, sont peuplées de gens que nous ne comprenons pas réellement. L’Occident développé a fini par payer beaucoup d’argent à des étrangers lointains et en de nombreuses occasions (certains diront "trop nombreuses") s’est retrouvé impliqué dans de vieilles guerres tribales.
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Toutefois, ces 10 dernières années, le modèle moderne consistant à laisser les autres faire le sale boulot en fournissant du pétrole s’est tout simplement effondré. En partie du fait de l’arrivée de la Chine sur le marché pour les mêmes sources d’énergie. La Chine achetant du pétrole, cette matière a dans les faits acquis beaucoup plus de valeur.
Une autre partie de cet effondrement est due au déclin général des économies et des monnaies occidentales du fait d’une mauvaise gestion budgétaire et monétaire. Des monnaies faibles ont nourri la hausse du prix nominal du pétrole — en commençant par le premier choc pétrolier de l’OPEP en 1973, dont je suis assez âgé pour me souvenir avec acuité. Puis, au cours de la quarantaine d’années qui ont suivi, l’énergie est devenue très chère (avec certes des hauts et des bas). Puis arriva le fracking.
Cela fait à présent cinq ans que nous vivons un remaniement complet de la carte mondiale du pétrole. Cela a commencé par les Etats-Unis et le Canada et s’étend à présent au reste du monde. La technique du fracking a ouvert d’énormes volumes de pétrole et de gaz naturel jusqu’ici "limités", à la plus grande contrariété des politiques occidentaux et des potentats de l’OPEP. Par le fracking, l’industrie pétrolière a répondu à la phase baissière de la courbe classique en pic du pétrole. Il implique des niveaux élevés de capitaux et de technologie — en fait, un modèle de "fabrication" — pour libérer des molécules d’hydrocarbure étroitement liées à la roche.
Le fracking est industriellement complexe mais il est là pour durer. Il vous faut le comprendre, si ce n’est l’aimer. C’est cela ou mourir de froid dans le noir (vous êtes libre de votre choix, bien sûr).
Du point de vue écologique, le fracking n’est pas aussi mauvais que ses opposants le proclament. Mais le fracking n’est pas non plus sans inconvénients, parce que les opérateurs doivent le faire correctement, ceux qui sont pointés du doigt étant les grandes compagnies pétrolières dont le rôle est crucial pour obtenir des barils qui sortent de puits fracturés directionnels et multi-étapes.
Il ne faut pas oublier non plus l’offshore.
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Outre le fracking, le domaine de l’offshore constitue également un composant essentiel de la production de pétrole mondiale. Il y a de plus en plus de développement offshore (loin de l’OPEP) — mais comme nous l’avons appris il y a trois ans avec l’explosion de BP, l’échec est un événement pouvant mettre à mal toute une entreprise.
Cette discussion à propos d’entreprises de fracking et d’exploitation offshore n’est pas nouvelle chez les grandes et moyennes compagnies pétrolières. Elles ne cessent de lancer de nouveaux projets. Les opérateurs repoussent les limites technologiques dans le domaine du fracking et de l’offshore.
▪ Les barils arrivent
Pour résumer, dans un avenir proche, de plus en plus de barils proviendront de puits de plus en plus nombreux, même si beaucoup de puits présentent des courbes de déclin inquiétantes. Oui, cela signifie que nous sommes sur un tapis roulant du forage, mais au moins il s’agit de "notre" tapis roulant et sous contrôle politique local.
A l’avenir, le pétrole nord-américain renforcera la sécurité énergétique à l’échelle du continent — ce qui N’EST PAS la même chose que ce que l’on appelle "l’indépendance énergétique", terme stupide s’il en est. Les Etats-Unis continuent à importer du pétrole et continueront à le faire encore longtemps. Mais chaque nouveau baril provenant, par exemple, du Texas ou du Nord Dakota remplace un baril en provenance d’Angola, du Nigeria ou du Venezuela. Les gars de l’OPEP doivent s’en accommoder.
Les courtiers en pétrole peuvent bien détester la stabilité des prix de l’énergie mais moi, j’apprécie cette période d’offre et de prix prévisibles. Tout comme les automobilistes, les camionneurs, les gestionnaires ferroviaires, les dirigeants de compagnies aériennes, les transporteurs maritimes, les raffineurs, les directeurs d’usines chimiques, les fabricants, etc. Il résulte de tout cela que le monde de l’énergie est en forme, du moins pour l’instant.
1 commentaire
Fort bien, passons donc sur le coût environnemental de l’affaire du fracking, ‘pas aussi mauvais que ses opposants le proclament’ (joli périphrase soit dit en passant … C’est mauvais, mais pas trop, si j’ai bien compris), pour évoquer un autre coût sur le quel cet article fait l’impasse :
Combien de barils faut-il brûler pour en extraire un avec cette méthode ? Comme vous êtes l’auteur de cet article, je vous laisse le plaisir de chercher la réponse et d’en faire profiter vos lecteurs assidus dont je suis.
Cordialement
Razzara