▪ Aujourd’hui, nous interrompons notre couverture habituelle des marchés, des mauvais économistes et autres minus pour vous faire une révélation :
C’est peut-être la fin !
C’est non seulement vous… ou moi… mais bien toute la damnée race humaine qui pourrait se retrouver bientôt sur la liste des espèces en voie de disparition. Bouhouhou… Nous sommes en voie d’extinction. C’est en tout cas ce que dit un article de Newsweek — nous y reviendrons.
Bon… vous vous en fichez, n’est-ce pas ? Après tout, il faut bien mourir de quelque chose. Mais pensez à tous ces électeurs sans personne pour leur mentir… ces pauvres courtiers sans pigeons à appeler… ces bars vides… ces prisons, laissées à l’abandon parce que les prisonniers ont payé pour leurs crimes…
Nous en avons la larme à l’oeil. Plus de sans-papiers pour ratisser les pelouses. Plus de lobbyistes pour nous planter des couteaux dans le dos. Plus personne pour regarder les émissions de télé-réalité — la réalité n’existera plus.
Et tout ça alors que les choses allaient si bien ! Le Dow vient de dépasser les 15 000 points. Tout le monde disait qu’il allait grimper plus haut encore. Dans le New York Times :
"Les prévisions pour un Dow à 20 000 tiennent toujours".
"’Il semble que nous soyons un peu en avance, mais je pense que nous sommes toujours en bonne voie pour un Dow à 20 000 d’ici la fin de la décennie’, a déclaré M. [Seth] Masters la semaine dernière. ‘Les probabilités sont encore meilleures’. En dépit de la récente ascension météorique du marché boursier, dit-il, les actions semblent toujours relativement bon marché — en tout cas quand on les compare à des obligations".
"’Ce n’est pas que le rendement attendu sur les actions actuellement soit vraiment très élevé’, a-t-il dit. ‘C’est que le rendement sur les obligations gouvernementales est indubitablement très bas’."
"Ce verdict défavorable sur les obligations n’est pas un accident. Dans un certain sens, c’est la politique de la Réserve fédérale. Ben S. Bernanke, président de la Fed, déclare qu’il essaie de rendre des actifs traditionnellement plus risqués comme les actions relativement attractifs, augmentant la richesse des investisseurs et stimulant ainsi l’économie".
Eh bien, voilà une chose qui ne nous manquera pas. M. Bernanke veut que les gens achètent des actions plutôt que des obligations. Qu’a-t-il contre les obligations ? Et qui se soucie de ce qu’il veut ? Si les gens veulent acheter des obligations, pourquoi ne pas les laisser faire ?
Inutile de poser ces questions… surtout quand les êtres humains sont en train de disparaître dans le trou à rat de l’Histoire. Nous espérons juste que l’extinction de M. Bernanke se produira avant la nôtre !
▪ La sixième grande extinction est pour demain
La dernière grande extinction a emporté les dinosaures ; 76% de toutes les espèces en vie à l’époque ont disparu. Et ce n’est rien comparé à celle qui est survenue 185 millions d’années auparavant, appelée "mère de toutes les extinctions" par certains scientifiques. A l’époque, 95% de toutes les espèces ont été balayées. Comme un krach boursier, une extinction emporte les espèces les plus dominantes.
Jusqu’à présent, la planète a subi cinq grandes extinctions. Selon Newsweek, nous sommes peut-être déjà entrés dans la sixième :
"Ces quatre dernières années, les colonies d’abeilles ont subi une inquiétante transformation. Sous les yeux d’apiculteurs impuissants, l’efficacité quasi-mécanique de ces insectes communautaires s’est transformée en une inexplicable désorganisation. Les abeilles ouvrières s’envolaient pour ne jamais revenir ; les abeilles adolescentes erraient sans but dans la ruche ; et les tâches quotidiennes de la colonie étaient négligées jusqu’à ce que la production de miel cesse et que les oeufs meurent, sans soins. Le syndrome d’effondrement de la colonie (colony collapse disorder), comme on l’appelle, a coûté la vie à près de 30% des colonies d’abeilles chaque hiver depuis 2007".
"Si les abeilles disparaissent, cela déclenchera une extinction par effet domino parce que les récoltes — des pommes aux brocolis — dépendent de ces insectes pour la pollinisation. Parallèlement, plus d’un tiers des espèces amphibiennes de la planète sont menacées d’extinction, et le biologiste d’Harvard E.O. Wilson estime que 27 000 espèces de toutes sortes s’éteignent chaque année".
"Vivons-nous le premier acte d’une extinction de masse qui se terminera par la mort de millions d’espèces animales et végétales sur toute la planète, nous y compris ? Les partisans de la ‘sixième extinction’ sont d’avis que oui".
"Le changement climatique qui s’est produit durant la ‘mère de toutes les extinctions’ — impliquant très probablement des méga-volcans dont les éruptions ont duré des siècles en Sibérie — était similaire à celui que notre planète subit actuellement. Que les humains soient les responsables ou pas, la sixième extinction de masse sur Terre aura bien lieu. De nombreuses éléments prouvent que la Terre est en route vers un désastre, des taux élevés d’extinction parmi les oiseaux et les amphibiens aux super-tempêtes en passant par la récente sécheresse dans l’ouest des Etats-Unis, tout cela corroborant l’idée que nous vivons peut-être les premiers jours d’une nouvelle extinction de masse".
Nous voilà bien. Les abeilles commencent à agir comme des républicains : effroyablement désorganisées… désespérément à court d’idées. Et si elles ne se reprennent pas, nous irons tous en enfer.
Il fallait bien que ça arrive, n’est-ce pas ? Chaque graphique montrant une ligne verticale ascendante… mène invariablement à une ligne verticale dans la direction opposée. Ce qui grimpe doit chuter. Ce qui vit, meurt. Les marchés baissiers suivent les marchés haussiers. Les krachs suivent les booms. Et les fourmis suivent les pique-niques.
Si tout ça dépendait de nous, les choses fonctionneraient autrement. Ni la mort ni les impôts ne seraient inévitables. Mais nous ne sommes pas le Décideur. Quiconque décide semble préférer la symétrie à l’immortalité. C’est ainsi que va la vie.
Si l’on observait un graphique de la population humaine au cours des siècles, on verrait une longue ligne presque horizontale s’étirant depuis le début des temps jusqu’en 1800 environ. Après 1800, la ligne devient soudain verticale. Que s’est-il passé ? Une meilleure alimentation, des meilleurs médicaments, l’eau courante… Les gens ont arrêté de mourir comme autrefois. Et le nombre d’êtres humains sur Terre s’est multiplié. De notre vivant même — de 1950 à nos jours — la population de la planète a doublé.
A présent vient le retour de bâton… le krach… le retournement à la baisse. Si nous avons de la chance, 75% à 95% de la population humaine mourra. Si nous n’avons pas de chance, ce sera 100%.
Sérieusement, c’est une nouvelle raison de rester loin des actions. Nous ne voudrions pas posséder un portefeuille de valeurs de croissance — pas quand une Grande extinction approche. Ce serait très embarrassant.